Scénario


Pour : COPS


Auteur(s) :

Benjamin SCHWARZ

Illustrateurs(s) :

Ghislain THIERY

Benjamin SCHWARZ


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Eastenwest > 13 - C'est dans l'air



La mort vient d'en haut

Quand politique et business se tiennent la main pour veiller sur la sécurité des honnêtes citoyens californien, le commun des mortels a de quoi se faire du mouron. Une enquête de routine qui se poursuit en thriller paranoïaque pour s'achever en complot militaro-politique.

Les PJs ont du pain sur la planche et un grand nombre de choix qui les mèneront quelque part entre le cimetière, le pénitencier " terminal " ou, qui sait, un siège de député.

Ce scénario a été écrit pour être mené, du moins au début, en parallèle d'autres enquêtes. L'histoire gagnera beaucoup si la linéarité n'est pas respectée. Pour ce faire le MJ devra fournir un bon investissement en préparation et certainement en improvisation. A réserver, donc, à un MJ vif et à des joueurs actifs.

Le triste état du monde

Il est des gens pour qui la dérive sécuritaire qu'on observe depuis quelques temps n'est pas assez efficace et tout juste démagogique. Franck Blowman fait partie de ces " idéalistes Californiens " comme ils aiment se faire appeler. Ses discours politiques sont des appels à la peur et à la haine. Mais le pire est qu'il y croit !

Le Parti des Idéalistes Californiens (ICP)

Créée par Franck Blowman en 2027, un an après la déclaration d'indépendance de la Californie, cette faction politique prône le " tout sécuritaire ". Elle est naturellement financée par de grandes entreprises militaires ainsi que quelques banques qui ont fait le pari de le suivre. Parmi ses adhérents on peut compter quelques personnalités importantes comme le général Hanttaman de la nouvelle armée de Californie et le capitaine Francesco Zieh du LAPD, et d'autres plus obscures comme Max Wetrose, de la New Californian Bank ou l'entrepreneur Steve Liteslotter.

Les partisans de ce parti sont bien plus nombreux qu'on ne l'imagine, et leurs activités sont parfois moins licites qu'on ne le pense. Mais personne n'a jamais rien pu prouver.

La Calcaflight (Californian Camera Flight)

Cette firme industrielle qui fournit 45 % des caméras fixes et 76 % des caméras embarquées à la Californie est un des piliers financiers de l'ICP. Spécialisée dans la fabrication des appareils volants légers de types drones, elle s'est particulièrement distinguée lors du conflit du Nicaragua en 2027, où ses appareils munis de capsule de gaz avaient été d'une grande aide. Steve Liteslotter, dirigeant et fondateur de la compagnie est un grand ami de Franck B. et un membre influent de l'ICP.

Projet " Steel Hawk "

La Calcaflight ne se porte pas aussi bien qu'elle le prétend. L'affaire des drones de guerre a certes été un bon coup de pub, mais cela a surtout été un véritable gouffre financier. Pour rester dans la course il lui faut maintenant à la fois se renflouer financièrement et confirmer son avance technologique par rapport à ses concurrents en proposant un nouveau produit innovant.

C'est ainsi que Steve L. a demandé assistance à Franck B. pour la réalisation d'un nouveau projet, le " Steel Hawk ". Le principe serait d'équiper des drones avec un armement léger, une idée qui avait été abandonnée dans le cadre militaire, - les drones n'étant pas assez maniables, ayant peu d'autonomie et ne pouvant emporter suffisamment de munitions - mais qui s'appliquerait parfaitement aux contraintes d'un environnement urbain.

De manière évidente l'opinion publique n'est pas prête à accepter que des engins armés et partiellement automatisés patrouillent au-dessus de leurs têtes. Il faudra donc réaliser secrètement les premiers tests, une fois qu'ils seront mis devant le fait accompli les gens feront comme d'habitude : un peu de bruit et puis ils se tairont. Après tout, tout cela c'est pour leur bien.

