Aide de Jeu


Pour : Fading Suns


Auteur(s) :

Mario HEIMBURGER

Illustrateurs(s) :

Elisabeth THIERY

Ghislain THIERY


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Eastenwest > 17 - L'Espace et le Temps



Notre Père l'Univers

Les antinomistes représentent un réel danger pour les Mondes Connus, à tel point que l'Eglise en a fait une préoccupation centrale chez les Avestites, par exemple. Mais si les adorateurs de démons représentent une menace visible, tangible, d'autres types d'hérésies existent, et sont de nature beaucoup plus insidieuse. Ainsi en va-t-il des universalistes, une secte composée d'intellectuels pour la plupart scientifiques, qui ont une bien étrange conception de l'univers et de leur destin.

Le dogme

Depuis des millénaires, toutes les formes de religion ont mis l'humain ou de manière plus générale, le " vivant " au centre de toutes les préoccupations et de tous les systèmes. L'animisme même confère des attitudes spirituelles aux choses inanimées comme les arbres et les rochers. Mais l'avènement de la science a mis à mal la plupart de ces systèmes.

La lutte entre les églises et la science a de tous temps été rude. En fonction des situations de pouvoir, la science était tantôt interdite, tantôt ingérée dans un astucieux système d'intégration, une valse d'hypocrisie qui a, dans certaines périodes de l'humanité, enlevé toute foi aux humains.

Or, aucune pensée n'était jamais arrivée à concilier de manière indiscutable et durable la science avec une foi en un " dieu ", pour la simple raison que l'échelle humaine n'est pas adaptée à cette tentative.

Le dogme des universalistes s'appuie sur une première constatation : l'univers reste un inconnu. Tout humain qui regarde vers les étoiles aujourd'hui mourantes peut se poser la question du dessein de cette gigantesque toile où se livrent les destins... et se désespérer de ne pas trouver de réponse. Or, ce désespoir est un cul-de-sac qui ramène parfois même les scientifiques vers des fois illusoires.

La secte des universalistes a concilié pour répondre à cette problématique deux principes directeurs dans sa croyance : le cosmomorphisme et la cyclicité.

Cosmomorphisme

La première erreur de toute religion a été de considérer que l'homme était au centre de l'univers, presque une finalité en soi. La plupart des races extra-terrestres ont commis le même xénomorphisme en intégrant au fur et à mesure les éléments découverts, mais en rejetant ceux qui ne sont pas compatibles avec le dogme.

Les universalistes pensent au contraire que l'humain n'est qu'un point fortuit dans le grand dessein : ils pensent que l'univers existe pour lui-même, dans un ensemble plus grand dont la réalité n'est pas accessible à l'humanité.

L'Univers est un être entier et indivisible, les humains et autres races extra-terrestres ne sont que des paramètres parasites dans ce corps aux limites inconnues. Dès lors, l'univers se préoccupe aussi peu de ces cohabitants qu'un homme se préoccupe des millions de bactéries qui vivent en lui. A moins qu'ils ne deviennent ou dangereux ou bénéfiques, évidemment.

En se basant sur l'observation de phénomènes lointains comme les trous noirs, les universalistes sont de plus persuadés que l'univers qu'ils habitent n'est qu'un univers parmi d'autres, et que comme tout univers, il finira par mourir après avoir donné naissance à un autre univers, selon un principe de procréation dont le système est encore inconnu. Les trous noirs pourraient toutefois être en rapport direct avec l'expulsion de nouveaux univers vers un ailleurs inconnu.

La mort progressive des étoiles des Mondes Connus s'inscrit dans cette logique, démontrant que l'univers est en train de mourir.

Cyclicité

Les universalistes ont également intégré dans leur mythologie la notion de cycle, et de modèle, directement empruntés à l'hindouisme et à Aristote. Dans leur mode de pensée, l'univers se détruit et se recréé dans le but d'atteindre une certaine perfection, en créant des modèles viables ou non destinés à faire évoluer l'équilibre et parvenir à un état stable et parfait.

