Interview


Auteur(s) :

Jean-Luc


Télécharger

1 pages - 52 ko

Toujours plus !

Vous pouvez naviguer à travers nos archives pour trouver d'autres articles

...de type Interview

...écrits par Jean-Luc


Abonnement

Inscrivez-vous sur notre liste de diffusion pour être tenu au courant des sorties de notre webzine

(un service Yahoo)

Eastenwest > 1 - Quel cirque !

Buffo, le clown

Cette fois le clown Buffo s'est adjoint un acolyte éminemment émérite en la personne de Pierre AMOYAL, de son état violoniste virtuose. A ma gauche donc, Buffo, clown triste créé il y a 26 ans avec un nez rouge, un costume pas très ajusté et plein de surprises dans les poches. A ma droite, Pierre AMOYAL, Premier Prix du Conservatoire de Paris à 12 ans, célèbre dans les orchestres du monde entier et heureux possesseur d'un Stradivarius de 1717, le " Kochansky ". Les deux réunis sur scène nous content l'histoire d'un clown qui voulait apprendre la musique, quitte à gêner un tantinet le concert du violoniste en tenue de gala. Je ne vous dirais pas comment ils vont réussir à interpréter et à danser le traditionnel Lac des Cygnes, car il faut le voir pour y croire. Mais quand à la fin Buffo aura obtenu le droit de jouer de son instrument, il accompagnera à merveille le Stradivarius de Pierre AMOYAL.

Autre chose à savoir sur Buffo, de son vrai nom Howard Buten, c'est que l'individu a trois casquettes. C'est à dire qu'en plus du clown Buffo, Howard Buten est également l'auteur de " Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué " mais il oeuvre aussi comme docteur en psychologie auprès des enfants autistes. Chapeau bas !

On a vu un mélange pas ordinaire de musique classique et de clowneries avec de part et d'autre le musicien qui va faire le clown et le clown qui va jouer de la musique classique. C'était une expérience d'apprentissage pour les deux ?

Oui et dans la vie, c'est pareil; par exemple, Pierre AMOYAL est virtuose du violon et moi je suis clown. Moi, j'étais un violoniste raté car malgré toute ma volonté je ne faisais pas le poids pour être violoniste. Je m'y retrouve ainsi et lui aussi. Il voulais aussi faire autre chose car la vie d'un virtuose, mime de rien, n'est pas rigolote tout le temps. On s'est donc retrouvés comme cela et chacun y trouve son compte. C'est bien, on s'amuse ...

Est-ce un nouveau moyen de faire ressentir de l'émotion ? Soit le clown va réagir à la musique ou bien le musicien va jouer différemment. Est-ce une autre gamme de sentiments, de mélanger le rire et la musique ?

Oui, mais il faut dire quand même qu'à la base, j'espère que cela ne se voit pas, c'est vraiment un numéro de clown classique. C'est à dire que Pierre est un peu le clown blanc qui arrive pour faire son concert et il y a le clown Buffo qui est plutôt l'Auguste qui arrive pour foutre la zone parce qu'il veut participer alors qu'on ne veut pas de lui. C'est le truc le plus classique du monde mais cela a une autre gueule car il est réellement virtuose du violon avec un pianiste qui joue un vrai concerto, non, une sonate de Grieg. C'est aussi beaucoup plus élaboré et plus fin. Finalement à cause de cela, ça se mélange et la musique prend une autre forme et la comédie aussi par la même occasion.

Il y a aussi une démarche pédagogique : la plupart des morceaux sont présentés dans un panorama très éclectique de musique classique. Le clown est-il là pour montrer que le classique n'est pas si rébarbatif ?

Pour dire la vérité, pour moi ce n'est pas du tout le cas. Pour Pierre oui, car il a tout a fait conscience d'un but pédagogique, lequel serait de faire connaître les musiques classiques.

Comment s'est élaborée votre rencontre et comment est partie l'idée de ce concept ?

J'ai joué à Genève et Pierre est venu me voir après mon spectacle solo. On a convenu de dîner ensemble car j'avais entendu parler de lui avant. Puis il est tombé malade et, un peu médicamentisé, il a eu une vision du spectacle qu'on allait faire ensemble. Alors il m'en a parlé et même si ce n'est pas le numéro que l'on fait finalement, son idée m'a séduit.

Est-ce que le spectacle peut évoluer dans d'autres directions ?

Il y a une version que je fais avec un orchestre symphonique et une autre avec un orchestre de chambre. On réfléchi avec Pierre à un deuxième spectacle que l'on pourrait faire ensemble sans que cela soit la même chose, mais on ne trouve pas pour l'instant. Tout en continuant mon spectacle solo, c'est bien de travailler avec d'autres artistes, voir avec des personnes qui ne sont pas forcément des artistes. C'est enrichissant par la suite pour mon spectacle solo, qui est quand même mon métier et le base de ce que je fais sur scène.

Vous avez beaucoup de cordes à votre arc, comment pouvez-vous vous définir ?

Je suis un être humain free lance qui essaye de vivre le mieux possible et d'aider les autres à vivre le mieux possible. Quant à mes professions, il se trouve que j'en exerce trois en parallèle et très sérieusement toutes les trois. Même de plus en plus sérieusement chacune. Ce n'était pas un choix, mais tout simplement quand j'étais petit aux Etats-Unis, j'étais assez intéressé par plein de choses et mes hobbies ensemble sont devenus mes professions par la suite, étant adulte parce que je n'ai jamais vu la raison de choisir. Mais je ne me définis pas, humainement parlant, par mes professions, mime de rien. Alors cela devient très complexe de faire tout cela. Je m'arrange pour les faire toutes les trois.