Scénario


Pour : Petit Nicolas RPG


Auteur(s) :

Mario HEIMBURGER

Illustrateurs(s) :

Elisabeth THIERY


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...écrits par Mario HEIMBURGER

...illustrés par Elisabeth THIERY


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Eastenwest > 8 - Les Forces de l'Ordre



Au voleur !

" Moi, je me souviens : c'était un jeudi. Parce que c'est toujours le jeudi que la maîtresse nous fait un cours d'éducation civique. Je sais pas exactement ce que c'est. Je crois que c'est le but de le deviner. Mais c'est quand même toujours très sérieux. Presque autant que le calcul. Pendant ce cours, la maîtresse parle parfois comme papa. C'est drôle… "

NDA : le petit Nicolas RPG est un jeu de rôle amateur disponible sur internet à l'adresse suivante : http://www-2.cs.cmu.edu/~celine/ptinico/. Écrit par Emlyn, aidé par une partie de l'équipe du forum Panda, ce jeu vous propose d'incarner des enfants de 7 à 9 ans dans leurs aventures quotidiennes, à l'école ou ailleurs. Bien qu'il ne se prenne pas au sérieux, ce jeu cache peut-être bien plus qu'il n'y paraît, par son potentiel d'innocence et de nostalgie…

" Ce jour-là, elle nous a parlé de la police. Comme quoi ils étaient là pour nous protéger et pour attraper les méchants. Alors tout le monde a été bien sage.
Et puis, elle a fait un grand sourire qui nous a tous rassurés. Mais juste après, elle a dit " j'ai un invité surprise pour vous, quelqu'un qui va vous expliquer tout ça mieux que moi ". Nous, on voulait pas la croire. Mais elle a ouvert la porte, et un monsieur est entré.
C'était un drôle de monsieur, tout petit et gros. Il avait de très grosses et longues moustaches, et on croyait qu'il avait des poils tout autour de la bouche, sauf en bas. Il nous a tous regardé avec un drôle d'air et des yeux qui faisaient peur.
La maîtresse nous a dit qui c'était : M. l'inspecteur Eustache… "

LA VISITE DE L'INSPECTEUR

Evidemment, les élèves ne connaissent pas d'autre inspecteur que le méchant monsieur qui semble faire peur à la maîtresse à chaque fois qu'il vient. Ce sera donc l'occasion d'un échange entre les élèves et ce policier. Les élèves seront d'abord interrogés sur ce que la police représente pour eux. L'inspecteur Eustache réagira toujours avec beaucoup d'humour (mais son rire d'ogre sonnera toujours un peu faux). Il est très probable que des commentaires pas très élogieux pour la police fusent, et l'inspecteur défendra ses services du mieux qu'il peut. Cela dit, ça ne suffira peut-être pas.

Si les joueurs ne font pas de commentaires, alors ce seront les autres élèves qui les feront.
Bénédicte : les policiers, c'est des messieurs qui se promènent toute la journée.
Gontrand : c'est comme des musiciens, ils se promènent, et parfois ils sifflent. Et parfois, y'a des messieurs qui leur donnent des sous.
Anatole : à la télé, les policiers, ils tapent sur tout le monde. Même sur les gentils, y dit, le monsieur qui parle au journal.

Bref, l'inspecteur en a pour ses frais. Et c'est avec beaucoup de soulagement qu'il accueille la cloche de la récré.

PENDANT LA RECRE

Toutes ces questions vont certainement donner des idées aux copains. Peut-être improviseront-ils une séance de jeux de rô… pardon, de " policiers et voleurs ", et de nombreuses questions surgiront : qui fait le gentil qui se fait taper dessus par les policiers ?
Mais un élève en particulier ne participera pas aux jeux : Anatole. Car Anatole est rentré dans l'école à la barbe des surveillants, et est placé à l'entrée de la salle de classe, où il espionne la maîtresse et le drôle d'inspecteur.

