A nouveau, Pierre Bordage se jette dans les destins complexes de peuplades humaines. Des humains dispersés aux quatre coins de l'univers, transformés par les mutations et cultivant leurs différences. Le voyage céleste ayant quasiment disparu, les hommes se referment sur eux-mêmes. Notre chère humanité, nourrie par le progrès scientifique, régresse par l'effet de superstitions et de coutumes restrictives.
Seule la caste des griots possède le privilège de sauter d'une planète à l'autre grâce à la Chaldria, un phénomène inexpliqué qui transcende les frontières de l'espace. C'est au vénérable Marmat Tchalé qu'il revient d'initier le jeune Seke au devoir du griot. Parcourir les mondes isolés, chanter et jouer de la kharba pour rendre aux êtres humains leur conscience perdue de faire partie d'un tout, d'une culture commune et d'un destin plus vaste que les vues à court terme d'une poignée de privilégiés.
La trame des Griots célestes se tisse en de nombreux mondes où les peuples ont finalement plus de choses en commun qu'il ne paraît au début. Ce space-opéra en forme de dytique clôt assez rapidement son intrigue, et ce n'est pas plus mal. La magie opère toujours avec Bordage quand il nous décrit des lieux et des situations invraisemblable de telle manière qu'on a quand même envie d'y croire. Néanmoins, un manque de conviction transparaît au fil de l'histoire, comme si le souffle épique des Guerriers du Silence était épuisé.
L'univers décrit est riche et diversifié. Une utilisation plus complexe des effets pervers du voyages spatial, en terme de décalage temporel, aurait mérité plus d'attention.