Scénario


Pour : Historique


Auteur(s) :

Olivier DUPUIS

Illustrateurs(s) :

Olivier DUPUIS


Télécharger

7 pages - 272 ko

Toujours plus !

Vous pouvez naviguer à travers nos archives pour trouver d'autres articles

...pour Historique

...de type Scénario

...écrits par Olivier DUPUIS

...illustrés par Olivier DUPUIS


Abonnement

Inscrivez-vous sur notre liste de diffusion pour être tenu au courant des sorties de notre webzine

(un service Yahoo)

Eastenwest > 11 - Entre les frontières



Aspect de la guerre de Trente Ans dans la vallée de la Bruche

Ce scénario n'aurait jamais pu voir le jour sans le document homonyme d'Arnold Kientzler, Denis Leypold et Marc Brignon que l'on peut consulter à l'adresse : http://juillot.home.cern.ch/juillot/guerre.html

J'invite tout maître du jeu désireux de préparer ce scénario à consulter, même rapidement, cet article d'histoire locale.

Ce scénario a été conçu initialement pour Trois Mousquetaires, mais il peut très facilement être repris pour tout autre jeu de cape et d'épée de la même époque voire avec plus d'adaptations pour un jeu médiéval fantastique comme Warhammer.

Si l'intrigue est bien en place, elle nécessite cependant un minimum de travail du maître de jeu pour peaufiner les points qu'il voudra développer. De la même façon, l'évolution de la situation dépend énormément des actions des personnes. Je déconseillerai donc ce scénario à un maître du jeu débutant et des joueurs peu débrouillards.

Rapide situation géopolitique

Le théâtre des opérations est une vallée de l'Alsace. Pour rappel, l'Alsace ne fait pas encore partie de la France et appartient encore au saint Empire. La guerre de Trente Ans a débuté depuis 1610, dernière guerre de religion, mais aussi conflit politique, elle oppose l'empereur catholique du saint Empire romain germanique aux princes allemands protestants, et les Habsbourg aux Bourbons. Limitée au départ à l'Allemagne, elle s'étend à presque tous les pays d'Europe. En effet, la France, le Danemark et la Suède s'inquiètent de la puissance des Habsbourg, qui règnent sur l'Autriche, la Bohême, la Hongrie, sur la plus grande partie de l'Italie, l'Espagne, le Portugal et les Pays-Bas espagnols... Ces pays vont donc profiter de la guerre civile du saint Empire et des appels à l'aide de l'un ou l'autre parti pour intervenir. Pour l'instant, seuls le Danemark et la Suède sont intervenus militairement dans le saint Empire pour venir à l'aide des princes allemands protestants. Si la France n'est pas encore intervenue directement, elle envoie des fonds aux princes protestants et à la Suède pour les aider à déstabiliser l'empereur (pour plus de détail, voir http://perso.club-internet.fr/dazio/Histoire/Histoire_Guerre-de-Trente-Ans.htm ).

Depuis 1632, les Suédois, protestants, tiennent une grande partie de l'Alsace dont les villes d'Obernai, Molsheim et Benfeld, cette dernière servant de centre judiciaire et administratif.

La vallée de la Bruche est sous contrôle militaire de la ville d'Obernai. Au fond de cette vallée, la paroisse du Ban-de-la-Roche est la seule à être de tendance luthérienne. Cet îlot fortement industrialisé et de surcroît protestant dans une vallée catholique ne pouvait manquer d'attirer sur lui les regards inamicaux en période de crise sur fond de conflit religieux.

Du point de vue linguistique, la vallée de la Bruche est à cheval entre la Lorraine francophone et le saint Empire germanique, germanophone. Les villageois et personnages parlent donc principalement un patois empruntant aux deux origines linguistiques et savent parler assez bien allemand, plus rares sont les francophones compétents.

Les faits

En juin de cette année 1633, un soulèvement de la population en collusion avec les impériaux attaque le Ban-de-la-Roche. Ils sont poursuivis par les Suédois et se barricadent dans l'abbaye d'Haslach.

