Les recettes de l'apothicaire


Auteur(s) :

Benjamin SCHWARZ


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Les Recettes de l'Apothicaire (XIII)

Loin d'avoir l'expérience de mon auguste cousin apothicaire, je n'en éprouve pas moins la même passion pour les plantes et les merveilleux accomplissements de Dame Nature. Mes secrets vous paraîtront bien fades à côté de ceux déjà révélés par mon estimé cousin, j'espère qu'ils vous seront néanmoins utiles.

Aussi, voici pour vous plaire :

L’onction de la bête

Cette recette me vient de cet unique voyage que je fis dans les froides contrées du nord. Les tribus de ces pays, recèlent bien plus de secrets que leur barbarie pourrait le laisser supposer, à moins que cette barbarie ne soit justement à l'origine de ces connaissances mystiques ?
On prétend par exemple que les druydes des Kalayss on conservé ces rituels shamaniques permettant de préparer le cœur d'un ennemi afin d'en transmettre la puissance à celui qui l'ingère. On dit encore que les peuples des loups possèdent la science de lire l'avenir dans les excréments de ces animaux, que les Sélénistes savent converser avec la lune et que les Kinictes, conversant dans la langue secrète des marées peuvent provoquer tempêtes et ouragans…
Je n'ai pour ma part jamais eu l'opportunité de vérifier ces rumeurs, mais les secrets qui m'ont été révélés par un sage de la tribu des Outchat sont à peine moins spectaculaires et permettent d'aiguiser quatre des sens à un point difficilement égalable.

Les ingrédients   La Recette

Un chaudron de bronze
Un mortier et un pilon de bois de chêne
Un grattoir de bronze
Un moule de bronze
Des branchages encore verts de marronnier
Un bon nombre de grosses limaces
De l'eau pure
Les épluchures d'une rave de mandragore
Les baies d'une branche de gui cueillie la veille
Les os d'un bon quart de bœuf et autant d'os de porc
Un fagot simple de roseaux
Une mesure d'huile de lin
Une composante animale
Dix moustaches de renards
Cinq plumes d'une chouette
Deux queues de lézard
Une mesure de poil d'oreillard

 

Dans un premier temps, il convient de faire dégorger les limaces au sel, la bave ainsi prélevée doit être nettoyée de toutes les salissures et préservée dans un pot à l'abri de la lumière pendant un mois plein.
Au sein du chaudron les baies de gui et les épluchures de mandragore seront mises à chauffer dans une eau frémissante pendant deux bonnes heures, après quoi on filtrera pour ne garder que le surnageant. On fera de même successivement avec les os de bœuf et de porc, puis avec les roseaux, en utilisant la même eau pour les trois bains.
Les trois surnageants seront réservés dans un récipient à part, mis à sécher au dessus d'une fumée de marronnier, puis grattés et ajoutés à la bave des limaces et à la composante animale dans le mortier où l'on broiera longuement la préparation. Ajouter lentement un quart de mesure d'eau en malaxant en trèfle puis incorporer l'huile de lin chaude en malaxant toujours.
La pommade ainsi obtenue sera moulée et mise à figer au froid. Les suppositoires ainsi obtenus permettront d'aiguiser extraordinairement les sens de l'utilisateur pour une durée d'environ une journée même si les effets ne se font sentir qu'au bout d'une heure.
Il est à noter que le shaman m'a fait comprendre qu'il ne fallait JAMAIS mélanger plusieurs composantes animales, ni dans la préparation, ni une fois préparée… Quant à savoir pour quelle raison… Le fait est que le produit ainsi obtenu ouvre la porte des perceptions de l'individu et lui permet d'approcher au choix : l'odorat du renard, la vue de la chouette, la sensibilité palmaire (le toucher) du lézard ou l'ouïe de la chauve souris, sans pour autant rien perdre de ses autres sens.
Il est toutefois à noter que la préparation a un grave inconvénient, elle se conserve très mal à la chaleur. Il convient en effet de la garder en dessous de la température de gel de l'eau, ce qui en nos contrées ne semble malheureusement possible qu'en hiver.