Après quelques opérations de choc menées avec brio, il sera possible de se montrer au grand jour et de récolter les fruits politiques d'une sécurité accrue. Certes, les dirigeants en place risquent de poser problème et de crier à la violation des droits. Il sera toujours possible de les museler, par exemple avec des photos compromettantes prises par les drones de surveillances dont la ville s'est équipée dernièrement. La présence de membres de l'ICP dans les services de sécurité et de télésurveillance de la ville est un atout certain. De manière plus radicale, Franck B. envisage comme possible la solution du putsch en utilisant les steel-hawks, une fois bien rodés.

Le projet, trouve évidemment l'agrément des cadres de l'ICP et un arrangement secret est ratifié. Une partie des fonds de l'ICP servira à financer Steel Hawk, et les cadres de l'ICP seront associés aux essais et aux décisions. Ils auront d'ailleurs l'occasion de fournir leur aide à maintes reprises. En guise de premiers remerciements les membres influent de l'ICP se partagent le tiers des stocks options de la firme pour une somme dérisoire. Une raison de plus pour eux, de faire en sorte que le projet aboutisse.

La conduite du projet Steel Hawk

L'intégralité du projet, de la phase de conception à la réalisation est conduite en comité restreint dans des locaux à haute teneur confidentielle de la Calcaflight. Les bâtiments d'assemblage et de téléguidage sont situés au même endroit, mais accessibles à tous les employés puisqu'il s'agit de locaux communs à tous les projets de l'entreprise.

Dans une première phase, la Calcaflight crée des prototypes à partir de drones de surveillance du dernier modèle et dont la ville possède d'ailleurs une cinquantaine d'exemplaires. Equipés d'un fusil à lunette, d'un silencieux, d'un système de visée infrarouge amélioré et d'un chargeur de dix balles, l'appareil sera principalement testé de nuit sur des sans-abris.

Usant de ses influences l'ICP obtient la liste des immatriculations des drones de la ville. Ils sont en outre avertis quasiment instantanément des immatriculations des appareils actuellement en vol, ce qui leur permet d'usurper l'identité d'engins en réparation ou en veille. Ces précautions leur permettent plus de sécurité pour quelques tests en plein jour.

Grâce à ses sympathisants aux RID (Record & Identification Department) et à la DS (Drone Survey), le tout nouveau service de surveillance des rues par drones interposés, l'ICP a la possibilité de recueillir des informations temps réel sur toute personne fichée. En couplant ces données à celles des caméras de surveillance il est possible de repérer un individu recherché et d'intervenir rapidement avec un steel-hawk. Dès lors il devient possible d'abattre un homme simplement à partir de sa fiche d'identité.

Une fois les prototypes suffisamment au point, Steve L. a l'intention de se dévoiler au public en réalisant une opération spectaculaire.

Les oiseaux se cachent pour vivre

Franck B. a coutume d'appeler " corneilles " ces individus qu'il accuse de profiter du système sans en jouer le jeu. Il s'agit d'une allusion aux oiseaux nuisibles qui s'abattent en groupe sur les champs de blé et en dévorent la moindre graine en quelques minutes à peine. Peut-être aussi faut-il y voir une allusion à leur couleur noire.

Junkies, petites frappes et sans logis seront les premières victimes du steel-hawk. Leurs cadavres constitueront le terreau de l'enquête.

Cette " partie " du scénario devra être insérée au milieu de vos autres enquêtes. Dans un premier temps elle est constituée de simples affaires de routines, se bornant généralement à constater le décès de personne insignifiante. Mais lorsque les joueurs commencent à s'investir dans l'enquête ils en sont dessaisis... Comme par hasard, c'est à cet instant qu'ils tiennent enfin leurs premiers indices.

Quelques grammes de plomb pour les oiseaux

D'abord des clochards, puis de temps en temps des petits truands. D'abord la nuit, puis de temps en temps en plein jour. Les joueurs seront rapidement frappés par la ressemblance entre ces meurtres. Même cas de figure, même type de cible, même modus operandi. Toujours deux balles dans la tête, jamais un seul témoin.