Pour cela, l'Univers utilise des moules et des configurations pour former encore et toujours les mêmes éléments de base, mais organisés différemment.

Néanmoins, les membres de la secte sont divisés sur la méthode : si certains espèrent une sélection naturelle d'univers, et donc une progression scientifique, d'autres imaginent des notions de morales et de bien (à l'échelle de l'univers) qui amèneraient une forme de nirvana universel. D'autres encore, matérialistes, parlent de hasard pur... Mais tous s'accordent à dire que si un jour, l'univers parvient à atteindre cet état, le paradis aura pris forme. Ironiquement, ce paradis sera un autre monde, rejoignant en cela le dogme officiel de l'Eglise.

Conservation

Se pose encore une fois la question de la place de l'homme dans ce cycle. Et surtout, de sa conservation au-delà de la renaissance de l'Univers.

C'est là que la secte tombe dans le travers de toute religion en partant d'analogies avec sa propre espèce pour les projeter sur l'Univers. Le dogme des universalistes exprime en effet l'idée suivante : si d'une façon ou d'une autre, l'humanité parvient à attirer l'attention de l'univers et lui être utile, il est probable que dans le prochain cycle universel, des créatures de ce type seraient préservées et/ou recréées. Peut-être même les précédentes incarnations de l'univers comprenaient-elles déjà des humains, et peut-être ont-ils réussi à arriver à ce but ? Mais dans tous les cas, tout est à refaire jusqu'à l'obtention de l'Univers final, un univers où, la perfection aidant, l'humanité connaîtra elle aussi son stade final.

Cette théorie est bien belle, mais la technique pour remplir ce but est plus délicate : comment aider l'Univers ? La question est vaste et divise. La plupart des membres de la secte étant des scientifiques déçus par les croyances habituelles, on n'y trouve pas encore de consensus, mais bien un débat permanent. Peut-être que le terme " secte " est exagéré ; il ne s'agit peut-être que d'une " amicale "...

Le bien et le mal

En fait, deux courants de pensée opposés sont nés, se fondant sur des sciences aussi diverses que la physique et la biologie, mâtinées de philosophie nihiliste.

Le premier courant, dit des positivistes, pousse ses membres à découvrir la manière de reproduction de l'univers, et un schéma général d'organisation, continuant ainsi les études de plusieurs millénaires de cosmologie et de physique (interrompus ces deux derniers millénaires). Ils pensent qu'il serait peut-être possible de faciliter ces processus cycliques, et donc de devenir des " accoucheurs d'univers ". Pour ces scientifiques, des domaines entiers de recherche se sont ouverts avec l'arrivée des psychomanciens mais également les contacts avec d'autres civilisations. Ils espèrent également décrypter les messages " religieux " qui selon eux contiennent toujours une part de vérité.

Mais dans leur recherche, ils sont méprisés par le second courant, incarné par les nihilistes, bien qu'eux-même préfèrent se qualifier de progressistes. Selon eux, le temps n'est plus à l'étude car cet univers est déjà en train de mourir. Dès lors, s'interrogeant sur l'arrivée tardive des humains à l'échelle de temps de l'univers, ils se comparent volontiers à des bactéries nécrophages. Selon leur philosophie, l'humanité existe principalement pour accélérer le processus de cyclicité. Ils estiment que l'Homme est un organisme d'autodestruction, destiné à provoquer l'avènement du prochain cycle. Ces fanatiques pensent que l'humanité doit remplir son " contrat " avec l'univers pour l'aider dans sa tâche. Ils estiment de plus que la notion de bien et de mal telle qu'elle est dictée par l'église est absolument dépassée à l'échelle de l'Univers.

Evidemment, si les deux courants débattent avec véhémence, leur entente reste généralement celle de vieux scientifiques... Mais dans les deux camps, il existe des fanatiques prêts à tout pour démontrer la vérité de leur courant.