Maîtresse : Je suis désolée, ce ne sont que des enfants…
Eustache : je sais, ne vous inquiétez pas. J'ai l'habitude. Mais j'ai aussi une idée pour qu'ils voient à quoi sert la police.
Maîtresse : Ah ? Et comment comptez vous faire ?
Eustache : Ecoutez moi bien…

Et Eustache explique alors son plan, tandis que la récré se termine, trop tôt, comme toujours.
LE VOL
Rangés deux par deux, les élèves sont cherchés par la maîtresse, qui était visiblement en grande discussion avec le directeur. Celui-ci a l'air heureux, et c'est jamais un bon signe…
Rentrés en classe, le menteur fera remarquer à un des copains qu'il n'arrive plus à retrouver son taille-crayon jaune fluo avec un dessin de Goldorak dessus. Pourtant, il l'avait posé sur son pupitre, comme toujours. En plus, Anatole regarde souvent dans sa direction avec un air rigolard.
Anatole, c'est le non-copain le plus ennuyant de la classe : c'est un gros qui fait toujours exprès d'embêter les autres, juste pour rire. Il pousse les copains dans la boue, pince les fesses des filles (!) et n'arrête pas de dire que ce que disent les copains n'est pas vrai.

La maîtresse dit alors : prenez votre taille-crayon et préparez vos crayons ; nous allons faire du calcul…
Là, normalement, le copain devrait dire qu'on lui a volé son taille-crayon… Sinon, la maîtresse lui demandera où se trouve son matériel, et menace de le punir s'il l'a oublié chez lui… Si ça ne suffit toujours pas, c'est la maîtresse elle-même qui suggèrera qu'il y a eu vol.

CONSEQUENCES

Immédiatement, la maîtresse va voir le directeur. Elle demande à un autre copain de surveiller la classe pendant ce temps.
Après un temps qui semblera très long (peut-être que des bagarres auront éclaté), la maîtresse revient avec M. le Directeur, et remet de l'ordre.
Immédiatement après, c'est l'inquisition. Le directeur se lance dans une longue discussion sur la morale, le sens des responsabilités, la place de chacun dans une société structurée, la liberté individuelle qui s'arrête à 5 centimètres de la porte de la maison du voisin et plein de trucs que personne ne comprend. Malgré cela, le ton est inquiétant, et personne n'en mène large. Sauf Anatole, qui sourit bêtement, et personne ne sait pourquoi.
En tout cas, M. le Directeur demande que le coupable se dénonce, et comme personne ne se dénonce, il se déclare très déçu, dit qu'il va appeler la police et envoie tout le monde dehors bien avant l'heure de midi. C'est dire que c'est grave…

LA CANTINE

Commence alors la pause de midi et les règlements de compte (si certains ont dénoncé d'autres élèves, par exemple). Ceux qui mangent à la cantine risquent de subir une ambiance très lourde et pas du tout joyeuse comme d'habitude. Même le jeu de l'âge au fond du verre d'eau n'amuse plus personne. En plus, c'est pas bon.
Pour les autres, ce sont les explications avec les parents (qui, unanimement, prendront la chose avec philosophie, à grands coups de " voler c'est pas bien " ou " il est bien ce directeur "). Personne ne s'inquiètera pour un taille-crayon… Ah, ces parents, ils ne comprennent jamais rien !

Et c'est déjà le retour pour les deux heures de l'après-midi. Personne n'a vraiment envie d'y aller, surtout qu'il fait très beau, et que quelqu'un a déposé des tas de cartons sur le terrain vague. De quoi faire des chouettes cabanes !

En rentrant en classe, les choses se précisent : M. Eustache est déjà là, avec la maîtresse et le directeur. Tous ont l'air content, mais dès que les élèves rentrent, ils font mine d'être très sérieux.

INTERROGATOIRE

Pendant les deux heures qui suivent, ce sera très pénible. L'inspecteur fait une démonstration de ce qu'est le travail de police : il réfute les délations, il interroge les élèves, il leur fait peur, il explique ce que c'est que la prison, etc.
Chaque copain est interrogé séparément. Mais c'est beaucoup moins méchant chez les filles, c'est vraiment pas juste ! Anatole répond en souriant. Il est vraiment pas clair, cet Anatole. Et si jamais Anatole a été rossé pendant la pause de midi, l'inspecteur sera encore plus méchant avec ceux qui l'ont tapé. Et il expliquera que faire mal à quelqu'un, c'est encore pire que de voler.