Des analyses plus poussées, faites à la demande des joueurs (personne ne se sera fatigué avant eux pour des meurtres de clochards, ne serait-ce que parce que les analyses coûtent cher) révéleront que les balles sont toutes de la même marque (La Pan-Tree, un des plus grands fournisseurs en projectiles létaux) et ont été tirées de loin, souvent depuis les hauteurs, par au maximum trois armes différentes. Certainement un sniper qui se planque dans les étages des immeubles et qui opère avec trois fusils différents, à moins qu'il ne s'agisse d'un concours de tir entre trois personnes... Mais comment se fait-il que les victimes se précisent de plus en plus autour de truands. Les snipers seraient-ils de la maison ?

Quoiqu'il en soit, la conduite des analyses sur les balles ou le visionnage des bandes de caméras de rue attirera immanquablement l'attention de taupes de l'ICP. Sans raison et surtout sans aucune explication les joueurs se voient dessaisis de l'affaire au profit de John Slobrein, un collègue notoirement incapable. Il semble clair qu'en haut lieu on tient à ce que l'affaire soit enterrée. Ce qui sera le cas lorsque, après trois semaines d'enquête bâclée et la disparition mystérieuse des pièces à conviction John.S. (mystérieusement promu sergent entre-temps) conclura à de simples règlements de compte entre truands.

Le maniaque du répondeur

Peu après avoir été évincés de l'enquête, un des joueurs commence à recevoir des messages sur son répondeur au LAPD. Un inconnu à la voix rauque le met en garde, lui et ses amis. Le premier message que recevront les joueurs sera à peu prêt de cet acabit : " Je sais que vous avez récemment été dessaisis d'une affaire sans motif valable. L'enquête a été enterrée mais les meurtres continueront. L'affaire est bien plus importante qu'il n'y paraît. Faites bien attention, vos ennemis peuvent être partout. Ils infiltrent même les services de police. " Certainement un de ces éternels maniaques. Mais comment en être sûr ? Et puis, que faire ?

En bons défenseurs de l'ordre, à moins qu'ils ne désirent simplement leur part du gâteau, les joueurs ne devraient pas en rester là. Par " chance " la série de meurtres continue, et la fatalité veut qu'ils soient impliqués.

Du plomb dans l'aile

Alors qu'ils viennent de conclure une arrestation musclée dans un quartier chaud, les joueurs entendent des coups de feu provenant d'une impasse à quelques mètres d'eux. Le temps de s'y précipiter, l'action est terminée et trois cadavres gisent sur le sol, deux balles dans la tête chacun. Il s'agissait d'une transaction entre un petit dealer et son fournisseur. Le troisième homme était certainement un porte-flingue du fournisseur. Réagissant trop tard à cause de la furtivité des drones il n'a eu le temps que de lâcher une rafale avant d'être lui-même abattu et ce sont ses coups de feu qui ont attirés les PJs.

Les joueurs pourront relever des impacts de balle à mi-hauteur dans le mur, ainsi que quelques éléments plastiques et métalliques sur le sol, des morceaux de stabilisateur du drone. Impossible d'expliquer comment ces hommes ont pu être descendus entre ces hauts murs de briques sans fenêtres. Par les toits peut-être ? Une rapide inspection montrera qu'il n'y a plus aucun moyen d'y accéder depuis que les échelles métalliques ont été enlevées...

Mais la scène a eu un témoin en la personne de Lord Charles-Henry Mountclemens III, un clochard étonnement à jeun ce soir là, et caché sous une pile de vieux journaux. Mountclemens soutiendra que c'est un robot qui a fait le coup, un de ces zarkoid bleus de la planète glorck dont il se cache quotidiennement. Avec un peu de patience on pourra comprendre que dans son délire paranoïaque et aviné l'homme fait référence aux drones de surveillance qui parcourent la ville.

En visionnant les bandes des caméras fixes des environs du meurtre les joueurs pourront constater la présence de deux drones volant côte à côte et s'éloignant de la zone du crime. L'image est un peu floue mais elle permet à un expert de remarquer que la forme des engins est quelque peu modifiée. On peut aussi partiellement décoder les immatriculations qui suffiront à identifier les appareils comme étant normalement en réparation.

