Scénario
Pour : Tsaliar
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Eastenwest > 10 - Leçon des cloches
Le carillon briséLa convocation de cette compagnie part de Padlanka le 30ème jour de l'Ours de l'An 674. Cependant, le lieu de réunion est fixé à Hamtran, auprès du chef Ralf Agornis. Faites le calcul approximatif des délais nécessaires à chacun. Ce scénario illustre parfaitement les difficultés que les initiés ont à réagir face à certains événements, à cause des distances qui les séparent.
La compagnie est amenée à enquêter sur la disparition inexpliquée d'un initié guardian. Mais cette enquête risque de les mener bien plus loin que prévu. Au-delà de la mort de celui qu'ils cherchent les membres de la compagnie seront amenés à retrouver la trace d'un objet magique que tous croyaient disparu. Mais au-delà de tout, ils seront amenés à sentir la puissance corruptrice que suscite l'initiation, et jusqu'où certains peuvent aller pour faire partie de la puissante Société des Initiés. Quelles seront alors leurs décisions ? Sauront-ils comprendre la leçon des cloches ?
INTRODUCTION
À Mendelis, au tout début de l'Ère
du Refuge, se dressait le grand Temple de l'Ultime, connu aujourd'hui sous le
nom de Sanctuaire de l'Ultime. À cette époque, ce temple avait
une intense activité religieuse, et toute la région était
sous le contrôle des ultimalistes. Il abritait six cloches magiques offertes
aux patriarches par le Messie Thobias en personne (enfin, d'après ce
qu'ils affirmaient !) et dont le pouvoir était immense. L'Histoire fit
perdre le contrôle du Temple de l'Ultime aux patriarches, au bénéfice
des guardians qui le rebaptisèrent Sanctuaire de l'Ultime. Cette passation
de pouvoir fut un arrangement volontaire du grand maître des ultimalistes,
l'archevêque Tilburs, pour des raisons encore obscures à ce jour
(quasiment plus aucun initié actuel ne connaît le fond de cette
histoire). Une fois les engagements pris, les ultimalistes décidèrent
de cacher les cloches dans les alentours, afin qu'elles ne soient pas utilisées
dans des buts impies. Persuadé qu'un jour des Patriarches reviendraient
à Mendelis reprendre le contrôle du Temple de l'Ultime, Tilburs
laissa les cloches dans leurs cachettes. À sa mort, le Sanctuaire de
Mendelis était toujours occupé par les guardians, et il allait
le rester jusqu'à nos jours...
Des siècles après leur dissimulation, plusieurs de ces cloches
furent retrouvées. Leur pouvoir avait été oublié
depuis longtemps, et seule leur matière attira la convoitise, car ces
cloches étaient faites d'or. Aussi furent-elles invariablement fondues.
Il y a quelques temps, le guardian historien Ralf Agornis, à Hamtran,
retrouva des documents parlant des premiers siècles de la colonisation
du Wargland (l'état dont Mendelis est la capitale). Ces documents, on
ne peut plus sérieux mentionnaient les " six cloches divines ".
En les rapprochant d'autres documents relatant d'antiques témoignages,
ainsi que de contes et légendes de la région il finit par se convaincre
de l'existence de ces puissants artefacts et émit même quelques
hypothèses sur la cachette d'une de ces cloches. Peut-être l'objet
y était-il encore ? Il manda un jeune servant, Eskoban, pour qu'il se
rende à Padlanka, fief actuel des ultimalistes. Là-bas, ce servant
proposa aux religieux de les aider à retrouver cet objet sacré,
en échange de quoi, les patriarches ouvriraient les portes de leurs archives
aux guardians historiens. Un tel volume d'informations jamais traitées
était un trésor autrement plus alléchant pour Ralf Agornis
que toutes les cloches du monde, fussent-elles magiques ou en or massif !
Les ultimalistes ne crurent pas vraiment à cette histoire. Que des cloches
données par le Messie en personne à leur culte aient pu être
oubliées ne leur paraissait guère crédible. Mais dans le
même temps, ils reconnaissaient que l'Histoire de l'Ère du Refuge
n'était pas une science parfaite, et que leur premier archevêque
de cette Ère était connu pour son goût du mystère.
Même si ces cloches n'existaient pas, l'affaire méritait bien d'être
vérifiée.
Les ultimalistes acceptèrent donc le marché. Si le jeune guardian
leur ramenait la preuve de l'existence de cette cloche, et de sa nature divine,
alors ils accéderaient à sa demande, tout en précisant
bien qu'ils se réserveraient un droit de regard et de veto sur les écrits
qui pourraient en naître !
Le guardian partit donc en quête de l'objet, mais en route, il disparut.
Les ultimalistes furent alertés par cette disparition soudaine. Si cette
histoire ne reposait sur rien, pourquoi le jeune guardian avait-il ainsi disparu
? Et si, finalement, quelque chose d'important était en jeu ? Décision
fut donc prise de convoquer une compagnie afin d'enquêter sur cette affaire.
Des cloches - origines
Loin d'avoir été conçues par le
Messie, les cloches sont l'œuvre de l'archimage Quaris, ultimaliste fervent.
Il fit don de ces cloches à son culte, ce qui souleva une vague de protestations
muettes de la part des autres ordres religieux, mais après tout, tel
était son droit le plus strict. De tailles diverses, ces cloches étaient
composées d'acier d'excellente facture et recouvertes d'une épaisse
couche d'or enchanté. Cette couche magique leur donnait la propriété
de raffermir la foi des fidèles qui en entendaient le son. En outre,
trois de ces cloches possédaient des propriétés plus spectaculaires
encore et n'étaient que peu utilisées. Concrètement, tout
croyant en l'Ultime qui entend le son d'une de ces cloches bénéficie
d'un bonus de 1 à toutes ses actions pendant 24 heures. Les incroyants
(athées) sont eux affligés de doutes et voient leurs actions passer
à -1. Quant aux pluralistes, ils sont châtiés et prennent
un malus de 2 à toutes leurs actions sur la même période.
Quand on sait qu'il y avait potentiellement 6 cloches prêtes à
sonner à Mendelis on imagine le pouvoir défensif et offensif que
celles-ci représentaient. Cela eut deux conséquences : de nombreux
croyants ultimalistes vinrent s'installer en ville, et dans le même temps,
leur prospérité attira également beaucoup plus de personnes
encore, dont beaucoup d'athées. Ces gens-là prirent l'habitude
de se boucher les oreilles en parlant fort aux heures de sonnerie des cloches
! Cette frange de la population, non ultimaliste, ressentait un vif agacement
face à cette situation, mais tant que Tilburs fut maître de la
cité, nul ne songea à s'en plaindre ouvertement ! Cependant, quand
l'arpenteur Worig se rendit à Mendelis pour tenter d'y prendre le pouvoir,
il trouva cette même partie de la population tout à fait prête
à l'épauler.
Les six Divines Cloches (connues à l'époque sous le nom de Carillon
Divin) sont les suivantes :
- Matine, Médiane et Nocta qui sonnaient quotidiennement. Une le matin,
l'autre à midi, la dernière le soir. Quand Worig arriva en ville,
Tilburs se résolut à ne plus faire sonner que Matine, afin d'éviter
d'ajouter de l'eau au moulin des mécontents et de grossir ainsi les rangs
de l'arpenteur !
- Lunea permettait de plonger les environs proches dans le jour ou dans les
ténèbres selon le désir du sonneur ! Une sorte de brume
s'échappait de la cloche, couvrant en dix minutes à peine, une
zone de un kilomètre carré ! Cette brume pouvait absorber la lumière
(la nuit en plein jour) ou la diffuser (le jour en pleine nuit). L'effet de
la cloche était choisi par le sonneur, et l'intensité du phénomène
dépendait du temps et de la fréquence avec laquelle la cloche
était activée. L'effet durait tant que la cloche sonnait.
- Apéa permettait d'appeler ou de congédier les nuages suivant
le désir du sonneur. Tant que la cloche sonnait, les nuages continuaient
de s'écarter ou de se concentrer au-dessus du clocher, la pluie ne tardant
pas à en résulter.
- Gloria permettait à un archevêque de ressusciter les cent personnes
les plus croyantes mortes au cours de la dernière heure ou bien de tuer
les cent personnes les moins croyantes. Pour la résurrection, la cloche
n'offrait pas de guérison. C'est-à-dire qu'un individu mort de
vieillesse ou de maladie décédait à nouveau quelques temps
plus tard si rien n'était fait pour le guérir. Cette cloche ne
pouvait sonner qu'une fois par jour (sans interruption) après quoi elle
sonnait comme une cloche fêlée. Cependant, on pouvait continuer
de la faire sonner à condition de ne pas s'interrompre. De cette façon,
on pouvait ainsi maintenir en vie un individu le temps de soigner son mal.
À noter que seul un véritable croyant
pouvait utiliser les pouvoirs spécifiques des cloches majeures. Ces effets
étaient circonscrits à la portée du son des cloches, jusqu'à
un maximum de 20 kilomètres.
À l'heure de l'établissement de la liste des 200 de Tsaliar, le
Carillon Divin aura déjà disparu, et n'y sera jamais répertorié.
