Aide de Jeu


Pour : Tout univers


Auteur(s) :

Geoff

Illustrateurs(s) :

Ghislain THIERY


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Eastenwest > 11 - Entre les frontières

Parlons de frontières

Naturelles, géographiques, ethniques, visibles, sinueuses, politiques, religieuses, autant d'aspects différents qui peuvent marquer de leur sceau celles qui généralement ne servent qu'à délimiter un territoire d'un autre : les frontières.

Placées sur des cartes à l'aide de lignes segmentées que des cartographes s'attellent à tracer avec minutie, elles sont souvent bien peu perceptibles sur le terrain et fréquemment sont à l'origine de conflits entre seigneurs et rois qui n'aspirent qu'à l'accroissement de leurs territoires. Réelles pour ceux qui les instaurent, les frontières n'en sont pas moins des conceptions dépourvues de sens pour ceux qui vivent quotidiennement, tels les animaux ou les rôdeurs, dans la nature et dont seuls ciel, étoiles et océans délimitent les pérégrinations. L'homme a instauré des limites pour signaler que l'endroit lui appartient, qu'il y réside et qu'en ce lieu il est maître chez lui.

La frontière désigne les repères géographiques où commence l'application de certaines lois d'un côté et la naissance d'autres dans une contrée voisine. Les frontières définissent les limites des pays et généralement marquent les différences qu'elles tendent à souligner. De toute façon, elles changent, évoluent, leurs bornes et jalons se déplacent et parfois avec l'extinction ou l'absorption d'un peuple par un autre, peuvent disparaître. Elles n'ont réellement de valeur qu'aux yeux de ceux qui les fixent...

Qu'en pensent les frontaliers ?

Divers points de vue : Il y a ceux qui s'en moquent. D'un côté ou de l'autre de la ligne, les habitants se connaissent, parlent la même langue et ont pratiquement tous, les mêmes coutumes, pas de soucis.

Il y a ceux qui doivent habiter à côté de leurs voisins (attention, je ne dis pas cohabiter volontairement !) de farouches barbares qui n'adorent pas les mêmes dieux qu'eux, qui ne parlent pas le même langage, qui n'ont pas les mêmes coutumes et possèdent plusieurs femmes. Vous rendez-vous compte ? Voici quelques différences dont on pourrait sans problème allonger la liste mais qui seront autant de risques de voir dégénérer l'incompréhension en intolérance et cette dernière mener à l'organisation d'expéditions punitives à caractère progressiste et réformateur.

Les conséquences, très certainement la guerre amenant des pertes de part et d'autre, et la recrudescence d'actes gratuits découlant de cette haine qui se transmet de générations en générations. Qui est réellement capable de voir la poutre qu'il a dans l'œil avant de voir la poussière dans celui de son voisin ?

Quels sont les enjeux ?

D'un point de vue pragmatique, les frontières sont utiles à plus d'un titre. Elles permettent notamment le contrôle des entrées et sorties de voyageurs, elles sont motifs à installer des postes frontaliers où nos braves négociants se verront taxer sur les marchandises que transporteront leurs caravanes et donneront la possibilité aux commerçants capables d'en saisir l'opportunité d'installer auberges, échoppes où les voyageurs pourront se ravitailler avant d'entamer de longs périples. Ce sont des endroits qu'affectionnent tout particulièrement espions et agents de renseignements divers pour connaître les bruits et événements que racontent à qui veut les entendre qui le pèlerin, qui le camelot, qui le comédien ambulant.

Magnifiques postes frontaliers... Sites où aux points de passages sensibles se dressent fortins protégés par des gardes effectuant des patrouilles le long de ces lignes de démarcations ou petites bourgades regroupant de quelques baraquements à plusieurs dizaines d'habitations, ce sont autant de place laissant libre cours à de nombreuses aventures pour tout maître de jeu désireux de pimenter les voyages de ses personnages et ainsi de multiplier les aventures.

Qui passe par les frontières ?

