| Sakhil lâche : " Ne me trahissez pas, n'échouez pas.
Il serait détestable de passer une éternité dans un cercueil enterré occupant un corps en décomposition croissante. " L'instant d'après, les p.j.s possèdent les corps. Une vague de douleur les submerge, embrassant " leur " corps malmené et ils sont frappés, avant de sombrer dans l'inconscient, par la terreur qui aliène encore ces hommes par-delà leur évanouissement : des souvenirs de tortures et des visages de leurs tortionnaires mi-hommes mi-démoniaques, de chevalets et
d'yeux sadiques et rouges, de nerfs de boeufs et de scalpels.
Ils se retrouvent dans une maison abandonnée de la banlieue de Chicago et sont dans le dénuement le plus complet. Nous sommes en hiver, et la cité est couverte d'une épaisse couche de neige sale. Ils sont torse nu, ils ont froid et ont mal. Leur visage est tuméfié. Ils sont affamés, assoiffés et choqués, dans un corps étranger. (seul avantage : haussez leurs attributs physiques. Ils ont désormais le corps de militaires
surentraînés et endurants, ce qui peut-être rigolo si le p.j. était un intellectuel souffreteux, un pacifiste ou... une femme. Leur visage porte également les attributs de leurs anciennes fonctions : carré et martial. Leurs cheveux sont sans doute plutôt courts... De plus, voici activé leur sombre secret, " expérience occulte ". Gratifiez-les d'une perte de vingt-cinq bons points d'équilibre mental pour tout ce qui est survenu).
Que vont-ils faire ? A eux d'improviser.
En attendant, nous sommes au lendemain de leur exécution. Les journaux titrent l'intervention musclée de la police dans le repaire de dangereux serial killer coupables du massacre de l'immeuble de Patricia. L'arrestation s'est terminée en fusillade, les criminels et un policier (indésirable pour les Licteurs) ont trouvé la mort. Les proches des tueurs sont effondrés. Les preuves sont indiscutables, mais ils ne soupçonnaient pas la folie qui les habitait. Un psychiatre est interrogé...
Au demeurant, un objet est apparu avec eux : une bande vidéo des caméras qui se trouvaient à l'entrée de l'immeuble leur fera voir l'arrivée, peu de temps après eux ( ou plus tard si alors les p.j.s surveillaient l'immeuble) de huit Riot Boys ( Métropolis, p.29). Puis, étrangement, le film devient flou, puis laisse place à de la neige. Le compteur de l'horloge numérique au coin de l'écran se fige... L'horreur de ce qu'ils pratiquent à fait glisser les habitants
à Métropolis. Nul n'entendra les hurlements des victimes.
Les Riot Boys (extrait du supplément Métropolis) : " Ce nom est redouté dans les bas quartiers de nombreuses grandes villes occidentales. En 1959, les Riot Boys n'étaient qu'un gang de jeunes américains originaires de la paisible ville de Coulton Creek dans le Midwest. En écoutant du rock'n'roll, en ayant les cheveux longs et une attitude méprisante, ils choquèrent les habitants de leur ville natale, à tel
point, que le curé de la paroisse fit un pacte avec un démon pour les anéantir. ( bonjour les poncifs) Mais lorsque les Riot Boys furent livrés au démon, celui-ci trompa le prêtre et engagea le gang à son service. Ce démon est attiré par les pires aspects de la vie des grandes villes, encourageant la petite criminalité, la prostitution, le trafic de drogue et la violence gratuite qui hantent nos métropoles (mazette...les vilains jeunes). Les Riot Boys exécutent ses plans en provoquant des
guerres entre les divers gangs, ( 2 Pac, c'est eux ?) en vendant de la drogue et des armes aux enfants et en forçant les démunis à se prostituer ou à voler. De prime abord, ils ressemblent à un gang classique, ils portent des blousons de cuir et arborent des coiffures extravagantes. ( ça fait pas très gangsta rap, quand même... Il date ce jeu !) Mais ils puent comme des cadavres, leurs T-shirts sont souillés de sang et leurs lunettes de soleil bon marché cachent des orbites vides depuis
longtemps. Ils se servent des cimetières des grandes villes, ils y trouvent des passages entre l'Elysée et la crypte de leur Reine située dans la Cité des Morts. "
J'ignore qui est cette Reine, mais cela ne nous concerne sans doute pas. Aucune caractéristique n'étant donnée pour les Riot Boys, utilisez celles du Suppôt de Satan, p. 220 des règles, en améliorant leurs scores de Corps à corps et Armes à feu. Rajoutez quelques transformations physiques en situation de stress et
servez glacé.