Lors du siège, l'abbaye est brûlée par les Suédois, puis en guise de punition, ces derniers détruisent le château et des bâtiments de Schirmeck, libérant ainsi le péage impérial filtrant tout le trafic des marchandises vers la Lorraine.

C'est suite à ces événements que les personnages arrivent dans la région.

Le parti catholique ne souhaite pas en rester là. Le gouverneur de Saverne projette de se débarrasser des Luthériens du Ban-de-la-Roche en focalisant encore plus les ressentiments sur eux.

Plutôt que d'organiser savamment une riposte armée, le gouverneur prépare une série de représailles déconnectées les unes des autres. Il espère faire partir une partie de la population et, à terme, lui permettre de racheter à vil prix les mines du Ban-de-la-Roche.

La première action du gouverneur est d'essayer d'organiser une offensive guerrière profitant de mouvements des troupes suédoises. Le 10 août au soir sera lancée depuis le château du Guirbaden une attaque menée par un détachement de 36 cavaliers. Ils auront pour mission de brûler quelques métairies et de détruire la fonderie de Rothau.

Le deuxième projet est d'enlever les récoltes du Ban-de-la-Roche en s'appuyant sur les habitants de Schirmeck, particulièrement en colère suite aux destructions que leur ville a subies en juin.

Dans le même temps, le gouverneur essaie de convaincre l'évêque à Saverne de lui mettre à disposition un grand nombre de ses cavaliers pour lancer une expédition importante de destruction sur le Ban-de-la-Roche.

Implication des personnages

Elle dépendra forcément de la manière dont ils vont être introduits. Si un des personnages est d'origine noble, il peut soit posséder, soit avoir reçu certaines des mines de Rothau en usufruit. Il serait donc directement concerné par le soulèvement populaire menaçant ses biens.

Si les personnages sont débiteurs d'un PNJ important, celui-ci peut posséder certaines des mines et demander aux personnages de voir ce qu'ils peuvent faire pour garantir ses revenus en paiement (de certaines) de leurs dettes.

Un personnage peut enfin avoir lié connaissance avec Marie-Elisabeth Veldenz lors d'un de ses derniers voyages à Paris. Elle aurait alors fait part de son inquiétude au personnage dans une lettre, lui demandant de venir assister son mari qui s'obstine à rester dans leur villégiature d'été.

Normalement, la France n'est pas encore impliquée militairement dans la guerre de Trente Ans. Mais pour les besoins du scénario, des personnages soldats peuvent sortir d'une campagne ou d'une mission dans le saint Empire. Leur supérieur pourra leur donner comme consigne d'aller aider son ami le comte de Veldenz à titre personnel. Ils ne sauraient en aucun cas faire état de leur statut de soldat français.

Dans tous les cas, les personnages arrivent au courant du mois de juillet, alertés par les événements de juin. Il s'agira une fois sur place de diminuer l'impact des attaques des forces catholiques sur le Ban-de-la-Roche. Par contre ils auront intérêt à être entreprenants car ce scénario n'est absolument pas linéaire ! Les instigateurs sont loin, et quasiment intouchables, c'est donc en contrant les actions des intermédiaires - habitants de Schirmeck, partisans du château de Guirbaden - et en s'alliant avec les forces en place - Veldenz, le général Horn - qu'ils pourront réussir ce scénario.

Les protagonistes

Protestants

- George-Gustav de Veldenz, comte palatin, possède la seigneurie du Ban-de-la-Roche ainsi que la plupart des mines de Rothau. S'il n'habite pas en permanence dans ces terres vosgiennes, le comte les apprécie fortement. Il tire d'importants revenus des produits miniers et sans aller jusqu'à risquer ouvertement la vie de sa famille, il fera tout pour protéger ses biens et sujets. Il a accueilli avec plaisir l'arrivée des Suédois, en partie parce qu'il est lui-même protestant, mais surtout parce qu'il est lié à un degré lointain à la famille royale de Suède. Il s'est marié tardivement à Marie-Elisabeth, principalement pour obtenir de cette union un fils, Léopold-Louis, âgé de 8 ans. La plupart de ses terres sont dans la Forêt Noire, en pays de Bade, mais il passe ses étés dans son château résidentiel à Rothau dans le Ban-de-la-Roche.