Bribes d'évolution

Les universalistes ne sont guère nombreux, mais leur " lignée " remonte loin en arrière. A notre époque, l'Eglise ayant mis la plupart des scientifiques à genoux, ils sont passés dans la clandestinité et gardent soigneusement leurs croyances pour eux. Mais du temps de l'ancienne terre, ou lors de l'âge d'or de la seconde République, ils avaient pignon sur rue. Mais même alors, l'attitude méprisante à l'égard de l'Humanité leur interdisant les crédits de recherche dont ils avaient besoin, les universalistes restaient très modérés.

Lee Smolin

On attribue la source des universalistes à Lee Smolin. Lee Smolin était un de ces génies farfelus du début du XXIe siècle. Physicien s'étant illustré dans la physique quantique, il énonça de nombreuses pistes de réflexion concernant le temps et l'espace, ne s'interdisant aucune folie. Fortement critiqué par une partie de la communauté, il trouva toutefois de nombreux soutiens. " Un scientifique ne devrait pas écarter une théorie a priori, aussi dingue soit-elle ", disaient-ils.

Les théories de Smolin furent oubliées, mais la réflexion autour d'une " cosmologie darwiniste " était lancée...

Sans doute à son insu, les premiers universalistes se basèrent sur ses travaux pour développer la théorie et la placer au centre de leur recherche scientifique.

( lire à ce sujet : " Life of the Cosmos ", Lee Smolin)

Les Annunakis

La découverte des portails de saut n'a nullement ébranlé les adeptes universalistes : dans la mesure où ils se situaient à l'intérieur de l'univers, les Annunakis ne sont rien de plus qu'une pièce dans le puzzle.

Une des grandes questions, toujours d'actualité, est de savoir si les Annunakis ont joué un rôle dans la croissance et la stabilisation de l'univers ou pas. Par exemple, ont-ils influé d'une façon ou d'une autre sur l'expansion de l'univers, en empêchant par exemple par diminution de matière ou d'énergie que l'univers ne se rétracte après avoir fini sa phase d'expansion. A l'époque, les physiciens savaient déjà que l'univers s'étendrait à l'infini et finirait par se refroidir. Mais ce phénomène a-t-il toujours été sûr ?

Plus inquiétant pour les universalistes : la disparition des Annunakis. Leur rôle était-il terminé ou ont-ils réussi à quitter l'univers. Aussi longtemps qu'aucune trace convaincante n'aura été découverte, ce point sera une faille dans les théories universalistes.

La seconde République

Les recherches des universalistes n'ont jamais été aussi riches que durant la seconde République : soutenus en particulier par les al-Maliks, ils se préoccupèrent beaucoup des portails de sauts, mais aussi de la source d'énergie de ces portails. Etaient-ils " dangereux " pour l'univers, ou au contraire, n'étaient-ils que des " raccourcis " d'intervention pour aller " réparer " l'univers d'une façon ou d'une autre. On le voit, la comparaison de l'humanité avec les globules rouges d'un système sanguin restait vivace dans les théories.

Mais la recherche fondamentale ne fut pas oubliée : la physique quantique et la recherche astronomique furent également poursuivies avec ardeur. On se souvient de la modélisation de l'absorption d'une étoile par un trou noir de Aaron Stönweyr, qui démontra qu'une partie de l'énergie semblait absente de l'équation finale, comme si le trou noir la projetait ailleurs (dans un autre univers en naissance ?).

Malheureusement, les recherches des universalistes étaient parmi les plus coûteuses et les moins rentables... Lorsque la république périclita, les mécènes se firent rares

La toile universaliste

Après une traversée du désert qui dura près de deux millénaires, les universalistes ont quasiment perdu tous leur savoir et leurs moyens. Mais tout ce qui est écrit perdure d'une façon ou d'une autre, et on trouve toujours des lecteurs qui retombent par hasard sur tel ou tel énoncé théorique universaliste... Certains ne résistent pas à la séduction et prennent pour eux ces théories. Au fil du temps, entre " gens de confiance ", les universalistes ont formé une toile de connaissance. Jamais en groupes, toujours isolés les uns des autres, ils ont fondé un réseau de sympathie et d'entraide qui leur permet de discuter de leur foi.

