Mini-Scénarios


Pour : Rêve de Dragon


Auteur(s) :

Christophe OSSWALD


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Eastenwest > 3 - La Chasse et les Chasseurs

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La Forêt Siproch

Un chassé sachant chasser vaut bien ses six chasseurs

La forêt Siproch est un bois très giboyeux, dans une région peu peuplée. S’appuyant sur une ancienne coutume, les quelques habitants du village de Trirochs, à dix kilomètres de là, préfèrent se contenter des troupeaux de moutons qu’ils font paître dans les plaines herbeuses proches des fermes. Ils n’ont de gibier que lorsqu’un animal s’est assez éloigné de la forêt pour arriver à la portée d’un arc ou d’une fronde.

Les voyageurs, n’écoutant que l’appel des daims appétissants et des cornicochons naïfs, se sont aventurés dans la forêt, dressant quelques affûts et plaçant des pièges robustes. A la fin de la journée, de nombreuses bêtes ont été prises, et les voyageurs ont construit un grand tertre de bois vert et de glaise pour fumer ces nombreux kilos de venaison. Alors que le bois se consume lentement pour que la viande puisse se conserver de nombreux mois, ils font la fête, mais modérément, car ils connaissent la réputation du lieu. Ils jouent aux dés pour choisir les deux d’entre eux qui iront se procurer une carriole et des barriques au village pour y atteler les deux mules. En effet, la forêt semble promettre de belles prises pour le jour suivant aussi, et cela sans fatigue. La prochaine ville devrait les voir marchands de viande… riches marchands de viande.

Les premiers tours de garde commencent. On n’est jamais trop prudent ; les vieilles coutumes, même si elles ne sont pas bonnes pour le commerce, ne sont pas forcément ridicules.

Derrière la large tranchée dont le fond est garni de pieux, longs, pointus et solides, les guerriers de la tribu des Rabassiers dansent et chantent pour appeler à eux le gibier venu du ciel. Cela fait trois générations que leur tribu a découvert ce lieu, et aucun n’a plus aucune envie de le quitter. Leur chaman, Luneliet, a longuement étudié la configuration du ciel avant de choisir cette nuit-là pour la cérémonie. La précédente remonte à presque deux lunes, et les réserves de nourriture se font basses.

La tranchée, longue de quelques 400m, se trouve à la sortie d’une courte vallée encaissée, la vallée de Rabas, au sol rocailleux et désolé, et aux parois abruptes. Nul animal plus gros qu’un lapin ne pourrait y trouver un habitat acceptable. Et pourtant, au milieu de la nuit, alors que la Lune passe derrière un pic montagneux, et que l’obscurité se fait oppressante, le miracle se produit, une fois encore. Des animaux apeurés viennent courir dans les tranchées mal dissimulées. Les guerriers cessent leurs chants, et se couchent au bord des tranchées. Les jeunes guerriers, joyeux, y descendent pour achever les animaux.

La joie est de courte durée. La prise est bien plus faible que d’habitude. Si quelques regards soupçonneux se tournent vers Luneliet, rapidement, tous comprennent qu’il n’est pas le seul à blâmer. Du fond de la vallée provient une odeur de viande fumée ou brûlée.

Au milieu de la nuit, un brouillard mauve et galopant a recouvert le campement. L’alerte donnée sur-le-champ n’a rien pu changer, et les voyageurs, leurs affaires et leurs mules se retrouvent sur un sol rocailleux et désagréable. Si la viande et le bois enflammé les ont accompagnés, il n’en est pas de même pour la glaise, et leur ingénieuse construction n’est plus qu’un feu toussotant mais vigoureux, qui attaque la viande qui se trouve au milieu…

Du bas de la vallée proviennent des chants, qui cessent brusquement, puis qui sont suivis de hurlements d'animaux, comme des cornicochons qu’on égorge. Peu après, le brouillard jaune repart, aussi brusquement qu’il était arrivé.

Voulant découvrir pourquoi le gibier n’est pas arrivé aussi nombreux cette fois-ci que d’habitude, Longache, le chef de la tribu, part vers le fond de la vallée avec trois guerriers d’expérience – plus expérimentés que la moyenne, du moins. Ils ne devraient pas tarder à rencontrer les PJs, à moins que ceux-ci ne soient d’eux-mêmes descendus vers la tribu.