Des cloches - destin
Matine et Nocta furent secrètement installées
dans les clochers de Berne et de Norsinar (au Griberland). Après le départ
des ultimalistes de Mendelis, les petits temples des alentours perdirent de
leur influence, et certains se livrèrent même à d'incroyables
audaces. L'or de Matine attira la convoitise de malfrats de Berne, et, neutralisant
le pauvre frère qui s'occupait du petit temple local, ces derniers s'emparèrent
de la cloche, pour aussitôt la faire fondre. Apprenant le sacrilège,
le frère du temple de Norsinar voulut mettre Nocta à l'abri dans
les collines, mais durant le voyage, des voleurs bien informés eurent
tôt fait de s'en emparer.
Médiane fût installée dans un monastère des collines
loin des grandes concentrations de population et recouverte d'une épaisse
patine de bronze. Durant la Guerre des Champions, le monastère fut détruit
par une faction quelconque, et nul ne sait ce qu'est devenue la cloche.
Gloria fût enveloppée et ensevelie par dix fidèles dont
un patriarche, au pied d'un rocher appelé " le Doigt de l'Ultime
" non loin de Médiane. Les neuf hommes décédèrent
sans jamais révéler leur secret. Quant au patriarche, il fit inscrire
un sonnet dans un trône de pierre afin de permettre à un de ses
successeurs de retrouver l'emplacement de la cloche. Au fil du temps, le secret
du trône se perdit, et le trône lui même fût déplacé
sans plus de considération dans un autre monastère ultimaliste.
Comble du hasard ou déclin de la religion dans cette région ?
Ce monastère n'était autre que celui où était cachée
Médiane.
Apéa fut repérée par des pluralistes alors que les ultimalistes
cherchaient à l'évacuer sur la Maestria. S'associant à
des brigands peu scrupuleux, ils s'emparèrent de la cloche, et en firent
des lingots (les brigands pour l'or, les patriarches pour le plaisir de la savoir
détruite). Sans qu'on en ait la moindre preuve, il semble très
probable qu'il s'agissait de pluralistes issus de la Sphère de la Sainte
Terreur.
Lunea fut emmenée dans les montagnes qui surplombent Mendelis. Mais lors
de son transfert, le chariot sur lequel elle était posée fut entraîné
dans une forte pente, et elle disparut dans le noir d'un profond ravin. Chacun
s'accorda à la dire broyée par la chute, peu désireux d'aller
vérifier !
L'intrigue
Ce que Ralf Agornis a retrouvé dans ses documents, c'est la trace de Médiane et de Gloria. Les indications sur Gloria sont très floues, mais celles sur Médiane pourraient permettre de situer l'antique monastère.
Quand Eskoban se rend à Padlanka pour négocier avec les ultimalistes, il est donc mis en contact avec l'enseignant Merên Tahâr. Celui-ci n'est pas un initié, c'est un instruit garant de la pérennité des chants de l'Ultime, et qui enseigne aux étudiants de la foi. Certains, parmi ces étudiants, deviendront des initiés. D'autres seront à leur tour des instruits destinés à devenir des enseignants. Un petit nombre, les moins doués, restera au service du temple, affecté à des fonctions subalternes.
Parmi les étudiants du moment, un dénommé Klavian compte bien ne pas faire partie de ces déshérités. Spécialisé dans l'étude des archives ultimalistes et entre autres dans les contes et légendes, il a lui aussi retrouvé des bribes de références aux cloches. Suffisamment pour être troublé par la relative vraisemblance de leur existence mais pas assez ni pour y croire vraiment ni pour les localiser. De ce fait, il n'en a jamais parlé, par peur du ridicule (qui le condamnerait à un destin pitoyable !).
Face aux propos d'Eskoban, Merên Tahâr se retourne tout naturellement vers Klavian pour lui demander s'il a déjà entendu parler de ces cloches. Klavian est alors totalement pris au dépourvu ! S'il avoue croire en l'existence de ces foutues cloches, on lui demandera pourquoi il n'en a jamais parlé, et sa prudence se retournera contre lui ! En outre, ce serait avouer son incompétence en matière de culte face à un guardian. Intolérable ! Instinctivement, il répond donc que non, il n'en a jamais entendu parler ! Merên Tahâr n'a aucune raison de douter de cette réponse, et l'affaire suit son cours. Au final, Eskoban prend la route vers Mendelis, avec la bénédiction dubitative de l'archevêque.
Depuis ce jour, Klavian n'a plus retrouvé le
repos. Que faire ? Si ce maudit guardian retrouve une de ces cloches, alors
Klavian sera ridicule, et sans doute, jamais initié (il s'en persuade
du moins !). Au final, Klavian décide qu'il lui faut intercepter le guardian.
Soit pour faire en sorte que la cloche ne soit jamais retrouvée, soit
pour la retrouver officiellement à sa place ! Il sera alors facile de
prétendre que l'historien, attiré par la promesse de l'or, voulait
fondre la cloche ! La première solution sera la plus facile, mais la
deuxième la plus bénéfique pour sa carrière. On
verra bien sur place. Prétextant une mauvaise nouvelle au sein de sa
famille, Klavian sollicite un congé. Étant un bon élément,
il l'obtient aisément. Aussitôt, il se lance à la poursuite
du guardian.
Il le rattrape aux portes du Wargland, après avoir chevauché de
jour comme de nuit, et changé plusieurs fois de monture. Eskoban est
bien étonné de voir arriver ce patriarche envoyé par Krilar
pour l'épauler (c'est ainsi qu'il se présente), hirsute, sale
et essoufflé ! Klavian affirme que l'archevêque s'est ravisé
de le laisser partir ainsi, sans assistance, et qu'il a été mandé
pour le soutenir dans ses recherches. Malheureusement, suite à divers
incidents de route, il n'a pas pu le rejoindre avant. Klavian étant un
expert en diplomatie et relations publiques, il ne tarde pas à endormir
la méfiance du jeune guardian. L'histoire est plausible, après
tout. Malin, Klavian n'oubliera pas de dire à Eskoban que tous ses messages
devront maintenant passer par lui, pour qu'il les authentifie !
Une fois à Mendelis, Eskoban se met aussitôt en quête de l'emplacement du monastère antique. Pour cela, il s'adresse en priorité aux vieux, porteurs de légendes, et aux bergers, qui auraient pu apercevoir des ruines. Klavian, prétextant être fatigué, reste dans une modeste auberge en périphérie de la ville. Le soir venu, il se rend dans les bas quartiers pour enrôler deux mercenaires, Lavinia et Ermion. Ce sont deux instruits motivés par l'argent. Comme Klavian n'en dispose pas de beaucoup, il leur promet celui de la cloche, qui les rendra fabuleusement riches ! Sa stratégie est donc arrêtée : faire liquider Eskoban, détruire la cloche pour payer les deux mercenaires, et rentrer aussitôt à Padlanka comme si de rien n'était. Plus personne n'entendrait parler du guardian, et on croirait encore à une chimère !
Convaincus par le volume d'or promis par Klavian, et se méfiant des éventuels pouvoirs d'Eskoban, Lavinia et Ermion embauchent un groupe de malandrins, et commettent l'erreur d'en aviser Klavian, qui voit là l'occasion de rajouter un détail à son plan : l'élimination des deux seules personnes pouvant le compromettre !
Au bout d'une décade, Eskoban finit par retrouver Médiane, activement aidé par Klavian, qui connaît quelques indications supplémentaires et qui a maintenant tout intérêt à ce que cette histoire aille vite, pour ne pas être absent trop longtemps de Padlanka. Aidé par quelques gros bras embauchés en ville, Eskoban part récupérer Médiane dans les ruines. Klavian prétend rester en ville pour préparer le convoi de retour vers Padlanka. En réalité, il prévient Lavinia et Ermion qu'il est temps d'agir. Et puis, discrètement, il prévient le chef des malandrins de la nature du trésor d'Eskoban, ce que Lavinia et Ermion s'étaient bien gardés de faire, et lui suggère de se débarrasser des deux mercenaires durant l'attaque ! Ainsi, affirme-t-il, cela fera deux parts de moins ! En échange, il prétend vouloir une part égale à celle du chef, et lui donne rendez-vous dans un endroit discret. En réalité, il se moque de cet or (ne vit-on pas mieux comme Initié que comme bourgeois ?). Mais il lui faut une histoire crédible afin que les malandrins croient à sa volonté de trahir les deux mercenaires.
Eskoban et ses gaillards sont taillés en pièces par Lavinia, Ermion et leur troupe. Suite à quoi, conformément au plan, les malfrats s'en prennent à leurs commanditaires. Ermion se défend comme un diable, occasionnant une résistance non prévue par les malfrats qui y perdent quelques hommes. Klavian a " oublié " de les prévenir de la force de cet individu. Il est finalement assommé puis assassiné, Lavinia, quant à elle, est égorgée. Le chef des malandrins envoie des hommes au rendez-vous de Klavian dans la ferme intention de le tuer également, mais il n'y trouve qu'un message : " Eskoban était un initié. Faites-vous oublier ! " Pris de panique, les malfrats décident de faire fondre rapidement la cloche. Pour cela, ils doivent rejoindre un forgeron isolé, habitué à traiter avec des bandits, mais habitant à près de trois jours de Mendelis. De plus, en souvenir de leur lutte contre Ermion, outre deux morts, ils ont un blessé sérieux. Enfin, la charrette utilisée par Eskoban a versé dans l'assaut, et une roue s'est rompue.