Que ces nouveaux adeptes soient souvent des personnes assez puissantes dans leur domaine ne surprendra personne : l'accès aux ouvrages anciens n'est pas un privilège répandu.

Aujourd'hui, on trouve des universalistes dans tous les secteurs de la société des Mondes Connus : les ingénieurs, évidemment, ne sont pas sous représentés. Mais on trouve aussi beaucoup d'Eskatoniques universalistes, mais également des antinomistes, des al-Maliks, des Decados, des riches marchands auriges, etc.

Privés de tout organisme de commandement, toutes ces populations s'entendent cordialement, mais ne sont guère organisées. Pourtant, ça et là, des programmes de recherche ambitieux (et dangereux) se remettent en route, conduits par des scientifiques éclairés, et financés par de riches sympathisants... Tout cela soigneusement caché de l'Eglise et de l'Empire !

Figures

Les sympathisants (ou activistes) des universalistes viennent de tous les horizons, mais un certain nombre de points communs les relient quand même :

Statut : tous les universalistes sont des gens de lettre ou de science. Dans un contexte fortement obscurantiste, ces personnes se savent évidemment surveillées. Il leur faut donc en plus une certaine impunité et tranquillité, ce qui limite leur statut aux plus hautes fonctions dans leurs domaines respectifs.

Richesse : associé au statut élevé, la plupart des universalistes sont riches. Il ne s'agit toutefois pas toujours de leur argent propre : certains d'entre eux détournent des sommes allouées à un objectif précis pour servir leur propre cause.

Cooptation : tous les universalistes ont eu un mentor qui les a introduit dans la société. Il s'agit souvent de quelqu'un du même domaine. " Si vous trouvez l'apprenti, cherchez le maître... " Il arrive parfois que le sujet soit mal choisi. Le statut du mentor suffit généralement à dissiper les doutes au détriment de l'élève récalcitrant, mais la prudence est également une caractéristique des membres du mouvement.

Intelligence : il n'y a pas de bœufs parmi les universalistes. La compréhension totale de la doctrine l'en empêche, déjà, mais aussi l'instinct de conservation, le goût de la recherche interdite.

Voici quelques exemples de personnages universalistes... Certains personnages secondaires ne sont volontairement pas nommés, pour que vous puissiez intégrer plus facilement ces backgrounds dans votre campagne.

 

Janssen Hot, grand inquisiteur

75 ans, cheveux gris, coupés à ras. Un nez aquilin dans une mer de rides dures, une bouche fine et sévère. Un regard désespérément vague, dérangeant pour ses interlocuteurs. Quelques éclairs d'intelligence rude et cruelle, quand il parvient à saisir une faute chez ses adversaires.

Craint et respecté, Janssen est un bureaucrate plutôt qu'un voyageur des Mondes Connus. Tout le monde s'accorde à dire que c'est un des plus rudes inquisiteurs de l'Eglise, un homme qui traque la moindre parcelle d'hérésie.

Trop, sans doute. Jusqu'à faire peur aux religieux eux-mêmes. On ne lui confie plus aujourd'hui que les affaires délicates, et dont les portées politiques sont trop importantes. En clair, le jugement de nobles de la haute noblesse, de prêtres ou d'autres personnalités importantes.

Le prévenu est amené devant Hot, et l'interrogatoire se fait toujours en privé. En général, Janssen n'a pas à justifier ses décisions, et lorsqu'il quitte la pièce, un simple oui condamne le prisonnier quand un non le libère sans conditions.