Quelques individus dignes d'intérêt. Lorsqu'on parle des frontières, immanquablement on pourra parler de contrebandiers et de passeurs. Ce sont deux catégories de personnes qui connaissent particulièrement bien les frontières et leurs défauts. Pour des motivations idéologiques mais plus souvent pécuniaires (surtout les contrebandiers !) ces charmantes personnes toujours prêtes à rendre service sont amenées à traverser dans un sens ou l'autre, avec des risques plus ou moins calculés ces petites lignes qui selon le côté duquel on se trouve font la différence.

Le passeur

Beaucoup de passeurs sont de mèche avec les gardes frontières. Ils peuvent ainsi en fonction des clients qu'ils aident à transiter, toucher selon les cas double salaire à moindre risque. Un, pour le service rendu au voyageur clandestin et un second pour le service rendu aux autorités qui n'auront plus qu'à cueillir le pauvre pigeon (voyageur !). Ce n'est heureusement pas le cas de tous, ça tuerait le petit commerce.

Jaolïn le passeur.

Pas très grand, alcoolique, plutôt antipathique, vénal, voici quelques adjectifs qualifiant Jaolïn. Comme beaucoup de personnes habitant la zone frontalière sud de Jawtiga, c'est un individu auquel on porte peu d'intérêt. Vivant de rapines et d'expédients qui lui procurent à peine de quoi subsister dans cette contrée éloignée de toute région civilisée, le principal intérêt de ce larron est de connaître à la perfection les marais brumeux qui séparent Jawtiga de l'Aldérande. Intérêt non négligeable quand on sait que ce cloaque est le chemin le plus court pour accéder en Aldérande. Il évite les longs trajets risqués sur des routes souvent mal fréquentées. En outre, cette portion marécageuse est un accès sûr si l'on ne veut pas risquer d'être contrôlé et refoulé au poste frontalier. La politique d'Aldérande est stricte, ses lois sont claires : En dehors des émissaires des pays amis spécialement mandatés (et il y en a peu !) aucun individu non Aldérandien ne peut espérer entrer sur le territoire. Tout contrevenant sera empalé sans autre forme de procès.

Notons au passage que de nombreux inconscients ayant bravé ces interdits clairs et significatifs agrémentent dans d'odieuses et outrageantes postures ce que les Jawtiganis nomment à mi-mot la "Frontière Grimaçante".

Lourd dilemme pour le voyageur pressé dont les motivations ne regardent que lui et qui cherche malgré tout à traverser. Heureusement, Jaolïn n'est jamais bien loin. Le bouche à oreille faisant des merveilles, il se trouve toujours dans les parages lorsqu'un étranger se renseigne sur les "commodités de passages". Jaolïn est très commerçant.

Un prix donné ne se marchande pas ou alors seulement à la hausse; le choix n'est pas difficile. Une fois les arrangements conclus ( et une garantie laissée en acompte !), Jaolïn seul décide du jour et de l'heure du départ. Jamais au grand jamais le Jawtigani n'utilise le même trajet, il est bien trop méfiant. Jusqu'à présent, aucun de ses clients n'a eu à se plaindre de ses services... Aucun n'est revenu pour le faire.

Trame de scénario : La jeune femme, l'étranger et le passeur.

Un étranger cherche absolument une jeune femme qui aurait tenté de passer en Aldérande. Il questionne et paie grassement tous ceux qui peuvent lui donner des informations ou lui ramener la disparue ou le passeur. Les personnages pourraient être alléchés par une récompense plus que conséquente pour mener l'enquête.

Etrangement Jaolïn reste introuvable depuis le passage de la jeune femme et l'arrivée de l'étranger. D'ailleurs, la population n'est pas trop loquace et il est difficile d'apprendre quoi que ce soit. Toutefois, avec un peu de talent et de persuasion... Affaire sombre qui peut mener à passer la frontière de bien des manières pour savoir de quoi il en retourne.

Des bruits courent sur l'arrivée à bon port des clients de Jaolïn. Certains disent que le passeur assassine les malheureux, d'autres qu'il les vend comme esclaves aux Aldérandiens.