Ce faisant, les joueurs ont leur première piste sérieuse. Ils peuvent remonter à la Calcaflight et se douter de l'infiltration dont les services de police font l'objet. Ils peuvent dès à présent avoir l'idée d'enquêter sur la compagnie qui fournit les drones de surveillance ou confirmer leurs soupçons en optant pour une action de terrain, comme tendre un piège à la chèvre ou mieux, se rendre au SCS (Street Camera Survey), le service de surveillances par caméras fixes. Il suffirait pour cela qu'un des amis des joueurs ou un gars qui leur soit redevable y travaille.

Montée aux enfers

Un mystérieux inconnu entraîne les joueurs dans une histoire qui les dépasse de beaucoup. Les événements s'enchaînent, il n'est plus possible de reculer, une seule solution : avancer.

L'homme au bout du fil

Loin d'être un maniaque du répondeur, le capitaine Dick Hardick a été amené à s'intéresser aux joueurs pour la simple et bonne raison que c'est lui qui leur a retiré l'affaire.

Hardick n'est pas un altruiste, s'il a décidé d'aider les joueurs par ses coups de fils, c'est surtout parce qu'il déteste subir des pressions.

Car Dick H. fait l'objet d'un chantage. Il y a de cela quelques mois une enveloppe de papier craft est arrivée chez lui contenant une cassette où on pouvait le voir sodomiser une mexicaine de 7 ans. Adjoint à la cassette, un petit mot : " L'enquête XX12BA-002 est terminée, et les pièces à conviction encombrent les étagères". Vieux bouledogue retors et patient, Hardick a fait ce qu'on lui demandait en retirant l'enquête aux joueurs et en subtilisant les preuves... Qu'il garde chez lui. Une fois la fureur passée il a commencé à réfléchir et en est venu à certaines conclusions qu'il aimerait vérifier discrètement ; et si possible rendre la monnaie de leur pièce à ces " pisse- froid ", quitte à y laisser lui-même des plumes.

Hardick a compris que les clichés qui lui posaient problème avaient été filmés au cours d'un ballet rose organisé par le grand banquier Max Wetrose. Il a donc naturellement focalisé sa hargne sur l'adipeux personnage forcément dans le coup. Il commença donc à rassembler secrètement des informations sur la New Californian Bank et sur son président. Dans le même temps, décidé à se servir des joueurs en temps voulu, il s'est arrangé pour piquer leur curiosité tout en les exhortant à la prudence. Ce qui leur aura valu ces quelques messages énigmatiques sur le répondeur.

Peu de temps après l'arrestation musclée au cours de laquelle les joueurs auront découvert les trois corps et le clochard, ils recevront un appel de Dick H. Soit qu'il est au courant de l'affaire par les rapports d'autres policiers, soit qu'il a décidé d'interagir avec les PJs, le capitaine vient enfin directement aux nouvelles. Bien entendu, il continuera de taire son identité, et devant une éventuelle méfiance des joueurs, il leur fera bien comprendre qu'il est leur seul ami. En signe de bonne foi, il pourrait même leur révéler qu'ils ont été mis sur écoute à leur bureau. En réalité, Dick a placé lui-même les micros au bureau des joueurs pour les mystifier et s'attacher leur collaboration.

Lorsque les joueurs lui auront appris que ce sont des drones qui sont à l'origine des morts, Dick H. fera le lien avec ses découvertes concernant Max Wetrose. Il se souviendra, en particulier, que le banquier avait récemment investi une somme importante dans la Calcaflight, l'entreprise qui fournit les drones de surveillance à la ville.

En outre, il comprendra que ses clichés ont été systématiquement pris depuis des angles et des hauteurs diverses et anormales... Certainement par un Drone de surveillance. Pour le capitaine, deux nouvelles pistes s'ouvrent : le D.S. et la Calcaflight. La concomitance des services favorise une première enquête discrète au D.S. C'est ainsi que Dick apprendra qu'un certain Louis Hauppeney fait souvent des heures supplémentaires. Il en informera aussitôt les joueurs. De fait, ces derniers recevront son appel un ou deux jours après le précédent.

