Voulez-vous voyager dans une Europe de la fin du XIXe siècle ? Si oui alors partez avec la ligue dans les aventures de notre vieux continent fantasmagorique avec des personnes aussi hautes en couleur que glauques.
Alan Moore, en tant que scénariste, a réussi l’exploit de réunir là plusieures icônes de la littérature d’aventure et de les rendre crédibles. Le ton donné est fort plaisant car il reprend la structure des feuilletonistes de journaux populaires (moi j’aime). Sinon le tout est bien mené pour nous tenir en haleine jusqu’au bout à travers tous les coups de théâtre ou retournements de situation.
Le dessin de Kevin O’Neil est très très chouette et colle bien dans cette ambiance postvictorienne, steampunk à souhait. Le découpage de certaines planches est très cinématographique, ce qui donne une dynamique particulière à l’histoire.
Quant au film, ils en ont effectivement fait une adaptation dans le sens strict du terme. Les personnages et le contexte ont été repris, mais au niveau de l’histoire, il n’y a vraiment plus grand chose à voir. Les décors sont superbes par contre (particulièrement le nautilus). Le scénario a été allégé aussi de toute cette violence latente et glauque qu’il y a dans la BD – ah ! politiquement correct quand tu nous tiens –. Mais ne boudons pas notre plaisir, au final cela fait quand même un bon film d’aventure.
Pour nous joueurs de rôles, ce qui est exploitable, ce sont surtout les ambiances et les décors de la BD comme du film. Ils nous donnent une bonne visualisation de ce que peut être du steampunk. Et puis surtout aussi la structure de découpage du scénario ; beaucoup de maîtres feraient bien de s’en inspirer.
Pour conclure : à lire et à voir.