Ils commencent donc par aller voler une charrette dans une ferme des alentours. Puis, recouvrant la cloche de toiles et de peaux, ils retournent en ville, séjournent brièvement dans une auberge pour y faire soigner leur blessé, et prennent ensuite la direction du forgeron arrangeant. Là-bas, ils fondent la cloche, et se partagent le butin.
Pendant ce temps, Klavian est revenu à
bride abattue à Padlanka, où il affirme que sa famille va mieux,
que l'alerte était exagérée, et où il reprend paisiblement
ses fonctions, pouvant continuer d'espérer être initié un
jour…
Le scénario
DU COTE DES GUARDIANS
Eskoban
Eskoban était un humain d'environ 28 ans toujours
bien habillé dans des étoffes simples et généralement
de couleur rouge. D'une corpulence moyenne il présentait un visage rasé
de près et des cheveux noirs. Toujours de bonne humeur, son visage était
généralement ouvert et souriant. Eskoban n'était pas intéressé
par le beau sexe, sa seule expérience dans ce domaine s'étant
révélée catastrophique. Il était en fait plus porté
vers le sexe masculin. Toute personne qui aura eu affaire à lui emploiera
facilement les qualificatifs " charmant " ou " prévenant
" pour le décrire.
Eskoban est le dernier rejeton d'une riche famille d'Esspérant. Ayant
fui les combats au début de la guerre, ses parents étaient morts
en exode, laissant leur jeune fils à la tête d'une fortune colossale,
sous forme de bijoux et de lingots soigneusement dissimulés. Durant la
guerre, le jeune Eskoban rencontra le fameux Esmyros et lui proposa de gérer
l'ensemble de sa fortune. En échange de quoi, il demandait une introduction
auprès de l'Ordre de la Mémoire, et de pouvoir assumer une vie
matériellement paisible. Esmyros accepta, et au lendemain de la guerre,
quand Ralf Agornis établit officiellement son Ordre à Hamtran,
il acheta une somptueuse demeure à Eskoban, et l'installa confortablement.
Régulièrement, Esmyros lui rend visite, pour parler histoire et
archéologie, et à l'occasion, lui paye à prix d'or poteries,
sculptures anciennes en excellent état, et toutes sortes de livres.
Eskoban était pour Ralf Agornis un parfait initié de succession.
À la différence de jeunes gens plus impétueux et impatients
de renommée ou d'aventure, Eskoban grandirait patiemment dans la connaissance
de l'Histoire de Tsaliar. Pour un jour, paisiblement, prendre sa relève
et poursuivre cette œuvre ingrate mais tellement nécessaire de collecte
et de décorticage des informations diverses reçues par l'Ordre
au fil du temps.
Leur différence de niveau de vie ne l'a jamais gêné. D'abord,
Eskoban était très discret sur ce sujet, et ensuite, il n'a jamais
caché à Agornis qu'il lui suffirait de le vouloir, pour qu'aussitôt
il le fasse jouir de sa confortable demeure. Pour l'instant, Agornis préfère
rester dans sa vieille auberge, même s'il apprécie de se rendre
dans la luxueuse demeure de son disciple afin d'y goûter les joies de
conversations fort érudites. Sur ses vieux jours, quand il ne sera plus
en état de s'occuper de l'auberge, alors là, peut-être...
En attendant, Agornis craint sincèrement qu'il ne soit arrivé
quelque chose à Eskoban, et il pleurerait chaudement l'annonce de son
décès. À ce stade, il se reproche de lui avoir confié
ce travail, se disant qu'il n'était sans doute pas encore prêt
pour cela.
Il est parti pour Padlanka au début le 1er jour du Chat de l'An 673 (changez
cette date si elle ne vous convient pas, et décalez d'autant les suivantes).
Une missive de sa part indique qu'il a atteint Padlanka aux alentours du 18ème
jour du Chat de l'An 673, et qu'il y commence les tractations, avec bon espoir
d'aboutir.
Depuis, aucune nouvelle.
Le 18ème jour de l'Ours 674, une missive arrivait de Padlanka. Signée
Padéorn Krilar elle disait que le jeune guardian avait régulièrement
signalé sa progression, jusqu'à son arrivée au Wargland.
Il devait envoyer un message aux alentours du début du mois de l'Aigle
673, date probable de son arrivée aux portes de ce territoire, mais rien
n'est venu. Krilar demande si Eskoban est rentré à Hamtran, et
si c'est le cas, pourquoi n'a-t-il pas jugé bon de le faire savoir ?
Agornis lui répond le jour même qu'Eskoban n'est jamais revenu,
qu'il n'est vraiment pas dans sa nature de faire des escapades sauvages, qu'il
est vraiment très inquiet, et qu'il apprécierait grandement que
l'archevêque, avec son autorité sur la Terre du Refuge, commandite
un enquête sur le devenir de son jeune servant.
Pour ce qui est des motifs de son voyage, Agornis répond qu'Eskoban a
tout emporté chez lui pour étudier les documents en question.
Il sait juste qu'il s'agit du Carillon Divin de Quaris, un archimage du 1er
siècle du Refuge, lié aux ultimalistes et au Sanctuaire de Mendelis,
d'autre part il semblerait que certains témoignages parlaient de deux
cloches qui pourraient encore être cachées dans les alentours de
Mendelis.
Agornis est parfaitement au courant des liens qui existent entre Eskoban et
Esmyros.
La demeure d'Eskoban
La demeure d'Eskoban est une bâtisse de pierre en plein centre ville. Comprenant de nombreuses pièces dont beaucoup sont inoccupées, elle s'étend sur 100 mètres carrés de surface au sol et sur trois étages. Elle est ornée de sculptures luxueuses et entourée d'un vaste jardin bien entretenu sur le modèle anglais (de nombreux bosquets bien taillés habilement disposés au hasard).
LE PERSONNEL
Cinq personnes s'occupent du quotidien de la villa, un intendant, un jardinier, un valet de chambre, une dame de compagnie et une cuisinière. Tous dorment dans la demeure. Les tâches de chacun ont été scrupuleusement établies par l'intendant. En dehors de leur fonction première, tous ont une partie de la vaste demeure à tenir. Le personnel est très attaché à Eskoban qui savait visiblement se montrer aimable avec tout le monde.
MATEO - L'INTENDANT
Matéo a été choisi par Esmyros. C'est un humain d'une quarantaine d'années, un peu guindé mais terriblement efficace sur le type " valet anglais ". Matéo a été chargé de veiller au bien être d'Eskoban. S'occupant des besoins matériels de son maître, c'est lui par exemple qui a choisi la maison ainsi que le reste du personnel qui la tient. C'est aussi lui qui administre les comptes, qu'il tient scrupuleusement afin d'informer Esmyros des dépenses. Il sera tout à fait possible de compulser ce livre de comptes dans lequel on pourra constater les sommes énormes passées dans la constitution de la bibliothèque (près de 6 000 Drâls). Matéo fera ce qui est en son pouvoir pour aider la compagnie. Il prendra spontanément toute initiative allant en ce sens. Par contre, conscient de travailler pour des initiés, il ne donnera une information que si on lui en pose expressément la question, et toujours la plus épurée possible, mais jamais fausse.
NINON - LA DAME DE COMPAGNIE
Ninon est une jolie jeune femme de vingt cinq ans. Cheveux blonds, petite taille, visage poupon, constamment le sourire aux lèvres, des yeux noirs et malicieux, un peu en chair mais pas potelée. Elle a été choisie il y a dix ans par Matéo afin de " tenir compagnie " à Eskoban lorsque celui-ci voudrait se " distraire ". Eskoban a laissé faire pensant que ce ne serait pas plus mal pour sa réputation, mais on comprendra bien que les seules distractions qu'il prenait avec elle ont consisté à lui enseigner ses connaissances et à discuter histoire et religions. La jeune femme s'est révélée être à la hauteur des discours de son enseignant et celui-ci en était même venu, récemment, à vouloir la recommander à Agornis, pour l'initiation. En tout état de cause Ninon voue un amour non partagé et non avoué à Eskoban qui, quant à lui, voulait ne voir dans le regard de son élève qu'une grande et profonde complicité. Si on lui demande ses attributions dans la maison, elle répondra avec fierté qu'elle est dame de compagnie d'Eskoban et qu'elle l'assiste dans ses recherches. En tout état de cause Ninon pourrait s'avérer être une aide précieuse pour la compagnie. Elle connaît bien la bibliothèque d'Eskoban et sera à même d'aider le groupe dans ses éventuelles recherches (avec elle, on trouve de suite, sinon, il faut un test de PE à -7 pour trouver un ouvrage, pour 2D20 minutes de recherche en cas de réussite. Un seul jet par personne). Ninon connaît également bien les recherches de son maître. Elle sait ainsi qu'il était à la recherche du Carillon Divin de Quaris. Bien qu'Eskoban n'en ait pas discuté ouvertement avec elle, Ninon a deviné qu'il avait trouvé la trace d'une, voire deux, de ces cloches. Au cours des derniers jours qui ont précédé son départ pour Padlanka, Ninon a pu glaner quelques informations au hasard de ses conversations avec Eskoban.