Jaolïn n'aurait pas une origine uniquement humaine. Certains disent qu'il entretient des relations avec le mythique Peuple du marais pour le compte duquel il amènerait des victimes afin que d'horribles sacrifices rituels soient perpétrés dans un sombre but.

Jaolïn serait le passeur de l'enfer, conduisant tout droit ses clients vers un autre monde. Malheur à celui qui s'intéresse de trop près à cette engeance maléfique !

Jaolïn était au courant que la jeune femme porteuse d'un mystérieux paquet était pourchassée par un inquiétant individu, elle aurait grassement payé Jaolïn pour qu'il oublie tout de son passage.

Le comportement et la personnalité de Jaolïn auraient progressivement changé depuis qu'il a fait transiter une certaine jeune femme en Aldérande...

Il n'y aurait jamais eu de jeune femme, l'étranger serait un agent Aldérandien à la recherche d'informations sur les accès non surveillés qui mènent en Aldérande.

L'étranger a été reconnu comme guerrier d'élite Jawtigani. Il est spécialisé dans la traque des espions et des traîtres. Qui est l'espion, qui est le traître ?

Jaolïn serait en fait un fidèle agent Jawtigani oeuvrant pour le compte de son suzerain. L'étranger n'est autre que le suzerain en personne, seulement Jaolïn a mystérieusement disparu.

Notre antipathique passeur devait rapporter un message de la plus haute importance en provenance d'un mystérieux contact en Aldérande. La disparition de Jaolïn correspond au passage de la jeune femme.

Passeur et cliente auraient été vus par des marchands de passage au poste frontalier de Meslcun à plusieurs jours de marche. Situation étrange. Seulement la frontière est en ce moment hermétique dans un sens comme dans l'autre, les patrouilles ont été triplées et de nombreuses incursions Aldérandiennes sont constatées. Un passeur novice se propose de reprendre le commerce de Jaolïn. Etant donné le nombre de clients en attente...

Le contrebandier

Le contrebandier est d'une autre engeance. C'est un aventurier pour lequel l'argent seul n'est pas la motivation principale. Il aime le risque, sinon il serait uniquement convoyeur... On sait où le trouver et quelle manière utiliser pour l'appâter.

" Tu seras bien payé, tu feras la pige à ton concurrent Zorba qui est plus gourmand que toi et en plus, peu à part vous deux sont capables d'accepter un tel marché. Ceci dit, tu pourras également te vanter d'avoir roulé dans la farine ce brave Capitaine Duggnou et ses incapables de soldats ! "

Grosso modo, ça marche comme ça, et peut-être qu'un petit prélèvement sur la marchandise au passage peut être intéressant au niveau prime de risque...

Faldik le contrebandier

Anciennement sergent du guet et membre des troupes Aldérandiennes, Faldik est un filou de la plus belle espèce. Ce vieux soldat aguerri par plus de vingt-cinq ans de bons et loyaux services à sa patrie s'est vu congédier sans solde pour avoir malencontreusement laissé passer une troupe de comédiens ambulants au poste frontalier de Mesclun où il était de garde.

Il est rare de trouver du travail en Aldérande avec un tel passif. Qu'importe, Faldik est tout à fait représentatif de cette sorte d'individus qui savent toujours tirer parti des situations les plus désespérées. Avec la connaissance qu'il avait des points de passage les plus fréquentés par les nombreux contrebandiers qui passent d'un côté ou de l'autre de la frontière, Faldik s'est tout simplement mis au commerce, secteur lucratif s'il en est. N'écoutant que son courage, entouré d'une bande de coupe-jarrets de la plus belle espèce, Faldik commença à arpenter les secteurs sensibles afin d'intercepter les fraudeurs. Grand stratège devant les dieux, Faldik avait compris qu'un bénéfice substantiel était à portée de main pour celui qui saurait gérer et mettre de l'ordre dans les minables affaires des petites équipes oeuvrant dans l'ombre. Ainsi notre entreprenant ami coalisa contrebandiers Jawtiganis et Aldérandiens.