Quoi qu'il en soit, au bout d'un moment, tout le monde aura remarqué l'absence de Eyüp. Eyüp, que tout le monde aime bien parce que son nom est rigolo, est un jeune turc qui a déjà redoublé, parce qu'il ne parle pas très bien le français. Il était là ce matin, mais sa place est libre maintenant. Lorsque la maîtresse le remarque, elle s'en étonne à haute voix, et demande à tout le monde si quelqu'un sait ce qui lui est arrivé. À ce moment, Anatole, fidèle à ses habitudes, dit que c'est sûrement lui qui a volé le taille-crayon que tout le monde cherche.

Cela jette évidemment un froid, et divise bientôt la classe. Même l'inspecteur semble gêné. Finalement, il s'approche du copain à qui il manque le taille-crayon, et se penche par-dessus son cartable. Il en sort miraculeusement le taille-crayon manquant, devant le regard ébahi des élèves, et incrédule du copain qui avait vérifié plusieurs fois…

" Vous voyez, parfois, c'est beaucoup plus compliqué que ça, le travail de policier. Entre ceux qui racontent des mensonges (regard appuyé vers Anatole), ceux qui confondent vol et égarement (passage de la main dans les cheveux du copain concerné, mais sans le regarder) et les choses imprévues qui compliquent la tâche (regard triste vers le pupitre vide d'Eyüp), le métier de policier, c'est toujours d'essayer de trouver la vérité. ".

Après cette tirade, la maîtresse atténue l'impact des paroles en déclarant que " tout est bien qui finit bien ", et l'école se termine sur cette note.

EPILOGUE

Enfin, le terrain vague appelle les copains qui vont pouvoir s'y amuser. Tous les événements de la journée laisseront des impressions différentes (entre l'impression de se faire avoir, et l'impression d'avoir assisté à une grande enquête de police)…
C'est alors, qu'au milieu des cartons, les copains repèrent Eyüp, qui visiblement se cache. Si on lui demande pourquoi il n'était pas là, il avouera (avec son accent si amusant) qu'il a eu peur. Son papa lui a toujours dit que dès qu'il y avait un vol, la police accusait toujours les Turcs. Alors il a préféré ne pas venir.

Laissez les copains réconforter Eyüp, en lui racontant comment s'est passée l'après-midi… Et si vous voulez terminer sur une note plus jubilatoire, faites donc passer ce bon vieil Anatole à travers le terrain vague. Je suis sûr que les copains ont plein de trucs à lui expliquer, avec l'aide du petit turc. Peut-être que le gros menteur comprendra ce que veut dire l'expression " se faire faire une tête de Turc "…

LES NON-COPAINS

Anatole
Un gros gamin qui porte toujours des chemises à carreaux. Son papa est fonctionnaire, et donc forcément quelqu'un d'important, puisqu'il est presque au même niveau que la maîtresse ! Il est insupportable, fait tout pour embêter les autres, et n'a pas de copains. Mais il s'en moque, parce que son seul plaisir, c'est d'énerver les autres. C'est bête : il est aussi assez fort en bagarre…
ECOLE : 9
COUR DE RECRE : 10
BANDE DE COPAINS : 7
GRANDES PERSONNES : 9

Eyüp
Il parle pas très bien français, mais c'est aussi pour ça que les élèves aiment bien Eyüp. Il est fort comme un turc, mais n'a pas beaucoup de courage. En fait, il passe très rapidement de l'état de super-copain à l'état de " je me sens pas à ma place " et est très discret en cours. Ses notes sont pas très bonnes, mais il a la chance de passer parfois une heure de plus tout seul avec la maîtresse. Rien que pour ça, il est beaucoup apprécié.
ECOLE : 6
COUR DE RECRE : 11
BANDE DE COPAINS : 10
GRANDES PERSONNES : 10

M. Eustache
L'inspecteur Eustache aime bien son métier. Dans le quartier dont il s'occupe, il ne se passe pas grand chose, alors il a beaucoup de temps pour discuter avec les commerçants, pour traîner au café où il ne boit que de l'eau et à participer à des cours d'instruction civique. Il aime rouler des yeux et est très fier de sa grande moustache.
AUTORITE : 13
COMPREHENSION : 13
RESISTANCE NERVEUSE : 10