L'histoire du Carillon Divin de Quaris : une
compilation de notes faites de la main même d'Eskoban, dont certains passages
sont commentés par Agornis. On y apprend que le Carillon fut l'œuvre
de l'archimage Quaris (1er siècle du Refuge), qu'il était composé
de six cloches d'or, disposant de pouvoirs. Une liste des noms des cloches et
de leur pouvoir sommaire est donnée. On y apprend également que
pour d'obscures raisons, les ultimalistes abandonnèrent le Temple de
Mendelis, au profit des guardians. A priori, ces derniers ne firent jamais la
moindre allusion à ces cloches, ce qui laisse supposer qu'ils ne rentrèrent
pas en leur possession (l'Ordre mineur de la Mémoire, dépend de
l'Ordre Majeur des Sciences de l'Être, dont la maîtresse réside
à Mendelis. Si ce sont les guardians qui affirment ne pas être
au courant, alors il y a de fortes chances pour que cela soit vrai). Mais quand
les patriarches fondèrent un nouveau temple à Padlanka, plus la
moindre trace de ces cloches. Alors, légende, ou objets dissimulés
? Agornis et Eskoban semblent vouloir creuser la question. Avant de partir,
Ninon a demandé à Eskoban où il se rendait. Celui-ci a
simplement dit Padlanka, puis il lui a remis cette compilation afin qu'elle
comprenne de quoi il s'agissait. Lui-même affirmait connaître par
cœur ces notes, et n'en avoir donc nul besoin.
Ninon pense qu'Eskoban suivait la piste de Médiane et Gloria, pensant
qu'elles se trouvaient dans les mêmes parages. Il avait fait allusion
à un antique monastère se trouvant dans les abords de Mendelis.
Il affirmait qu'une puissante magie protégeait ces cloches, et que seul
" l'homme pieux implorant sa foi " pourrait un jour espérer
s'en approcher.
Toute allusion déplacée pouvant être faite sur les rapports
que Ninon avait avec Eskoban offusquera la jeune femme, et provoquera un mutisme
farouche de sa part.
Note : Ninon serait une excellente candidate pour le remplacement d'Eskoban, si sa mort est établie. Proposer sa candidature le cas échéant rapportera +1 en LOY, +1 en REU et +1 en CON, sur les recommandations chaleureuses et sincères d'Agornis.
TOINETTE - LA CUISINIERE
Toinette est une jeune humaine aux formes rondes. D'un naturel jovial et emporté, elle compense un physique plutôt ingrat par un art culinaire hors pair. À bientôt 30 ans elle sait faire la cuisine comme personne à Hamtran, c'est ce qui lui vaut sa place dans cette prestigieuse demeure.
LEOPOLD - LE JARDINIER
Léopold est un homme-ours de 160 ans. La moindre des choses qu'on puisse dire de lui c'est qu'il a la patte verte, et ce, qu'il s'agisse des plantes d'intérieur les plus petites ou des arbres immenses et majestueux qu'abrite la propriété.
LA BIBLIOTHEQUE
Elle compte des milliers d'ouvrages, sans compter les
parchemins et autres tablettes d'argiles. Quelques bas-reliefs antiques s'y
trouvent également, ainsi que plusieurs statuettes très anciennes.
Un ouvrage intitulé " Contes et légendes de Mendelis "
est marqué à plusieurs pages. Il s'agit, comme son nom l'indique,
d'un recueil assez exhaustif de croyances populaires, contes, légendes
et historiettes pour enfants collectés au cours des âges et rassemblés
par les bons soins de Sobac Emrifn'i, illustre lettré, gardian de son
état. L'audacieux Eskoban s'est appuyé sur ces récits douteux
supposant qu'ils devaient receler un fond de vérité, aussi certains
passages y sont soulignés. Bien que très obscurs pour qui ne connaît
pas l'histoire des cloches ils n'en constituent pas moins de bons indices pour
retrouver Eskoban. Parmi les passages marqués on relèvera :
Les malfrats qui détruisirent le Matin et la Nuit, pour s'en rendre plus
riches, spoliant les petits clochers qui en gardaient le mystère.
La Brume fut libérée par les jaloux, orgueilleux d'autres cultes,
qui en libérant son essence, mirent un brouillard éternel sur
son histoire.
La Lune chuta dans les entrailles de la Terre. Ses gardiens, morts de honte,
se précipitèrent à sa suite. Seul l'un d'entre eux resta
en vie pour témoigner de leur infamie, car même dans leur mort,
ils ne voulaient pas être pardonnés de ce crime.
Et pour qui aura la patience de lire le conte duquel ces passages sont issus,
il apprendra une version de l'histoire des cloches. Ce conte s'intitule "
Le Carillon Brisé " il relate l'existence d'un carillon offert par
Tobias aux ultimalistes de Mendelis (un bel anachronisme pour qui s'y connaît
un peu en histoire), la déchéance de ces ultimalistes qui, perdant
la foi furent chassés de Mendelis par l'Ultime. Tombés en désuétude
ils brisèrent le carillon pour se le partager, mais le courroux de l'Ultime
fut terrible et par des voies détournées il reprit un à
un les morceaux du carillon, exterminant ceux qui l'avaient défié.
Cet ouvrage n'est pas à sa place dans la bibliothèque. Il n'y
a donc que trois moyens de le trouver : chercher expressément un titre
équivalent (et réussir son test), être avec Ninon (qui le
repérera dans les dix minutes), ou encore être sous l'effet d'un
FORTUNIS CANTO.
DU COTE DES PATRIARCHES
Padlanka
Il faut 18 jours de marche pour y arriver à partir
d'Hamtran.
À Padlanka, les initiés sont reçus par Padéorn Krilar,
archevêque de l'Ordre de l'Ultime en personne.
La compagnie est accueillie à l'enclos des caravanes. Si des patriarches
pluralistes sont venus ou si quelqu'un arbore le symbole d'une divinité
pluraliste, il sera immédiatement chassé de la ville à
coup de pierres ! Admettre un tel membre dans la compagnie après le départ
de Padlanka sera considéré comme une trahison (-2 en LOY) et provoquera
pour le moins un blâme hiérarchique.
Dans l'enclos, une vaste tente a été dressée, dans l'attente
de la compagnie. On y trouvera de quoi se restaurer et tout ce qu'il faut pour
s'y reposer. Une fois tout le monde arrivé, Krilar se rendra lui-même
à la tente.
Il donnera les indications suivantes :
Aux alentours de la troisième décade du Chat de l'An 673, un jeune
guardian de l'Ordre de la Mémoire nommé Eskoban est venu à
Padlanka demander audience.
Il a été reçu par un enseignant de la Foi (le dénommé
Merên Tahâr pour être précis) qui a ensuite relayé
ses demandes (il n'aurait pas été décent - d'après
Krilar - qu'un grand maître rencontre un simple servant en personne, au
cours d'une simple audience !).
Ce jeune guardian affirmait qu'au premier siècle de l'Ère du Refuge,
les ultimalistes occupaient le Sanctuaire de l'Ultime à Mendelis, lui
donnant alors le nom de Grand Temple de l'Ultime, et que ce temple abritait
six cloches divines, présent du Messie Thobias en personne (Eskoban n'avait
pas oublié la prudence et ne souhaitait pas entrer en conflit religieux
avec un haut initié en lui apprenant que les cloches que son ordre avait
pris pour divines étaient en fait l'œuvre d'un archimage). Puis,
pour d'obscures raisons, le temple fut abandonné des ultimalistes, au
profit des guardians. Les six divines cloches auraient alors été
cachées dans les alentours, et les ultimalistes se seraient exilés
pour finalement implanter leur grand temple à Padlanka.
Pour Krilar, certaines de ces affirmations sont vraies, mais d'autres semblent
douteuses. À l'époque dont parlait le jeune guardian, les ultimalistes
possédaient effectivement le Grand Temple de l'Ultime à Mendelis,
sous la direction de l'archevêque Tilburs. Il est exact qu'ils finirent
par quitter la ville, et abandonnèrent la place aux guardians. Et il
est exact qu'ils fondèrent par la suite le Grand Temple de Padlanka.
Mais nul récit ne parle de ces six divines cloches, et Krilar a bien
du mal à croire qu'un présent du Messie en personne n'ait laissé
aucune trace dans les mémoires de son ordre ! D'un autre côté,
Tilburs fut connu pour son goût des mystères, et actuellement,
nul ne sait pourquoi les ultimalistes quittèrent Mendelis.
En conclusion de tout cela, Krilar donna son accord au guardian pour qu'il entreprenne
des recherches (il évitera de parler des arrangements conclus, estimant
que la compagnie n'a nul besoin de cette information), au cas où, mais
franchement, il n'y croyait vraiment pas. Le temps que les tractations se passent,
et le temps d'organiser son départ, il est reparti aux alentours du 1er
jour du Renard 673 vers Mendelis. Cependant, le jeune guardian a subitement
disparu, et Krilar voudrait bien être sûr qu'il ne s'agit que d'un
malheureux concours de circonstances, sans aucun rapport avec le but de ses
recherches.