Découvrant que la cérémonie leur a ramené des hommes, Luneliet déclare rapidement - dans sa langue, bien sûr - que ceux-ci doivent être des envoyés magiques qui leur ramèneront plus encore de gibier que la vallée n’en a jamais ramené.

Bien sûr, les PJs se retrouvent accueillis comme des princes - ou des Dieux, par les Rabassiers. Ils sont conduits jusqu’à leur campement, sur un sol plus agréable, à une dizaine de minutes de marche de là. Ce sont des huttes de bois et de peaux, qui disposent pour la plupart de fondations de pierre. On reconnaît là l’apport du gibier de Siproch.

Ils n’ont alors plus qu’à profiter de la douce joie de vivre des idoles d’un peuple manifestement oisif - les Rabassiers ne font qu’attendre les bonnes conjonctions pour recevoir du gibier en abondance.

Toutefois, le temps passe, et les Rabassiers ne voient pas leurs réserves se remplir par magie. Ils n’osent s’en plaindre ouvertement, jusqu’à ce qu’il prêtent l’oreille aux persiflages de Rapalo, jeune guerrier qui voulait devenir l’apprenti de Luneliet, mais celui-ci lui a préféré la jolie Jnolia, alors qu’elle était bien moins douée que lui.

Pour Rapalo, les voyageurs sont une malédiction qu’a envoyée la Vallée pour les punir des mauvaises cérémonies de Luneliet, et les guerriers devront prouver leur valeur en combattant la malédiction. Longache n’apprécie pas Rapalo, et cela fait que son influence ne grandit pas très vite.

Jnolia est la fille de Luneliet, mais la tribu ne le sait pas - ce n’était pas au chaman que sa mère appartenait ! Elle a réussi à avoir vent des ambitions de Rapalo, et a décidé de se « sacrifier » pour forcer les voyageurs à la défendre, elle et le chaman, plutôt que de s’enfuir, ou de retourner seuls d’où ils viennent. Abusant des belles formes de son corps, elle a séduit l’un des voyageurs…

Lorsque enfin Rapalo parvient à mettre Longache de son côté, Jnolia ramène le chaman vers les PJs, et tous commencent à s’éloigner du campement, tâchant d’être discrets. Seul Rapalo les verra s’éloigner, les défiant d’une voix forte, mais distant de plusieurs centaines de mètres.

La chasse commencera alors, et les PJs pourront mesurer l’extrême oisiveté de cet ancien peuple de chasseurs. Ils ne sont pas doués du tout, et l’on voit bien qu’ils ont pris l’habitude que le gibier se jette dans des pièges simplistes. Malgré tout, plus d’une trentaine de chasseurs se sont jetés à leurs trousses, et tout ramollis qu’ils soient, ils ont l’avantage du nombre, et connaissent assez bien le terrain, mieux d’ailleurs que Luneliet et Jnolia.

Après quelques escarmouches, les PJs devraient comprendre qu’ils ne peuvent pas espérer tenir très longtemps dans le territoire des Rabassiers, par ailleurs plutôt petit, et coincé entre les montagnes et des marais.

Au cours d’une nuit, quelques jours après le début de leur cavale, Luneliet semble frappé par une révélation alors que, comme à son habitude, il lève le nez au ciel. Il affirme que c’est alors que les étoiles étaient dans une position similaire qu’il a vu des animaux disparaître dans une brume mauve, sur un îlot du marais.

Après quelques déboires boueux - voire Vaseux - les PJs devraient pouvoir mesurer la maîtrise astrologique du vieil homme, et regagner un Rêve plus vaste, sous les cris de dépit de gros chasseurs restés quelques centaines de mètres plus loin, sur la berge…

Ni Jnolia, ni Luneliet, ni aucun Rabassier n’est haut-rêvant. Le chaman est juste un excellent astrologue. Les membres de la tribu sont au final de piètres chasseurs, considérez qu’ils n’atteignent que +1 dans les compétences où ils devraient exceller… toutefois, ils savent se montrer impressionnants.