C'est au cours d'un de ces interrogatoires que l'inquisiteur est tombé sur plus convaincant que lui... La discussion dura deux jours, et lorsqu'elle prit fin, non seulement le prêtre jugé pour antinomisme fut gracié, mais Jannsen trouva enfin un sens à son devoir. Désormais, il est un des alliés transversaux des universalistes, tentant de les sortir d'un mauvais pas lorsqu'ils sont pris. Mais pas au point de se mouiller lui-même.

Depuis peu se rajoute aussi une autre fonction : celle d'écarter les adversaires des universalistes, les curieux, les empêcheurs de travailler en rond... C'est un travail de longue haleine, mais c'est la modeste contribution du religieux à la cause.

En ce moment, sa cible est Jusella Rielli, une grande prêtresse amalthéenne qui a découvert certaines expériences curieuses sur une planète voisine des mondes symbiotes... Janssen est en train de monter une campagne de discréditation envers elle, et espère bien qu'elle mènera jusqu'à un jugement en hérésie.

Eleonora Wallet, ingénieur

47 ans, petite et boulotte, elle donne une impression de gentillesse incroyable, comme une maîtresse d'école des temps anciens. Elle dissimule derrière des lunettes fines un regard perçant et subtil. Toujours habillée d'une robe stricte, son équipe la surnomme " Madâme ", en insistant sur le deuxième a...

Eleonora Wallet est la directrice du projet EPS (Etude des Portails de Sauts). Ce projet, autorisé par toutes les instances, y compris l'Empereur, est destiné à examiner et à comprendre le fonctionnement des portails de sauts, dans le but de redécouvrir les mondes perdus.

Elle dispose sous ses ordres d'une trentaine de chercheurs, répartis dans tout l'univers, mais principalement concentrés autour du portail de saut de Teyr-Sainte.

Là, elle distribue les tâches avec parcimonie, en prenant bien soin de ne jamais donner tous les éléments à ses chercheurs. Officiellement, il s'agit de les protéger contre le savoir technologique et la tentation technolâtre. Officieusement, elle glisse dans son programme de recherche quelques pistes peu orthodoxes...

Outre le rôle curieux de ces portails dans le dogme universaliste, Eleonora cherche à savoir s'il est possible de les détourner de leur fonction première, en ouvrant des portails sur des zones nouvelles... Dans son esprit, en effet, il a bien fallu que les Annunakis se rendent physiquement dans tous les lieux où se trouvent les portails, et elle ne croit pas à l'hypothèse de vaisseaux ayant voyagé durant des millénaires. Selon elle, les portails peuvent, au prix d'une intense énergie, ouvrir des chemins vers des lieux sans portails. Le portail d'arrivée y serait alors construit pour limiter la débauche d'énergie.

Un de ses buts est de parvenir à ouvrir une telle voie, et à tenter l'expérience d'ouvrir un chemin directement vers un trou noir, afin d'en observer (de loin), les conséquences...

Ce projet fou doit bien sûr rester secret.

Eleonora s'intéresse tout particulièrement au portail abandonné du système de Pandemonium (La station grange, voir Seigneurs des Mondes Connus, p. 40). Elle suppose en effet que ce portail avait une fonction différente des autres. Malheureusement pour elle, les Decados se méfient de cette savante, et n'ont pour le moment pas donné suite. Madâme a fait remonter ce refus en haut-lieu, et les pressions de l'Empire et de l'Eglise ont commencés à se faire sentir...

Andrea Hawkwood

Un homme grand, 40 ans, une allure sportive. De longs cheveux noirs. Porte toujours à ses côtés une épée-plasma. Toujours pressé, Andrea est un militaire jusqu'au bout des ongles, arpentant sans cesse les casernes, les champs de bataille et la revue des troupes.

Andrea Hawkwood a vu mourir trop de gens pour garder la foi en l'humanité. A force d'arpenter les lignes de front, l'absurdité des batailles et des guerres a usé en lui tout espoir...