Note : si quelqu'un demande à Krilar pourquoi la compagnie est partie d'Hamtran et non de Padlanka, celui-ci répondra vivement que jusqu'à preuve du contraire, cette histoire ne concerne que les guardians, et que ce n'est que le mince doute qui subsiste sur la réalité de ces cloches qui l'a conduit, par pure compassion, à user de son nom pour rechercher un simple servant !
Il est possible d'interroger Merên Tahâr sur ses discussions avec Eskoban, mais uniquement si la demande en est faite à Krilar (qui donnera aussitôt son accord).
Merên Tahâr
Cet humain âgé de 71 ans est sec et extrêmement
professoral. S'il se trouve des patriarches ultimalistes dans la compagnie,
ils sont passés par lui et son enseignement (tous les chants les plus
agressifs !), et en éprouveront de la peur, du respect ou malaise, selon
les cas. Car il est intouchable, " propriété " exclusive
de l'archevêque. Être discourtois avec lui, c'est être discourtois
avec Krilar !
Il confirme la date d'arrivée d'Eskoban (18ème jour du Chat de
l'An 673) à Padlanka, car il garde une trace écrite de tout.
Il confirme également les propos du guardian (et reste, lui aussi évasif
sur les termes du marché, affirmant que c'était bien normal qu'on
les prévienne si ces cloches appartenaient à l'Ultime !). Il indique
qu'il a fait vérifier ces propos par un de ses élèves,
qui étudiait précisément ce genre de questions, et que
ce dernier lui a confirmé ne jamais rien avoir lu ou entendu de pareil.
Il donne la date de départ d'Eskoban : le 30ème jour du Chat de
l'An 673. De simples messages de progression, jusqu'à l'arrivée
au Wargland. Un message aurait dû être daté du 2ème
jour de l'Aigle 673 (arrivée aux frontières du pays, par la route
de Gostir), mais rien de tel ne parvint ici. Ce message aurait dû arriver
à Padlanka vers le début de la troisième décade
du Loup de l'An 674. Le 24ème jour du Loup de l'An 674, Merên Tahâr
envoyait un message à Hamtran, pour vérifier que le jeune homme
n'était pas tout simplement rentré chez lui ! Le 30ème
jour de l'Ours de l'An 674, il recevait un message d'Agornis, très inquiet.
Le jour même, l'archevêque décidait de convoquer une compagnie
pour enquêter sur le sujet.
Si on lui en pose la question, Merên Tahâr donnera le nom de Klavian,
et autorisera une rencontre avec lui.
Klavian l'étudiant de la Foi
On apprendra pas grand chose de lui. Il confirmera
la venue du jeune guardian, mais en précisant bien qu'il ne l'a
jamais rencontré. Il redira n'avoir jamais rien trouvé comme
allusion aux six divines cloches dans les archives du temple. Klavian est effectivement bien vu des enseignants, et toute enquête un peu trop poussée à ce stade, provoquera une verte réprobation de Tahâr, qui insistera pour que personne ne trouble plus longtemps la sérénité de ces lieux ! |
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Les caravanes
Des caravanes tentent régulièrement de
gagner de nombreux jours en ne remontant pas sur Dier pour rejoindre la piste
du Métal. Cette route les fait passer par Osnirm, c'est-à-dire
un long détour vers l'ouest puis vers le nord, avant de prendre enfin
la direction de l'est.
Ces caravanes tentent souvent de quitter la piste Bleue à la hauteur
de la Haute Dune d'Ashiarm, rejoignant ensuite les bords du Joshuan pour le
traverser sur de larges radeaux, et rejoindre ainsi la berge nord ou sud du
Tanéorn.
Mais ces convois hors des pistes sont dangereux, et peu s'y risquent sans une
solide escorte, ou mieux encore, quelques initiés ! Car même les
pires ruffians de la Mer de Lumière (le désert) savent que la
mort d'un initié déclencherait à coup sûr des représailles
musclées !
À Padlanka, dans l'enclos des caravanes, plusieurs individus s'occupent
d'organiser les convois, et il ne sera pas dur d'apprendre qu'Eskoban a emprunté
ce chemin, au sein d'une caravane sûre et ravie de sa présence.
Par contre, personne ne parlera sans qu'on l'y ait invité d'un ultimaliste
ayant suivi la même route peu de temps après, car tous ces gens
ont appris depuis longtemps qu'il valait mieux rester discret à Padlanka
quant aux affaires des ultimalistes...
ENQUETE A MENDELIS
Mendelis et les initiés.
Pour rejoindre Mendelis, les compagnons pourront suivre
la route " hors piste " des caravanes. Des radeaux laissés
sur les deux rives du Joshuan témoignent que cette route est utilisée
(caravanes, mercenaires, initiés discrets....). Ce chemin demande 54
jours de marche (une caravane ne va pas plus vite).
La route balisée passe par Osnirm, Dier, Gostir puis Mendelis. Elle demande
80 jours de marche environ, mais on y trouvera auberges et haltes tout du long.
Mendelis est peuplée de très nombreux initiés, et selon
les hiérarchies de chacun, les compagnons pourront aller poser quelques
questions sur Eskoban. Mais personne n'a vu le jeune guardian, ce qui laisse
supposer qu'il ne s'est pas rendu auprès des instances locales pour y
demander asile ou aide.
Curieux qu'un initié ne soit pas allé rendre hommage à
sa maîtresse alors qu'elle réside à Mendelis ? Certes, mais
Eskoban n'a rien d'un intriguant politique, et ce genre de subtilités
le dépasse totalement : il a simplement eu peur de déranger !
À noter que certains ordres pourraient très bien donner une toute
autre direction à la mission, pour peu qu'on les informe de la probable
existence de Gloria (Médiane inquiète beaucoup moins), et de son
éventuelle redécouverte :
Déma Kô Râni, maîtresse guardiane, supérieure
hiérarchique d'Eskoban : l'essentiel est de savoir ce qui est arrivé
à Eskoban. Pour ce qui est de la cloche, les guardians doivent juste
veiller à ce que le parti qui l'emportera autorise son accès pour
étude (aspect historique, principalement). Au-delà de ça,
moins les guardians auront donné l'impression d'intervenir dans cette
histoire, mieux ce sera !
Isdaline, chef guardiane, médecine : il faut savoir ce qui est arrivé
à Eskoban. Quant à Gloria, le mieux serait encore de la détruire
si elle existe vraiment !
Saki Al Rama, chef guardian, arts martiaux : même avis que Déma
Kô Râni qu'il s'empressera de prévenir.
Canian, chef guardian, comportementalisme : il serait bon de savoir ce qui est
arrivé à Eskoban, pour punir sévèrement les coupables
! Quant à la cloche, le mieux serait encore de ne même pas la chercher
!
Janiars, chef guardian, construction : même avis que Canian.
Qlest, chef guardian, musique : même avis que Déma Kô Râni
qu'il s'empressera de prévenir.
Lantle, chef guardiane, espionnage : retrouver ce qui est arrivé à
Eskoban est un excellent exercice d'application pour son ordre !. Quant à
Gloria, seul l'avis de Déma Kô Râni importe, et elle lui
remettra toute l'histoire aussitôt entre les mains.
Gutan, servant guardian, transports terrestres : conseillera de mener une enquête
prudente, en faisant bien attention de ne pas se retrouver au milieu d'une tempête
politique. Donc, savoir regarder ailleurs s'il le faut ! Quant à Gloria,
le mieux serait encore qu'elle ne soit pas retrouvée, et le plus simple
consiste à ne faire aucun effort dans ce sens.
Karian, chef magiocrate, éléments de magie réelle : oui,
il faut enquêter sur ce qui est arrivé à Eskoban, et s'en
remettre aux ordres compétents en fonction du résultat de ces
recherches. Quant à Gloria, le mieux serait encore de la remettre à
l'archimage Lydraen !
Woglan, chef magiocrate, 200 de Tsaliar : l'enquête autour de la mort
d'Eskoban est largement secondaire. Ce qui compte, c'est Gloria ! Hors de question
de la remettre à Padéorn Krilar, elle revient de droit (en tant
qu'objet enchanté), à l'archimage Lydraen, garant des 200 de Tsaliar.
Cependant, pour éviter tout conflit inutile, le mieux serait que la compagnie
se la fasse " voler " sur le chemin du retour… La version officielle
dira qu'ils l'ont fait pour fondre l'or. Bien évidemment, l'attaque ne
fera aucun mort : pas de problème pour des magiocrates ! Woglan sera
alors parmi les premiers à condamner le vol de l'illustre objet et à
se prononcer en faveur de mesures draconiennes pour l'éradication des
initiés de guerre de la région.
Roantek, chef magiocrate, supériorité magiocratique : aucune importance
de savoir ce qu'il est advenu du guardian ! Ce qui compte, c'est que Gloria
revienne à l'archimage Lydraen, et que cela se sache, car il ne saurait
en être autrement.
Hakaru, chef brigand, filature : Retrouver la piste d'Eskoban est un excellent
défi pour son ordre, et une occasion de se faire une réputation
dans ce sens. Quant à la cloche, peu importe qui l'aura : ce qu'il faut,
c'est que les arrangeurs soient dans le coup, et que celui qui l'obtiendra sache
qu'il l'a obtenu grâce à eux !