A 50 ans passés, il reste en bonne santé, chevauchant quotidiennement. Il parle assez bien le français, mais celui-ci est plus proche du patois local que du langage châtié de la cour...

- Marie-Elisabeth Veldenz, née Spechfenster, 26 ans. Elle est mariée depuis 10 ans à George-Gustav, et elle enchante les invités par sa beauté et sa grande chevelure blonde. Marie-Elisabeth apprécie modérément la vie campagnarde que lui impose son mari et lui préfère la mode parisienne. Elle est rarement insensible face aux beaux jeunes hommes, d'ailleurs son dernier amant en date est Anthon-Günther Velstein, qui a le grave défaut de ne rien connaître de Paris...

- Christian d'Unwürden, bailli du Ban-de-la-Roche. Il tient un rôle de police et de représentant impérial quand le comte n'est pas là. Loin d'être un protestant convaincu, il est très attiré par les possibilités que pourrait lui offrir la spoliation des terres de Veldenz au profit des catholiques, surtout s'il en est l'instigateur. C'est lui qui renseigne Jean de Giffen, bailli de Schirmeck, et il coordonnera les actions des cavaliers catholiques. Il prendra toutefois garde de ne pas montrer son visage, qu'il gardera caché sous un loup. Christian est un bon combattant, mais préfère laisser faire ses trois hommes de main.

- Anthon-Günther Velstein, résident Suédois. Anthon a suivit l'armée suédoise pour voir du pays et s'est installé en même temps qu'elle en 1632 à Obernai. Il parle couramment l'Allemand et même un peu de français. Il s'est lié d'amitié avec le comte Veldenz, et tout particulièrement avec sa femme dont il est l'amant depuis maintenant quelques mois. La quarantaine vigoureuse, Anthon-Günther est un bon vivant, plaît aux femmes et entretient une abondante correspondance avec une dizaine d'entre elles quasi-quotidiennement. Il n'est pas dépourvu de courage et pourra constituer un allié fiable et actif si les personnages se lient d'amitié ou si la cause lui paraît juste.

- Le général suédois Horn dirige depuis Obernai les affaires de la vallée. Il a maté la révolte en n'hésitant pas à mettre le feu aux bâtiments monastiques où des mutins s'étaient barricadés. Il a pour mission de maintenir le calme, et de protéger les possessions protestantes dont le Ban-de-la-Roche. Toutefois, il sait qu'au château de Guirbaden une forte troupe de catholiques est rassemblée. Or il ne dispose que de deux bataillons, un à Obernai, l'autre au château du Frankenbourg contrôlant une autre vallée au sud. Ces deux bataillons sont tous deux bien plus loin du Ban-de-la-Roche que le Guirbaden. S'il n'est pas en mesure de mener une attaque de front, il pourrait attaquer les forces catholiques si on lui donnait l'opportunité de les affronter dans la campagne. Mais pour cela, il faudrait qu'elles bougent et qu'il en soit alerté à temps ! Malheureusement toute la vallée est fortement catholique et il n'arrive pas à installer des espions qui pourraient l'avertir à temps des déplacements de la garnison. Horn sera l'interlocuteur des personnages, de Veldenz voire de Velstein pour toute information d'importance ou pour faire intervenir des troupes suédoises. Horn sera prêt à faire prendre des risques à ses soldats pour mener à bien un plan audacieux auquel il prête des chances de réussite. Le général Horn ne parle pas un traître mot de français, il faudra donc que les personnages trouvent un traducteur en allemand ou suédois si aucun d'entre eux ne parle une de ces langues.