" Si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille de rendre une visite discrète à Louis Hauppeney du Drone-Survey, il marche dans leur combine. Je vous recontacterai. ".

Il continuera d'appeler les joueurs à intervalle régulier, les exhortant à la prudence, et ralentira leurs actions s'il lui semble qu'elles sont un peu précipitées. Dick ne s'en fait pas vraiment pour leur sécurité, il craint simplement qu'une trop grande précipitation ne permette pas de faire tomber toute la bande. Pour ces raisons, il ne distribuera que parcimonieusement ses informations. En cas de force majeure le capitaine pourra faire usage des bipeurs et des téléphones portables des joueurs dont il connaît le numéro.

Du fait qu'il a les mains liées, Dick H. est complètement dépendant des joueurs. De fait, si ces derniers ont déjà fait leurs preuves et qu'ils insistent pour le rencontrer, il est très probable que le capitaine soit contraint de se déplacer. Il expliquera être dans l'incapacité d'agir, peut-être même avouera-t-il avoir subi des pressions, et fera comprendre aux joueurs tout l'intérêt que de jeunes policiers peuvent trouver à aider un capitaine dans sa tâche d'assainissement.

L'homme à filer

Salarié de la Calcaflight depuis les origines de l'entreprise, Louis Hauppeney est prestataire à la Drone-Survey depuis sa création. Il y tient le rôle d'opérateur (à la console derrière la caméra) et de technicien mécano. Bien que son contrat de confidentialité avec la D.S. l'en empêche, il renseigne régulièrement la Calcaflight sur les numéros d'immatriculation des drones en service ou en réparation ainsi que sur les plans de vol.

Il lui est même arrivé une ou deux fois de faire pénétrer des " experts techniques " dans les bâtiments, tout en se doutant qu'il devait s'agir de personnel aux intentions litigieuses.

Mais Louis H. est tenu entre la carotte et le bâton. Depuis le temps qu'il donne ces petits services il lui est difficile de refuser. Surtout avec les primes qu'il reçoit prétendument pour ses états de service et tacitement pour ces services " spéciaux ". Ce n'est néanmoins pas un homme fort, et il craquera rapidement pour peu qu'on le brusque un petit peu. Il ne sait rien sur le projet Steel Hawk, mais en tant que salarié, il a ses entrées à la Calcaflight. Il parlera de son travail spécial à la D.S. concernant les immatriculations et les plans de vol ainsi que de l'accueil des réparateurs nocturnes. Des réparateurs qui testent des drones fonctionnels pendant de longues heures... Le temps de prendre des clichés compromettant de personnes à faire chanter. Mais Louis ne le sait pas, il s'en est toujours tenu le plus éloigné possible. Il pourra néanmoins prévenir les joueurs lors de la prochaine opération de ce type.

Louis n'est pas membre de l'ICP et il n'est pas dans les grands secrets. L'autorité policière lui fait au moins aussi peur que son patron et il jouera double jeu sans même se poser de question. L'idée de prévenir son patron de la visite d'agents de police ne lui viendra pas à l'esprit, cela s'avérerait d'ailleurs certainement dangereux pour lui. Alors autant laisser pourrir et voir où cela mène. En dernière instance, et s'ils le demandent, Louis pourra faire rentrer les joueurs à toute heure tant à la D.S. qu'à la Calcaflight. Attention néanmoins à ne pas lui cramer sa couverture.

Les pièces du puzzle se mettent en place d'elles-mêmes, le D.S. puis la Calcaflight se retrouvent au centre du problème.

La femme sur le fil

Malgré les précautions prises, le fait que les zones de montage et de téléguidage des steel-hawks soient partagées avec les autres projets de l'entreprise a inévitablement intrigué quelques employés. C'est le cas de Carry Hoose, la jeune chef de projet sur le White Bird, un projet de drone à haute altitude dont le rôle serait de prendre des images à distance pour un meilleur guidage des usuels drones de surveillance.