Krobak, servant brigand, filature : préviendra aussitôt Hakaru
Manous, chef brigand, impôts et taxes. Cette histoire pue et pourrait
conduire à de multiples conflits. L'essentiel est que rien ne s'emballe,
et le mieux serait qu'Eskoban ait été tué par de simples
malfrats (le cas échéant), et que Gloria n'existe pas !
Rona, chef seigneuresse, garde du Sanctuaire de l'Ultime : il faut savoir ce
qui est advenu à Eskoban, pour que justice soit rendue. Quant à
Gloria, le mieux serait de la placer entre des mains bienveillantes, qui n'utiliseront
pas son pouvoir (le général Tsaor, ou l'archevêque Karigan).
Mendelis et les auberges
Il existe de très nombreuses auberges et petite
pensions à Mendelis, et il sera dur d'en faire le tour. Demander à
des informateurs ce genre de choses risque également de poser problème
: les faits remontent à un an, et contrairement à Padlanka, les
initiés sont fréquents à Mendelis, aussi bien les résidents
que ceux qui viennent les visiter.
Cependant, si on se souvient du luxe dans lequel vivait Eskoban à Hamtran,
et du peu d'expérience qu'il avait sur la route, on tentera peut-être
de concentrer ses recherches sur les auberges les plus luxueuses. Et cela sera
une bonne idée, car " Au Lion Rieur ", le tenancier (Wu Jien
Luen, un vieil homme-loup) présentera un registre impeccablement tenu,
sur lequel figure, à la date du 6ème jour de l'Aigle 673, la signature
d'Eskoban. Détail intéressant, il a prit une deuxième chambre,
à la même date, pour laquelle le registre indique " Frère
Torgan ". Aucun registre de sortie n'est signé.
Dans le cas où les PJs disposeraient d'informateurs ou bien s'ils font
clairement savoir leur besoin à la population (par l'intermédiare
de crieurs par exemple) Wu Jien Lueng finira par apprendre qu'on cherche des
informations sur Eskoban et se présentera spontanément (du moins
si le message véhiculé par les personnages ne laisse pas présager
de mauvais traitements pour les informateurs...).
Le tenancier se souvient très bien d'Eskoban, car quelques jours après
son arrivée, il a voulu engager quelques garçons costauds, et
louer une charrette. C'est le patron de l'auberge qui lui a fourni tout cela,
mais personne n'est jamais revenu, et la charrette non plus d'ailleurs ! Conscient
d'avoir eu affaire à un initié, il n'a pas fait de scandale, mais
sera ravi de revenir sur cette histoire, en présentant cela comme une
aide de sa part aux initiés pour retrouver l'un des leurs (dans l'hypothèse
où les compagnons ne cachent pas qu'ils le cherchent).
Wu Jien Luen n'a jamais su le pourquoi de cette expédition, mais il sait
que les jours précédents, le guardian passa beaucoup de temps
sur la place Worig, là où se réunissent de nombreux vieillards
pour disputer d'âpres parties de dominos. Il n'a gardé aucun souvenir
de ce frère Torgan.
Mendelis et les vieux.
De nombreux vétérans passent leur journée
sur la place Worig, où ils se rencontrent, discutent, boivent un peu
et jouent beaucoup (ou l'inverse pour certains !).
Avoir de la conversation est pour eux un événement, et surtout
avec un initié. Certains sont encore suffisamment alertes pour se souvenir
d'Eskoban. Ils se rappellent qu'il voulait savoir s'il existait des ruines dans
les alentours de la ville, des endroits susceptibles de ressembler à
un monastère. Personne ne se souvenait de quelque chose de tel. Le jeune
guardian était revenu plusieurs jours de suite, allant voir également
des bergers, mais personne ne voyait de quoi il pourrait s'agir. Et puis, un
vieux berger était intervenu pour dire que dans son jeune âge,
il avait aperçu un tel monastère, à un jour de la ville,
au nord-est. Un autre avait alors rétorqué qu'à l'endroit
dont il parlait ne s'élevaient que des bouts de murs épars, et
que bien malin qui aurait pu dire qu'il y avait un monastère ici ! Mais
un troisième s'était alors souvenu que durant la Guerre des Champions,
des cavaliers escortés de monstres hideux étaient passés
par cette région, et que s'ils avaient fait halte dans les alentours,
alors c'était bien heureux qu'il reste encore des murs aujourd'hui !
La fermette
À quelques heures du monastère les joueurs auront l'opportunité de trouver une fermette. Outre le gîte et le couvert ils pourront y trouver de la main d'œuvre pour leur éventuels travaux de force au monastère. C'est dans cette ferme que les malandrins ont volé leur charrette pour transporter Médiane.
Le monastère
De tels endroits accueillent et éduquent des
instruits au sein des divers cultes de Tsaliar. Celui indiqué par les
vieux, était dédié à l'Ultime, antique vestige de
la présence des ultimalistes sur la région. Connu de Padlanka,
il formait des officiants et des prêcheurs, autant que des domestiques
dévots qui ensuite iraient travailler pour des initiés.
Situé à moins d'un jour de Mendelis, l'endroit a su rester discret
tout au long des années, habitude sans doute héritée de
la déchéance des ultimalistes sur la région, à l'époque
où ils durent quitter ce territoire. Pas vraiment secret, il fonctionnait
de façon très autonome, et assez austère pour n'attirer
aucune convoitise.
À l'heure de la Guerre des Champions, les instruits du monastère
préférèrent se disperser, sachant très bien que
si on les trouvait là, on les enrôlerait de force dans les troupes
des champions, pour user de magie divine dans un but purement physique.
Ils abandonnèrent derrière eux une vieille cloche, placée
dans un puits asséché, avec d'autres antiquités importantes.
Et ils se dispersèrent. Les plus influents trouvèrent la mort
durant la guerre, et suite à la destruction quasi totale des bâtiments
par d'horribles créatures qui stationnaient sur la région, le
monastère ne fut plus jamais occupé.
Les ruines semblent ne rien devoir révéler
au premier abord : quelques murs épars se dressent encore au-dessus de
bosquets d'épineux. Une fouille plus poussée fait découvrir
qu'un puits a été mis à jour au détour de l'un de
ces bosquets. Cela n'est pas récent, mais il ne s'agit pas d'un effondrement.
Des gens ont creusé là, et ils savaient exactement où ils
devaient chercher. Aucun outil n'est visible. Sans que cela ne soit bien net,
il semble qu'un accès avait été aménagé jusqu'au
puits. Si on suit cette espèce de sentier, on tombe quelques mètres
plus loin sur une charrette poussièreuse à demi-renversée,
dont une roue s'est brisée dans une ornière.
Le puits est sombre. Si on descend ou si on y jette une torche, on aperçoit
au bout d'une demi-douzaine de mètres l'horrible spectacle d'une dizaine
de cadavres entremêlés de pioches et de pelles rouillées.
Visiblement, les corps croupissent là depuis un bon moment puisqu'ils
sont à l'état de squelettes.
Si la charrette ne révèle rien du tout,
l'étude des cadavres est plus intéressante. Dans la liste suivante,
faites intervenir les jets indiqués entre parenthèses, uniquement
si les joueurs n'y pensent pas d'eux-mêmes.
Tous sont empilés à la verticale du trou, ce qui semblent indiquer
qu'ils ont été précipités là (PE).
Ce n'est pourtant pas la cause de leur mort ; diverses traces de coups d'épées
en témoignent (PE ou INT -3).
Trois des corps portent les restes d'habits plus riches, plus élaborés.
Les autres semblent n'être habillés que de vêtements pratiques,
à la mode locale (PE).
Le premier de ces corps mieux habillés est celui d'un humain. Il ne porte
plus de bottes et n'arbore aucun bijou (PE). L'annulaire de la main gauche manque
(PE -3). À ce stade, impossible d'affirmer catégoriquement qu'il
s'agit d'Eskoban, mais cela pourrait bien être lui.
Le deuxième corps est celui d'un homme-tigre, lui aussi dépouillé
de tout bijou. Aucune arme n'est en vue, mais on peut voir une boucle de baudrier
(PE -3) accrochée à sa ceinture, laissée sans doute là
car trop banale.
Le troisième corps est celui d'une femme. À sa forme longue et
élancée, vraisemblablement une elfette (PE). Elle aussi a été
dépouillée de tout.
Le reste de l'examen permet de trouver des pioches et
des pelles, mais aussi des cordes épaisses et de gros madriers de bois,
qui n'ont visiblement rien à faire là, puisque la partie supérieure
du puits ne comporte pas de charpente en bois. En réalité, ils
ont servi à faire remonter les trésors du puits (PS -3 ou INT
-6) et les cordes témoignent que certaines pièces devaient être
fort lourdes (PS -1 ou INT -4).
Le seul objet qui reste dans le puit, placé contre l'une de ses parois,
est un siège de pierre de 1,50 m de haut, avec des accoudoirs et très
mince (35 cm de large). Sur le dossier, un soleil portant la croix de l'Ultime
(une sorte d'étoile) est gravé sur la partie supérieure.