Revenons aux p.j.s.
Kowalschek a été averti par Thaumiel de leur existence et de leur mission, mais il ne les attend que pour prendre réception de l'objet, et certainement pas pour les " assister ". S'ils vont le voir à ce dessein, ils découvrent devant un entrepôt où se trouvent ses bureaux, en train de fumer avec ses hommes, un chef de gang très violent et injurieux, qui, s'ils se présentent et sont convaincants, leur donnera de l'argent
et des armes. Toutefois, si les p.j.s " se couchent " devant lui, il les traitera comme des chiens. S'ils réagissent de manière " virile " ( c'est à dire violente), nullement impressionné, il explosera de rire et leur proposera une ligne de coke ou un whisky... Il sera même curieux d'apprendre qui ils sont, et ce qui leur est arrivé. Etrangement, ils trouveront peut-être ainsi un unique soutien moral auprès de ce criminel, guère fiable plus longtemps que ce petit entretien
réconfortant dans son bureau. C'est un humain dont le psychisme a été perverti par l'Ange de la Mort. Il aime à satisfaire ses pulsions de violence au service de Thaumiel. Il ne connaît aucun autre acteur du Grand Mensonge, et s'en fiche éperdument. Il n'a jamais vu L'Ange de la Mort ou son ambassadeur, n'ayant traité qu'avec son second, Kazhil, ( il pourrait lâcher le nom) qui malgré sa nature dissimulée de Razide n'a pas réussi à l'inquiéter ( cela, il le tait...). En attendant, il
acceptera de leur donner suffisamment d'argent pour acheter ce dont ils ont besoin, et, peut-être des armes, s'ils le demandent.
Une investigation permettra de retrouver le repaire des Riot Boys. Le look veste en cuir metal ou punk n'est pas d'usage dans la banlieue noire et hispanique. Les traits des personnes interrogées exprimeront la peur et ils refuseront de parler sans contrainte ou sans compensation financière. Ils citeront une boîte de nuit clandestine, dans le vieux
quartier industriel abandonné, le Night Ship.
Le Night Ship est un night club" underground" situé dans une ancienne usine . La salle est vaste. Le béton des murs est couvert de tags aux couleurs vives et fluorescentes et parcouru de coursives métalliques. Des carcasses de machines s'égrènent de part et d'autres, parmi des épaves de voitures, des sièges éventrés, des tables basses, des gobelets de plastiques, des flyers pour des manifestations rock et quelques seringues. Il y
a un bar improvisé contre un mur et une piste de danse au milieu de la salle. Les clients sont des punks marginaux mêlés à des étudiants " gothic " ou " métal ". Des haut-parleurs massifs diffusent Skinny Puppy, Rammstein, Marylin Manson, The exploited et autres... ( enfin... c'qu' vous aimez qui bouge quoi...). De petites salles obscures donnent sur la pièce centrale. C'est le repaire privé de différents gangs ou des lieux plus intimes pour des pratiques nécessitant la
discrétion... Les Riot Boys occupent l'une d'entre elle. Comparés aux autres consommateurs, ils ont un comportement des plus calmes : ils se contentent d'observer les ténèbres, immobiles et en silence, fixant le mur (en réalité, ils voient " au-delà " des ténèbres, admirant les charniers de Métropolis... Ce mur est un passage où l'illusion est très fragile. Si les p.j.s découvrent ses propriétés, ils pourront selon la volonté du M.J. l'employer à l'avenir pour rejoindre la Cité
Originelle.). Les p.j.s pourront suivre les Riot Boys à leur départ, vers leur repaire, un immeuble squatté de la banlieue. Puis, soit ils repartent vers leur cimetière préféré, soit, ils attendent la nuit suivante, non sans laisser, si vous le désirez, quelques gardes. Dans le repaire miné et gore des Riot Boys, Patricia, torturée et agonisante, lâche avant de s'évanouir et de mourir quelques heures plus tard un nom : celui de l'Alchimiste.