Carry n'a pu s'empêcher de faire le rapprochement entre la forme des drones en salle de montage, les quelques caisses d'armement de chasse entr'aperçues récemment et les meurtres dont on parle de plus en plus dans les journaux. D'autant plus que ces meurtres avaient toujours lieu pendant les heures où la salle de téléguidage était réservée et utilisée par les gens de ce nouveau projet, le Steel Hawk.

Ne sachant quelle attitude adopter, la jeune femme a finalement décidé de se confier à la police. Certainement que sa maternité nouvelle l'a renforcée dans ses convictions et son sentiment de responsabilité. Sa plainte fit un grand bruit sourd. Les taupes de l'ICP firent leur travail et la dame ne tarde pas à être la proie de lettres de menaces et de coup de téléphones nocturnes l'enjoignant au silence.

Dans le même temps, le capitaine Dick, lui aussi informé, décide de mettre les joueurs sur le coup. " Allez voir une certaine Carry Hoose. Elle a des révélations à vous faire sur la Calcaflight. Mais n'oubliez pas, soyez discrets ! ". Son adresse est donnée dans la suite du message.

Carry est le genre d'idiote à ne pas se dégonfler. Mise sous pression, elle s'est empressée de porter les lettres de menaces et les enregistrements nocturnes à la police. Les joueurs arriveront chez la jeune femme juste à temps pour voir un steel-hawk en action. Peut-être arriveront-ils à la sauver. C'est peu probable. En tout cas, s'ils parviennent à échapper aux huit balles restantes, ils en savent maintenant beaucoup plus sur leur ennemi.

La fin d'une utopie

En détruisant simplement le projet Steel Hawk les joueurs auront réussi à ruiner ses principaux investigateurs et ainsi à diminuer l'importance financière de l'ICP. Si en plus ils attirent l'attention des journalistes sur la Calcaflight et sur ses accointances avec la banque Wetrose, le reste de l'histoire ne tardera pas à être éventée. Les principaux instigateurs finiront alors par se suicider ou être arrêtés.

Mais la conduite de cette enquête est assez libre et dépend essentiellement du choix des joueurs. La section suivante donne des éléments pour faciliter la construction de la fin de l'histoire.

Un pavé dans la mare et quelques tuiles dans l'enquête

Cette partie se compose d'éléments et d'événements pour étoffer et agrémenter l'histoire. Ils pourront être joués à tout moment en fonction du bon vouloir du MJ et des décisions des joueurs.

Rencontre avec Franck Blowman

Si les joueurs ne sont pas assez discrets dans leurs enquêtes, ils attireront très certainement l'attention de l'ICP. Mais comme cela fait quand même un peu tache de descendre purement et simplement des flics, surtout qu'une bonne partie de l'ICP en est composée, Franck B. préférera étudier leur dossier et les tester. C'est ainsi que Jim McNought, un de leurs collègues membre actif de l'ICP, leur fera l'article pour son parti politique en mettant l'accent sur les conditions de travail déplorables que l'Etat impose aux flics, bref, le dada de l'ICP.

Si les PJs semblent réceptifs Jim proposera de les emmener à un meeting de l'ICP. L'idée est de les présenter à Franck B. à moyen terme, à moins que les fouineurs ne précipitent tout, auquel cas la réunion sera avancée. Au cours de cet entretien les joueurs auront la possibilité d'être embauchés dans l'organisation qui a toujours besoin de personnes efficaces, une occasion rêvée pour avoir de l'avancement ou pour jouer la taupe... Un bon moyen aussi de se retrouver dans le Pacifique avec des semelles de ciment si l'on est trop franc et pas intéressé.

S'ils ne semblent pas du tout intéressés par les propos de l'ICP et continuent leur enquête, les PJs seront la proie de menaces. Que ce soit sur leur répondeur personnel, dans leur casier au travail ou dans le cartable de leurs enfants. Une chose est certaine, leurs ennemis les connaissent bien.