En dessous, on trouve trois trous circulaires, de la taille d'un poing humain,
alignés horizontalement. Le siège ne semble présenter aucune
inscription.
Le choix
À ce stade de l'enquête, deux possibilités s'ouvrent aux compagnons. Soit ils partent enquêter sur les corps retrouvés dans le puits, soit ils enquêtent sur le siège de pierre.
Pour ce qui est des corps, personne dans les milieux
bourgeois ne verra à qui ils peuvent correspondre, puisqu'aucune disparition
de ce genre n'a été signalée.
En s'appuyant sur des détails anatomiques ou des babioles portées
par les cadavres, Wu Jien Luen pourra identifier plusieurs des gaillards qu'il
a lui-même embauchés pour Eskoban. Pour les autres corps, ils sont
trop abîmés pour qu'il soit certain de les reconnaître. Ceux
de l'elfette et de l'homme-tigre ne lui disent rien.
Dans les gargotes de la ville, là où on peut rencontrer mercenaires
et malfrats, la description du couple attirera l'attention d'un dénommé
Lee Wong Ba, homme-loup, instruit brigand de degré 3 de son état.
Entendant les compagnons poser des questions, il s'approchera d'eux et se proposera
de les renseigner. Si on s'interroge sur sa serviabilité, Lee Wong Ba
répondra naturellement qu'il y a beaucoup d'initiés à Mendelis,
et qu'il est très fréquent qu'ils sollicitent des services divers
dans ce genre d'endroits. Alors aucune raison pour lui d'avoir peur, bien au
contraire ! Il a connu Lavinia et Ermion, et le descriptif d'un homme-tigre
et d'une elfette disparus il y a un an lui rappellera aussitôt les deux
mercenaires. Il confirme que l'une des dernières fois où il les
a vus, ils étaient en pleine discussion, ici même, avec un jeune
humain. Mais la description d'Eskoban ne lui dit rien : le gars en question
était austère, se cachait le plus possible le visage, mais parlait
avec un accent des territoires du désert. Par la suite, Lavinia et Ermion
ont engagé les " Crocs de Mendelis ", un groupe d'une quinzaine
de malfrats, des dangereux. On n'a revu personne depuis.
Lee Wong Ba attend de voir la générosité des compagnons
en retour de ces informations. Si c'est le cas (1 tilôk ou plus), il mènera
son enquête pour savoir si " Les Crocs de Mendelis " n'ont pas
donné signe de vie depuis un an.
Si les compagnons lui ont donné
entre 1 tilôk et 1 drâl, il reviendra les voir le lendemain
de leur entrevue pour leur dire qu'aux dates de la disparition de Lavinia
et Ermion, on a vu un groupe correspondant à la description des Crocs
de Mendelis sur une petite auberge, avec un blessé qu'ils ont fait
soigner avant de reprendre la route vers une destination inconnue. Entre 1 et 1,5 drâls, il mènera plus loin son enquête et apprendra qu'ils avaient avec eux une charrette lourdement chargée (information qu'il pourra faire confirmer en apprenant qu'à cette époque, une ferme située non loin du monastère s'est fait voler sa charrette). À plus de 1,5 drâls, il apprendra que l'un des membres de la bande aurait été revu il y a quelques mois à Eisan, en Skirmie. " Aurait ", car l'homme a été vu par un marchand Warglan qui le connaissait, mais il semblait nager dans l'or, entouré de jolies filles et de vin en abondance, ce qui n'était guère le lot quotidien des Crocs de Mendelis ! |
![]() |
Si on parle de fondre du métal à Lee Wong
Ba, celui-ci répondra que ce n'est pas difficile de trouver des forgerons
qui fondent des armes récupérées de la guerre, pour ensuite
les revendre sous forme de barres de fer qui, mélangées à
d'autres cargaisons, seront revendues comme neuves ! Ce petit trafic dure depuis
longtemps, et est courant sur toute la Terre du Refuge. Aux acheteurs de fer
d'avoir les yeux bien ouverts !
À noter que la somme donnée au brigand peut être cumulative
(pas obligatoirement tout en même temps), mais que s'il estime les compagnons
trop pingres, il les évitera tant que faire se peut.
Le siège de pierre peut être remonté du puits pour une MU cumulée de 40, à l'aide des madriers et des cordages. Son utilisation est la suivante : il faut se placer à genoux devant lui, en ayant pris soin de le mettre dos au soleil. Quand celui-ci passe au niveau de la gravure (c'est-à-dire deux fois par jour, au lever et au coucher), il illumine les trois trous circulaires. En levant les mains comme pour implorer l'Ultime, on masque deux de ces trous. Il devient alors possible de distinguer des lettres formées par la lumière filtrant à travers de minuscules trous percés sur le dossier. Ces lettres forment un texte :
Protégée du doigt de l'Ultime
En pleine médiane
repose sa gloire
Impossible d'en savoir plus sur ce texte à ce stade.
ENQUETE A EISAN
Le malfrat bourgeois
Pour se rendre à Eisan de Mendelis par la piste,
il faut compter 52 jours de marche environ.
Kim Poo Jen (instruit arpenteur de degré 2), ex-membre des Crocs de Mendelis,
est maintenant un riche homme-loup teneur de paris sur Eisan, la Cité
des Arènes. Spécialisé dans les combats de gladiateurs,
il prend les paris jusqu'à des sommes très importantes (de l'ordre
de 50 drâls !).
Son parcours ne laisse aucune ambiguïté : arrivé de nulle
part aux alentours du mois du Loup de l'An 674, il a commencé à
mener grande vie, se payant une riche demeure et divertissements à foison.
Il s'est offert les services de gardes du corps, mais ceux-ci n'iront pas jusqu'à
se battre devant des initiés. Si quelqu'un commet l'imprudence de dire
le pourquoi de la venue des compagnons, il s'enfuira par une porte dérobée,
retrouvant rapidement ses réflexes de survie.
Mais sinon, il se laissera facilement approcher, convaincu d'avoir affaire à
des initiés parieurs (des gros clients donc). Si on l'interroge sur Eskoban,
un jeune guardian tué au Wargland (le nom ne lui dira rien, mais il se
souvient très bien de l'origine de sa fortune !), il bafouille, devient
blême, et lâche facilement le morceau, en implorant pitié.
Oui, il faisait partie des Crocs de Mendelis, une bande de malfrats du Wargland,
mais jamais ils ne s'en étaient pris à des initiés.
Vers le début du mois de l'Aigle de l'An 673, deux mercenaires de la
ville, Lavinia et Ermion les avaient embauchés pour s'emparer d'un convoi
caravanier, d'après eux, sans précision sur sa marchandise. C'était
là le genre d'activités typiques des Crocs de Mendelis, et ils
avaient dit oui.
Quelques jours plus tard, un individu se présentant comme le commanditaire
des deux mercenaires était venu trouver les Crocs. Il n'avait pas donné
son nom, mais il s'agissait d'un homme jeune, avec un fort accent du désert.
Il affirmait que la cargaison en question n'était rien d'autre qu'une
cloche en or, recouverte d'une patine de bronze pour la masquer, et qu'il était
dommage de laisser leur part aux deux autres. Il proposait de s'en débarrasser,
et de faire ainsi deux parts de moins. Les Crocs avaient fait semblant d'accepter,
en se disant que si la cloche était bien au rendez-vous, ils pourraient
s'occuper facilement de cet individu. Pourquoi partager avec lui plus qu'avec
les autres ? Quel idiot !
L'attaque avait donc eu lieu. Les membres du convoi, des manœuvres et un
riche bourgeois, avaient été tués. Aussitôt après,
les Crocs avaient exécuté par surprise Ermion et Lavinia, mais
avaient quand même eu un blessé chez eux. Ils étaient ensuite
allés au rendez-vous de l'inconnu, pour lui régler son compte,
mais celui-ci n'était pas là. À sa place, un message disait
que le riche bourgeois était un initié, et que les Crocs n'avaient
plus qu'à se cacher maintenant.
C'est ce qu'ils s'étaient empressés de faire. Vol d'une nouvelle
charrette dans une ferme isolée, halte rapide à Mendelis pour
soigner le blessé (tuer l'un des leurs aurait été ruineux
pour la cohésion des Crocs), puis visite à un fondeur loin de
la ville. Le reste avait été rapide : partage du butin (1 lingot
de 2 000 drâls pour chacun des quinze ruffians, 1 pour le fondeur, et
2 pour le chef des Crocs). Puis tout le monde s'était rapidement dispersé
(Note : Si l'envie vous prenait de retrouver tous ses anciens complices : à
vos plumes, et faites nous partager vos histoires ! On vous promet de les faire
paraître au minimum sur Internet), l'ambiance étant devenue rapidement
invivable !
Pour se faire pardonner (épargner ?) Kim Poo Jen a un atout : c'est lui
qui a gardé les anciens papiers d'Eskoban, de même que c'est lui
qui a coupé le doigt de son cadavre, et récupéré
sa bague (identification formelle, +1 en REU).
On pourra retrouver les papiers dans son bureau s'il s'est enfui, mais pas la
bague.