- Les habitants du Ban-de-la-Roche sont au nombre de 1 200 environ. La religion luthérienne a été introduite par les comtes de Veldenz à la fin du XVIe siècle. Elle s'est d'autant mieux implantée que son introduction a été suivie d'une prospérité importante liée à l'activité minière. Si rien n'est fait pour empêcher les exactions catholiques, c'est plus de la moitié de la population qui disparaîtra, soit tuée, soit enfuie vers des terres protestantes plus calmes (Barr ou Strasbourg). Cette première fuite sera la ruine de la communauté et l'arrêt momentané des extractions minières et des fonderies (si elles ne sont pas détruites par les 36 cavaliers du Guirbaden).

Le parti catholique

- Hermann-Adolf de Salm, gouverneur de Saverne. Depuis le XIVe siècle, Saverne est la ville des évêques de Strasbourg ; cette dernière n'a eu de cesse d'être en froid avec l'épiscopat, et sa relation avec l'évêché ne s'est pas arrangée depuis que Strasbourg est un centre important du protestantisme. Hermann-Adolf de Salm organise la résistance face à l'occupation suédoise et particulièrement dans la vallée de la Bruche. Suite à l'incendie de l'abbaye d'Haslach, sa colère s'est cristallisée autour du Ban-de-la-Roche. C'est une cible facile, tentante et qui nargue depuis trop longtemps le pouvoir catholique. Il glane ses renseignements auprès du bailli du Ban-de-la-Roche, Christian d'Unwürden et compte s'appuyer sur ses cavaliers placés dans le Guirbaden pour détruire le village. Dans le même délire, il a organisé la destruction des récoltes grâce à l'appui des habitants de Schirmeck. 50 serpes ont été achetées pour cet usage. Comble du hasard, ces serpes ont été fabriquées dans les forges de Rothau.

- Jean de Giffen, bailli de l'évêque de Strasbourg à Schirmeck. Il est enragé par la destruction du château et du péage de Schirmeck par les Suédois. Il appuie donc le projet du gouverneur de Saverne dans le but de reporter sa fureur sur le Ban-de-la-Roche. Il dispose de 10 hommes à ses ordres mais il se gardera bien de les lancer sur les protestants de peur qu'ils soient reconnus et qu'il subisse de nouveau des représailles.

- Garnison impériale du château du Guirbaden, installée par le gouverneur de Saverne, elle est composée d'environ 70 hommes, cinq pièces d'artillerie et d'une trentaine de chevaux parqués dans la grande enceinte extérieure. Le château est alimenté par le village de Guirbaden à ses pieds. S'il peut être bien défendu contre une armée, quelques hommes décidés devraient pouvoir y pénétrer et faire sauter les réserves de poudre, ou faire sauter la porte d'entrée. Enfin, une surveillance des entrées et sorties devraient permettre de remarquer le passage du bailli du Ban-de-la-Roche qui vient mener la troupe de cavaliers le 10 août. Certains de ces hommes sont de vrais soldats, mais une bonne moitié est constituée d'anciens paysans ou villageois qui se sont pris de passion pour l'exaction armée.

Ce que peuvent faire les personnages

Comme cela a déjà été rappelé plus haut, les personnages n'ont pas de fil directeur. Il faudrait qu'ils puissent empêcher ou minimiser les événements qui se trament ; mais ils ne sont pas au courant. De fait, dans un premier temps il leur faudra prendre connaissance des tensions et forces en présence, puis grâce à leur activisme, ils obtiendront des indices et des informations qui leur permettront de prendre des décisions. Mais cela dépendra fortement des lieux qu'ils visiteront, et bien que limités par la barrière de la langue, ils pourront aller jusqu'à Saverne ou Strasbourg ! Il n'est pas pensable de décrire l'ensemble des lieux et places où ils sont susceptibles d'aller, ni de prévoir exactement quels indices ils pourront y trouver.

Je conseille au maître du jeu de développer lui-même une intrigue à partir de celles présentées qui pourra servir de fil directeur aux personnages. Au final, tout peut se dérouler sans un seul croisement de fer si les personnages ne sont pas belliqueux. A l'opposé, il n'est pas du tout impossible de faire se terminer l'aventure par l'assaut du Guirbaden par les troupes suédoises co-dirigées par les personnages.