Dirigeant de la troisième armée Hawkwood sur le front des Symbiotes, Andrea est coincé sur des planètes hostiles depuis le début de la guerre. C'est lors d'une rencontre avec un religieux de haut rang venu inspecter les troupes pour les assurer du " soutien de l'Eglise " que le soldat s'est aperçu que l'hypocrisie du prêtre cachait autre chose. Il a trouvé en lui, au terme d'une soirée de discussion dans la jungle, un frère de pensée, qui méprisait la vie comme lui, tout en maintenant les apparences.

Converti aux dogmes de l'universalisme, Andrea y a vu une nouvelle raison de vivre et de poursuivre la lutte. Aidé de son mentor, il élabora un nouvel axe de recherche, qui tourne autour de l'utilité, du rôle des Symbiotes dans la fin de l'univers... En fait, tous deux sont convaincus que les Symbiotes ne sont pas apparus par hasard à ce stade de l'évolution.

Andrea mène à l'insu de ses hommes, forcés d'obéir aveuglement à ses ordre, un jeu dangereux, cherchant à profiter de sa situation pour approcher les Symbiotes, en capturer et faire des expériences impliquant cet ennemi redoutable.

Son armée étant sur un front secondaire, il a les coudées franches pour le moment. Mais ses hommes ont de plus en plus peur.

Seymon Novalle, évêque orthodoxe

65 ans, 1,60 m, maigre comme un clou. Seymon est aveugle de naissance, et il est accompagné en permanence d'un grand chien noir (à l'allure menaçante) qui lui sert de guide. Ses cheveux blancs s'accordent avec ses yeux laiteux, et contrastent avec les veines bleues apparentes de son front et de ses mains.

Pour Seymon, l'univers a toujours été une hypothèse. Plongé dans une espèce de paranoïa, il a eu tout le loisir de réfléchir à l'existence de ce qui l'entoure, pouvant encore moins que les autres faire confiance à ses sens. Cette vie d'introspection l'a d'abord mené vers la religion. Puis, à l'idée d'un dieu créateur s'est rapidement substitué quelque chose de plus abstrait et moins personnalisé.

Etrangement, Seymon est venu à l'universalisme tout seul. Il a d'ailleurs peu de rapport avec les autres universalistes. Une des nonnes de son ordre était chargée de lui lire les ouvrages que contenait la bibliothèque de sa charge. C'est grâce à elle qu'il trouva dans les archives des références aux cosmocentristes. Sa lectrice lui fut rapidement retirée...

Considérant depuis que l'humanité n'est pas une fin en soit, Seymon a développé sa recherche intérieure au point d'acquérir une certaine forme de vision mystique. Il ne voit pas le monde, il le perçoit, et perçoit notamment ce qui est caché.

C'est ainsi qu'il s'est engagé sur les voies de l'antinomisme, repérant dans le noir de son existence les démons qui y étaient tapis. Quand un chien se plaça de lui-même sous le contrôle de l'ecclésiaste, beaucoup crièrent au miracle. Ils déchantèrent rapidement, et commencèrent à murmurer... Le caractère redoutablement intelligent du chien les inquiétait.

En cherchant à comprendre l'envers du décor, Seymon recherche aussi le sens des démons, leur utilité dans le grand dessein. Il sait que peut-être, il s'agit et du passé, et de l'avenir de l'humanité, peut-être des échos des incarnations précédentes de l'univers ?

La place des universalistes en jeu

Il serait sans doute dommage de considérer les universalistes comme une secte supplémentaire de " méchants ". Bien plus, il s'agit d'une organisation secrète, comme la franc-maçonnerie ou les associations politiques transversales. Si la plupart de leurs émanations visibles sont néfastes pour l'humanité (ou plutôt, totalement amorales), elles partent malgré tout d'une démarche scientifique.