La banque du stupre

Dick Hardick est persuadé que ce gros phoque adipeux de Max Wetrose est impliqué dans l'affaire, mais après tout, si le banquier n'était lui-même qu'un pion cela ne vaudrait pas la peine de risquer sa propre réputation pour le faire tomber. Il ne faut pas oublier que Max est susceptible d'en balancer sur le beau monde qui fréquentait ses soirées déshabillées. Néanmoins, si l'enquête piétine et que les joueurs ont fait preuve de détermination, il n'est pas exclu que Dick les envoie sur cette piste. Il pourrait même les accompagner pour faire la peau au banquier et tenter de récupérer sa cassette.

La somptueuse villa de Max W. donne sur un immense jardin. On y pénètre par un perron aussi large que pompeux ; un Californien moyen vous dirait : " majestueux ". Une dizaine de soirées " décontractées " sont données par an, et Dick H. ne manque pas d'être invité à chacune, une aubaine pour s'introduire dans la maison sans risquer de déclencher une alarme.

Bien que partageant bon nombre d'idées avec Franck Blowman, le banquier n'est pas décidé à adhérer au parti. En effet, si un financement occulte peut passer pour de la simple spéculation aux yeux des rares initiés, l'adhésion au parti serait une publicité par trop mauvaise tant pour l'homme que pour son établissement.

S'il détient les cordons de la bourse, Max W. n'est pas un homme de terrain, et il lui faudra peu de temps pour cracher le morceau face à des individus un tant soit peu déterminés. Prenant part aux grandes décisions du projet Steel Hawk, c'est une source d'information très précieuse pour les joueurs.

Le bouledogue

Dick H. a les mains liées pour ce qui est des enquêtes sur le terrain, aussi est-il très actif dans le travail de l'ombre. Aidé par les joueurs et ses nombreux informateurs (des amis journalistes pour la plupart) il se fera certainement très rapidement son idée sur les tenants et aboutissants de l'affaire.

S'il a rapidement fait le lien économique entre la Calcaflight et la banque de Wetrose, il pense que c'est cette dernière qui mène la danse aussi s'est-il focalisé dessus. Pour peu qu'on déplace son attention sur la Calcaflight il changera l'optique de ses enquêtes et apprendra que récemment quelques personnes se sont portées acquéreurs d'un tiers des stocks options de l'entreprise. Étrangement, ces personnes sont toutes membres d'un parti politique, l'ICP, lui aussi financé par la banque de Wetrose. Ces informations sont suffisantes pour faire éclater un scandale politico-financier dans la presse et porter un coup fatal au panier de crabe. Mais Dick préférerait ne pas être impliqué dans cette histoire. Du moins, pas tant qu'il n'aura pas récupéré sa cassette. Il n'en réalisera pas moins un gros dossier prêt à partir dans les deux jours... Juste au cas où il devait lui arriver quelque chose.

S'il a suffisamment confiance dans les joueurs, il pourra leur faire part de ses soucis et leur demander de l'aider à récupérer la fameuse cassette.

En échange de ce service il est tout à fait en mesure de promettre des augmentations ou des promotions. Une belle " amitié " en perspective.

Une nuit à la volière

Les joueurs pourront facilement s'introduire dans les locaux de la Calcaflight grâce à Carry H. ou Louis H. Il est aussi possible de pénétrer discrètement sans aide, mais on risque de rencontrer des vigiles et certaines zones requièrent des badges, sans parler des nombreuses caméras de surveillance. En usant de son pouvoir d'agent de police on pourra se faire escorter dans les locaux, mais le fait sera certainement remonté jusqu'à Steve L.

La Calcaflight est composée de trois bâtiments formant un U et entourant une petite cour. A gauche, l'atelier de montage, à droite un bâtiment sur deux étages contenant les ateliers de montage et les consoles de téléguidage des drones pour les tests. Au fond de la cour un petit immeuble de bureaux sur 4 étages où l'on trouvera les bureaux d'étude, les concepteurs de logiciels et la gestion du personnel. Il y a aussi le bureau de Steve au dernier étage comme il se doit. Dans le bureau du patron on pourra trouver entre autres choses un coffre et une grande armoire fermée à clef contenant une trentaine de cassettes qui feraient sensation si elles étaient commercialisées...