Description des places et lieux d'intérêt

Le Ban-de-la-Roche

Le Ban-de-la-Roche est une seigneurie appartenant au comte Veldenz. C'est aussi une réunion de paroisses protestantes depuis 1584. Cette seigneurie s'étend sur deux petites vallées rejoignant la vallée de la Bruche en son extrémité. Il y a la vallée de la Rothaine et la vallée de la Schirgoutte. Dans la vallée de la Rothaine on trouve les villages de Bellefosse, Rothau, Newiller et Wildersbach. Dans la vallée de la Schirgoutte se trouvent les villages de Solbach, Fouday, Waldersbach et Belmont. Le plus grand est sans conteste Rothau où sont situés les fonderies et le château résidentiel du comte Veldenz. Les villages sont assez espacés les uns des autres ; pour simplifier il faut compter entre une demi-heure et une heure pour aller de l'un à l'autre. Le bailli Christian d'Unwürden habite à Solbach, le village le plus proche du château du Guirbaden. Il y a au début de cette histoire à peu près 1 200 habitants sur l'ensemble de la paroisse.

De la seigneurie on peut soit aller sur Barr en passant un col, soit rejoindre la vallée de la Bruche au niveau de Schirmeck.

Schirmeck

Schirmeck est une ville appartenant à l'évêché de Strasbourg. Elle est positionnée au fond de la vallée de la Bruche et tient un péage vers la Lorraine. Ses fortifications ne l'ont malheureusement pas protégée de la vengeance des Suédois et en juin dernier le château et plusieurs maisons ont été détruits. La ville compte environ 2 000 habitants et une petite garnison composée d'une dizaine de soldats aux ordres du bailli Jean de Giffen.

Le château de Guirbaden

C'est le plus grand château d'Alsace en superficie, mais il triche car la moitié au moins de la surface n'est pas construite. Il est même séparé en deux par un fossé par-dessus lequel passe une passerelle de bois. Il appartient à l'évêque de Strasbourg qui l'utilise comme poste avancé dans les territoires contrôlés par les Suédois. 70 soldats catholiques sont parqués à l'intérieur, avec une trentaine de chevaux et cinquante pièces d'artillerie.

Château du Guirbaden

La vallée de la Bruche

La vallée de la Bruche est bordée de montagnes basses culminant à 1 100 mètres. C'est une belle vallée typique des Vosges, très plate à son entrée après Molsheim, puis se rétrécissant jusqu'à être resserrée autour de la ville de Schirmeck. La seigneurie du Ban-de-la-Roche part du fond de la vallée au niveau de Schirmeck.

Obernai

Obernai a été la première ville prise par les Suédois en 1632. C'est une bourgade d'importance implantée aux pieds des Vosges, alimentée par le trafic des vallées et le commerce du vin. Les Suédois y ont maintenu un casernement bien à l'abri des murailles, sous la direction du général Horn. Celui-ci a disposé une bonne moitié de ses hommes dans le château du Frankenbourg dans une vallée bien plus au sud pour disposer de feux croisés vers le sud ou vers l'ouest.

Obernai en 1640

Description détaillée des intrigues

Attaque des cavaliers venant du Guirbaden

L'attaque est programmée le 10 août. Christian Unwürden, bailli du Ban-de-la-Roche doit aller chercher trente cavaliers du Guirbaden et les conduire d'abord à Solbach dans le but de détruire un maximum de métairies. Cette première vague programme vise à détourner l'attention d'éventuels gardes et protecteurs dans le Ban-de-la-Roche sur le village en flammes. La deuxième vague vise la fonderie de Rothau ; les conspirateurs espèrent qu'une partie importante de la population sera partie aider à lutter contre les flammes du Solbach et ainsi avoir les mains libres pour détruire un maximum de bâtiments dans le plus grand village. Seuls Christian Unwürden, Hermann-Adolf de Salm et les soldats du Guirbaden sont au courant. Il va donc être difficile pour les personnages d'arriver à éviter les destructions s'ils ne vont pas visiter le Guirbaden avant l'attaque programmée. Par contre, leur présence lors de l'événement pourra grandement en atténuer les effets.