L'objet y est, un papier est à côté. Ce dernier est un extrait d'une lettre déchirée au papier jauni : " Pour certains, le disciple d'Avicenne repoussa les limites de l'Oeuvre de son Maître et réussit à conjurer une entité supérieure, à la lier et à l'emprisonner dans l'objet, ou à avoir un empire sur elle. Ou encore, il en tira le secret de l'immortalité. L'objet permettait-il d'évoquer et d'emprisonner une incarnation de Thaumiel ainsi que Crowley le pensait ? Seul un Eveillé
peut l'utiliser. D'autres pensent que l'objet retient l'un des Archontes disparus, interprétation justifiant l'intérêt particulier des Licteurs. Pour d'autres, parfois, l'objet est l'une des Sept Clés, et son pouvoir anime la convoitise de toutes les Puissances."
En sortant du repaire des Riot Boys, immédiatement, s'ils abandonnent Patricia, ou plus tard, s'ils sont occupés à essayer de la sauver (la scène de cette rencontre peut être très étrange si elle a lieu dans les
couloirs d'un hôpital) les p.j.s sont rejoints par l'Alchimiste éveillé. C'est un homme habillé avec goût et en noir. Il porte des cheveux sombres, courts, aux tempes grises. Ses yeux ténébreux sont profonds et brillent d'intelligence. Un bouc impeccablement taillé souligne un visage aux traits aristocratiques et séduisants. Dans la Réalité, il est auréolé d'une aura de lumière sombre et ses yeux sont perçants. Il porte une chaîne d'argent et un médaillon représentant un entrelacs
de minuscules caractères runiques ou ésotériques.
R. Del Velcaza a suivi la Voie des Ténèbres. Sa régression à l'état bestial l'a aidé à échapper et à survivre aux Licteurs de l'Eglise mais ne lui a pas permis de conserver une collection personnelle impressionnante d'ouvrages, d'instruments et de créations alchimiques. Il a fondé une secte dont le dessein est de récupérer "objets magiques "et écrits. Il n'a pas la vocation de De Vinci d'aider l'humanité à sortir de
sa geôle, seuls ses intérêts comptent. Toutefois, il se montrera généreux à l'égard des p.j.s s'ils parviennent à lui rendre la coupelle. Tels sont ses propos : "Ne rendez pas cet objet à la puissance qui vous en a chargé. Quel que soit le prix à payer il ne vaut pas la perte d'une arme qui peut se tourner contre des forces qui menacent l'humanité. Qui plus est, ces êtres n'ont aucune parole et, bien plus, sont menteurs. Retournez auprès d'eux, et ils vous feront disparaître en se
délectant de la cruauté qu'ils mettront à l'oeuvre. " Il plonge la main dans une poche de son grand manteau en laine et en sort une carte de visite. "Ces gens vous aideront à recommencer une nouvelle vie ". Puis, il tend sa main libre vers eux : "Rendez le moi ". S'ils n'acceptent pas, une volonté implacable les contraint à le faire, mais il gardera la carte face aux p.j.s frappés de mutisme et d'immobilité :
"Il fallait faire le bon choix. Tant pis pour vous. Vous vivrez dans l'ombre et la peur. " Sinon, ils ont une adresse d'accueil, et un nouvel ennemi en Thaumiel. L'adresse est celle d'un représentant de la secte au service de Del Velcaza vivant à Chicago. Il se nomme Edmond Cooper. Il les logera chez lui et leur fournira des papiers d'identité. Plus généralement, ces agents se font appeler les Collecteurs. Ce sont en majorité des érudits et des amateurs d'occultisme. Ils
ont de nombreux soutiens parmi les pouvoirs ou le milieu criminel, d'où les faux papiers. Patricia Cornley et Jeremiah Martin faisaient parti de la secte. Les Collecteurs pourront trouver aux p.j.s une activité professionnelle en échange de services à accomplir, un jour. Ce qui sera évidemment sujet à de nouvelles "expériences "... |