Les papiers d'Eskoban
Ces documents font systématiquement référence
aux deux cloches. Les informations sur Médiane sont nombreuses comparées
à celles concernant Gloria qui sont beaucoup plus parcellaires et constellées
de points d'interrogation. Eskoban semblait penser que Gloria était enterrée
à quelques kilomètres du monastère de Médiane. Deux
sites ont été annotés " Doigt de l'Ultime " sur
la carte. Une annotation " protection ? " pourra faire redouter la
présence de pièges.
Autre chose sur les papiers d'Eskoban : un commentaire daté du 2ème
jour de l'Aigle de l'An 673. Eskoban y écrit qu'à la halte du
soir, un envoyé de Padlanka, le frère Torgan, l'avait rejoint
pour lui offrir sa protection, au nom de l'archevêque Krilar. Ce dernier,
d'après Torgan, aurait regretté de laisser le guardian partir
seul, et aurait alors dépêché le frère à sa
suite. Toujours d'après Torgan, il convenait également que désormais
il lui remette tous ses messages signalant sa position, afin qu'il puisse les
authentifier de quelques marques secrètes. Eskoban trouvait cela un peu
idiot, mais pour ne pas froisser le frère, il ferait comme il le voulait.
Après tout, il s'agissait bien d'informer sa hiérarchie ! Les
autres pages parlent de ses recherches, du monastère retrouvé,
de l'expédition menée (le 16ème jour de l'Aigle de l'An
673) sans Torgan, souffrant, puis plus rien.
Au fil des pages relatant les 14 jours d'expédition Eskoban dépeint
par petites touches les étranges travers de son compagnon. On peut lire
par exemple : " Toujours distant, le frère Torgan fait montre d'une
grande dévotion à l'Ultime ainsi que d'un grand sérieux
en toutes choses. Impression renforcée par sa grande taille, sa démarche
saccadée et ses yeux enfoncés de part et d'autre d'un nez aquilin.
Par certains traits, il me rappelle un peu le faucon que Ninon m'a offert dernièrement.
" Voilà qui est suffisant pour mettre la puce à l'oreille
de joueurs attentifs ayant rencontré Klavian ou devant le rencontrer
plus tard. Malheureusement pas assez pour faire office de preuve. Si les joueurs
pensent le contraire et qu'ils accusent Klavian sur cette seule base ils en
seront vraisemblablement pour leur frais.
Un parchemin au milieu de ses papiers porte un commentaire affirmant que le
Carillon Divin n'est en rien un présent du Messie Thobias, mais une création
de l'archimage Quaris, dévot ultimaliste. Le texte dit qu'il vaut mieux
ne pas tenir ces propos devant les patriarches, car cela a tendance à
les rendre très nerveux.
RETOUR A MENDELIS
Les documents d'Eskoban
tracent un plan précis de l'ancien monastère, et de la zone proche.
Deux sites sont entourés et annotés " Doigt de l'Ultime ".
Il s'agit de deux pitons rocheux baptisés au début de l'Ère
du Refuge alors que les ultimalistes étaient très présents
dans la région.
Le premier piton est à deux kilomètres de la fermette. Il s'agit
d'une tour minérale naturelle en haut d'une colline. Constituée
de grès de densité différente elle a été
façonnée au cour des millénaires par le vent et la pluie.
Pour se faire une idée précise, on pourra penser aux cheminées
de sorcières ou à ces tours naturelles de la vallée de
la mort aux États-Unis. Elle présente une section carrée
presque parfaite d'un mètre de côté pour un peu plus de
6 mètres de haut. Elle est assez difficile à escalader (malus
10 au jet d'Agilité pour chaque mètre d' ascension) et ne présente
d'intérêt que pour un géologue.
Le second Doigt n'est pas trop difficile à trouver. À 7 kilomètres
de la fermette et planté au milieu d'un petit bois, un majestueux obélisque
allonge ses 8 mètres de haut vers le ciel. Quoique couverte de mousse,
on distingue clairement qu'il a été taillé grossièrement.
Après une rapide inspection on y distinguera en outre quelques versets
gravés à la gloire de l'Ultime.
Gloria est enterrée à 3 mètres de l'obélisque. Exactement
à l'endroit opposé où tombe l'ombre de l'obélisque
,en plein midi, afin qu'elle soit bien dans la lumière.
RETOUR A PADLANKA
La punition ou l'oubli ?
Beaucoup de variantes possibles à ce stade. Dans l'intervalle de leur voyage, Klavian, qui disposait, rappelons-le, d'une très bonne appréciation de sa hiérarchie, a été fait frère de l'Ultime par Padéorn Krilar. Il est toujours à Padlanka, pour l'instant, mais plus sous l'autorité directe de Merên Tahâr.
1 / Si les compagnons accusent Klavian sans preuve formelle (ni même d'élément autre que son absence d'une année de Padlanka), Krilar entrera dans une rage folle, garantissant un rapport incendiaire aux hiérarchies concernées ! Il ne lâchera jamais un initié dont il est directement responsable (rappel : chez les ultimalistes, c'est l'archevêque lui-même qui initie les servants !), sous peine de passer pour un inconséquent lui-même, sauf s'il en a une bonne raison. Klavian jouera l'étonnement et l'indignation. LOY -1 et CON -1 par Krilar, mais HON +2 par rumeur publique (encore faut-t-il que l'opinion ait tendance à suivre les PJs plutôt que les ultimalistes)... Il faut faire un test d'honnêteté (avec malus de -1 car la population locale aura tendance à croire les initiés locaux) pour que ce soit le cas... Sinon, il y a aussi perte aussi en HON car les gens pensent qu'il y a médisance. Remarque : la description dans les papiers d'Eskoban est suffisante pour avoir des présomptions, mais trop succincte pour constituer une preuve.
2 / Si les compagnons ont une preuve formelle contre Klavian (Kim Poo Jen, ou Wu Jien Luen peuvent le reconnaître formellement) et l'accusent de ce meurtre, Krilar sera furieux de ne pas avoir avoir été consulté au préalable ! Il promettra que Klavian sera puni, chose que les guardians surveilleront. Quelques temps plus tard, le Temple de Padlanka pleurera la mort du jeune frère Klavian, décédé d'une vilaine fièvre après plusieurs décades de souffrances et d'isolement ! LOY +2 HON +1 CON +1 et REU +1 par les guardians.
3 / Si les compagnons négocient avec Krilar; c'est-à-dire qu'ils rapportent des éléments troublants (au moins) mettant en cause Klavian, ET qu'ils rapportent avec eux Gloria, pour la remettre au Temple de l'Ultime, l'archevêque les tiendra pour de véritables dévots, sincères et loyaux. Outre qu'ils pourront désormais bénéficier de l'aide inconditionnelle des ultimalistes, il leur fera une excellente réputation (LOY +3 HON +3 CON +3 REU +2). Mais les autres hiérarchies ne seront peut-être par très contentes de savoir le pouvoir de Gloria entre les mains des patriarches (sans blâme officiel toutefois !). À leur prochaine mission, de tels initiés seront sans doute très surveillés ! Quant à Klavian, Krilar lui fera la morale et le punira sévèrement. Mais il ne le tuera pas. Car entre un jeune patriarche un peu trop empressé et coupable d'avoir voulu protéger les apparences à tout prix, et un guardian fouineur, il a vite fait son choix.
4 / Si les compagnons ne rapportent pas Gloria à Padlanka, ET qu'ils la destinent à une autre hiérarchie, Krilar adressera de vives protestations. -2 aux rapports avec ces hiérarchies (malus mutuel). Les compagnons s'attirent à vie la haine des ultimalistes. À noter que si la compagnie présentait plusieurs hiérarchies, et que toutes ne sont pas bénéficiaires (c'est-à-dire, une possibilité d'accès sans trop de restrictions) de l'octroi de Gloria à l'une d'entre elles, alors les lésées auront la même réaction ! Pour les autres : LOY +2 COU +2 (se mettre tant de gens à dos, ça mérite un coup de chapeau !) CON -2 (sauf si Gloria est portée à l'archimage Lydraen au titre des 200 de Tsaliar, dans ce cas, CON +2) REU +2. Les initiés ayant réussi cet exploit, seront immédiatement bien placés pour un éventuel changement de rang, dans l'instant ou pour le futur. À noter que cette solution est tout à fait compatible avec l'option 1 ou même 2… à condition de les décaler dans le temps !
5 / Enfin, les compagnons peuvent choisir de faire
fondre Gloria, et de s'en approprier l'or. Ce ne sera pas dur sur la région
de Mendelis (pour 1 % de la somme, un forgeron / fondeur sera heureux de le
faire !). Si une telle chose venait à s'apprendre, cela aurait des conséquences
fâcheuses pour les coupables : LOY -6, CON -4 HON -2, progression de rang
bloquée pour au moins deux ans, plus le doux sobriquet de " Le vénal
", " L'idiot ", " Le cupide " ou encore " L'aveugle
" et " L'iconoclaste " pour les ultimalistes !
RETOUR A HAMTRAN
Le dernier hommage.
Ramener la bague d'Eskoban à Agornis en lui annonçant sa mort provoquera les sanglots du chef guardian. Il remerciera vivement celui ou ceux qui auront pris la peine de venir le prévenir (+1 LOY +1 CON +1 BIE).
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