Néanmoins, le meneur peut s'en servir comme un leitmotiv, qui apparaîtrait toujours là où on ne l'attend pas : chez un mentor des joueurs, dans un PNJ chargé d'une mission en apparence anodine, etc. Et l'arbre qui cacherait la forêt pourrait être abattu par les joueurs.

Voyons toutefois quelques pistes :

James Bond

Un meneur orienté vers l'action pourrait assimiler les universalistes à une espèce de Spectre, aux projets délirants, mais aux moyens démesurés.

Une campagne partant sur cette base pourrait commencer par une mission anodine (l'enlèvement d'un scientifique, le transport d'une pièce, la découverte d'archives de la république, etc.) pour dévoiler progressivement l'importance de la découverte.

Dans ce cas, les ennemis seraient plus fréquemment des mercenaires engagés anonymement, ou encore des organisations paramilitaires acquises à la " cause ".

La campagne s'achèverait sur la chute d'un quelconque " savant fou " dont le but est forcément délirant (détruire le soleil de Byzantium Secundus, détruire un portail de saut stratégique, etc.) mais dont la véritable portée (scientifique) n'apparaîtra que plus tard... En laissant supposer que ce savant n'était qu'un parmi beaucoup !

X-Files

L'ensemble des Mondes Connus est noyauté par une organisation dont les buts sont obscurs et contradictoires. Tantôt amicaux, tantôt ennemis, ces hommes de l'ombre manipulent à tous les niveaux de la société et les personnages ne sont que des êtres manipulés parmi d'autres.

Dans cette optique, on s'intéressera plus au secret, à l'inéluctabilité, à l'impuissance des personnages. Et à la psychologie torturée des antagonistes.

Que dire par exemple de leur " donneur de mission ", qui semble tout faire pour les aider à découvrir la vérité tout en leur mettant des bâtons dans les roues. N'est-ce pas dans une volonté d'absolution qu'il fait cela ? Et qui sont ses " amis ", ou relations, qui eux aussi ont leur mot à dire là dedans.

Bref, si dans la première optique, on s'oriente plutôt vers un crescendo explosif, ici, on prévoira des séances sans rapport entre elles, mais où certains mystères récurrents finiront par être éclaircis...

Cthulhu

Il est également possible d'accentuer le côté fantastique et horreur des universalistes, en se basant par exemple sur ceux qui ont choisi d'étudier les démons.

Qui sait ce qu'il est possible de découvrir quand on cherche les entités cachées dans les plis de l'univers.

Bon, pas la peine de faire un dessin : dans ce cas, ça se passera sans doute très mal pour les joueurs, en particulier s'ils n'empêchent pas certaines expériences de se concrétiser.

Apocalypse Now

Perdus dans la jungle, les joueurs se trouvent impliqués dans un conflit ou dans un autre. Mais autour d'eux, l'horreur de la guerre est rapidement remplacée par l'horreur interne de l'armée, ses secrets, ses règlements de compte.

Pourquoi l'armée avance-t-elle vers un point tellement loin du front principal ? Pourquoi les indigènes cachés dans la forêt font tout pour ralentir la progression. Pourquoi le général insiste-t-il pour progresser, en dépit du bon sens.

Les ruines découvertes ici et là y sont sans doute pour quelque chose. Et le matériel secret, amené par des mercenaires indépendants doit certainement servir à quelque chose aussi.

Bref, ici, on commence par l'action, on continue par une enquête et on finit sur une apocalypse locale, surtout si la guerre change de vainqueur alors qu'on ne s'y attend plus.

Perdus sur une planète, avec un état-major devenu fou, il y a de quoi perdre les plombs. Pourtant, tout ce qui attend les personnages s'ils se sortent de là, c'est une cour martiale.

On le voit, il y a de nombreuses approches possibles, et cela peut donner lieu à de nombreuses heures de jeu et des scénarios glauques ou d'action héroïque.

A chaque meneur d'intégrer cet élément de background dans le monde toujours plus complexe de Fading Suns.