Fauchage des cultures

Le gouverneur de Saverne avec le bailli de Schirmeck prépare une expédition pour le 13 août sur le Ban-de-la-Roche dans le but de faucher les récoltes. A cette période de l'année, les céréales sont presque mûres et devraient être récoltées dans une ou deux semaines. Le but de l'opération est bien entendu de priver plusieurs villages du Ban-de-la-Roche d'une bonne partie de leur autonomie alimentaire.

Cinquante habitants de Schirmeck ont été rassemblés. Pour les équiper, autant de faucilles neuves ont été commandées à Molsheim début juillet. Or le marchand de Molsheim n'étant pas au courant du projet, a transmis la commande aux forges de Rothau. Un tel nombre de faucilles n'est pas ordinaire et lorsque que le chariot devant les amener à Molsheim partira de Rothau, les personnages en auront un écho. Par la suite, les tribulations des personnages peuvent les faire rencontrer à nouveau un chariot avec la même caisse de faucilles allant de Molsheim à Schirmeck au tout début août. Aux personnages d'avoir la puce à l'oreille et de savoir tirer les vers du nez des Schirmeckois. Si rien n'est fait pour empêcher l'opération, le 13 août dans la nuit, 50 villageois montent sur les champs du Ban-de-la-Roche avec des chariots et fauchent le maximum de céréales. Il devrait être facile de les empêcher s'ils se retrouvent face à un grand nombre de personnes ou s'ils doivent faire face à des hommes armés et décidés.

Attaque d'envergure en préparation

Hermann-Adolf de Salm tente de monter une opération importante pour saccager les villages du Ban-de-la-Roche. Pour se faire, il a demandé à l'évêque une troupe de soldats, et sa demande sera accordée début septembre. Entre temps, le 5 août, il envoie un émissaire à Jean de Giffen pour demander à ce dernier une aide matérielle et des hommes connaissant la région. Les joueurs pourront croiser cet émissaire traversant la vallée de la Bruche ou dans Schirmeck, à l'auberge.

Le gouverneur de Saverne envoie aussi un émissaire au château du Guirbaden le 25 août quelque soit le résultat des opérations précédentes (sauf en cas de siège en règle, bien entendu). Au final, c'est plus de 200 soldats qui se dirigeront sur le Ban-de-la-Roche le 10 septembre 1633. Ils y arriveront en fin de soirée le 11 septembre. Leur but est simplement de détruire, brûler et semer la terreur. Les soldats resteront trois jours entiers à vivre sur les réserves des villages puis repartiront qui vers Saverne, qui vers le Guirbaden.

Si les personnages n'arrivent pas prendre connaissance de cette opération, ils risquent fort d'être repartis en France avant et apprendront en octobre ou novembre le désastre. S'ils arrivent à capter des bribes d'informations (par exemple au château de Guirbaden ou à Schirmeck), ils pourront tenter de contrer l'action soit en désorganisant en partie l'armée catholique du gouverneur, soit en lui opposant des troupes suédoises d'Obernai ou du Frankenbourg.

Epilogue

Si les personnages arrivent à contrer ne serait-ce que partiellement les attaques perpétrées contre le Ban-de-la-Roche, ils éviteront l'arrêt de l'extraction minière et seule une petite quantité de villageois partiront sur Barr. Peut-être même les personnages réaliseront quelques actions héroïques dans telle ou telle attaque ou alors ils arriveront à tendre un piège aux forces catholiques ?

Au final, cela importe peu. plusieurs années plus tard, lors de l'intervention en force de l'armée du duc de Lorraine, la seigneurie subira une destruction en règle d'une grande partie des constructions. Ainsi, les actes des personnages n'auront servi qu'à reculer et adoucir l'échéance.

Il n'est jamais bon d'habiter entre les frontières...