L'union fait la force mais Faldik utilisa la force pour parvenir à ses fins. Une année entière fut nécessaire à ce que notre brave entrepreneur parvienne à racketter puis fédérer plus de dix bandes autrefois rivales et sur lesquelles il règne maintenant d'une manière... incontestée.

Trame de scénario : La loi, la foi, le commerce.

Depuis quelques temps les marchandises de contrebande se font de plus en plus courantes sur les marchés des deux bords de la frontière. Pour lutter contre cette économie parallèle bien embarrassante, les autorités ont trouvé une solution. Les négociants de tous poils sont fréquemment contrôlés et leurs produits estampillés dès qu'ils franchissent les postes frontaliers. Des conséquences inattendues se sont fait ressentir à tous les niveaux. D'un bord et de l'autre de la frontière, le mécontentement s'accroît chaque jour un peu plus. "On nous vend les mêmes produits qu'aux Aldérandiens/Jawtiganis, c'est inadmissible, les marchands s'engraissent sur notre dos, les autorités sont complices, et qui nous dit que ces saloperies venant de l'autre côté n'ont pas été empoisonnées ?!"

Seulement, le commerce et les humeurs des populations ne sont pas l'unique souci des autorités ! La contrebande, c'est une chose, le commerce et le pillage de lieux de culte deux autres ! Il est nécessaire d'avoir des agents de renseignement qui n'aient des accointances avec personne pour passer inaperçus, les personnages répondraient bien à ces critères !

Les autorités Aldérandiennes/ Jawtiganies souhaitent que les choses rentrent dans l'ordre. Chaque renseignement, chaque tête de contrebandier rapportée vaudront de l'or ! Ouverture à tous les excès, règlements de comptes assurés !

Faldik trouverait trop risqué le convoyage de marchandises conventionnelles. Certains disent que poussé par de mystiques raisons il se serait tourné vers la religion.

Quelques marchands seraient prêts à payer le prix fort pour que leurs produits traversent la frontière sans subir un marquage dont aucun des deux peuples ne raffole vraiment. L'aide de Faldik serait un compromis acceptable, seulement personne ne sait où le trouver.

Un lieutenant de Faldik serait un renégat, il aurait soufflé l'idée des marquages en Jawtiga et en Aldérande... Histoire de couler son chef ou de lui succéder avec brio ! Qui est-il ? Quelles sont ses vraies motivations ?

Faldik recherche secrètement le coupable des "pillages religieux", cela nuit à son commerce. Filou, oui, mais certainement pas profanateur !

Des bruits courent comme quoi Faldik aurait des vues sur un trône... Voire les deux. Il tirerait les ficelles de toutes les intrigues secouant Aldérande et Jawtiga. Le bougre sait bien que commerce et religion sont des domaines auxquels les autorités sont attachées. Elles sont prêtes à envoyer le plus gros de leurs troupes pour calmer le jeu, il n'aurait plus qu'à profiter de la confusion générale ! Il paraîtrait même, que nombre de ses anciens frères d'arme n'attendraient qu'un signe pour rejoindre les rangs de ses partisans...

Ayant convoyé des "marchandises" auxquelles ils n'auraient pas dû s'intéresser de si près, Faldik et ses hommes cherchent par tous les moyens à récupérer un mystérieux artefact dont personne ne connaît l'aspect et dont le seul pouvoir pourrait enrayer une non moins mystérieuse malédiction.

Par quoi délimiter les frontières ?

Plusieurs types de frontières: Il y a bien sûr, les cours d'eau, les chaînes montagneuses, la lisière des forêts et toute autre démarcation topographique que nous appellerons frontières naturelles. Nous remarquerons qu'en certains endroits, l'homme a érigé des édifices qui s'étendent, telle la muraille de Chine ou le mur d'Adrien (qui c'est celui-là ?), sur des dizaines voire des centaines de kilomètres. Remparts infranchissables permettant de ralentir des troupes nombreuses et lourdement équipées, elles n'en restent pas moins de véritables gruyères pour de petits groupes ou des francs tireurs dont la mission est de s'infiltrer chez "l'Autre".

Nous noterons également les frontières ethniques dont seule l'implantation des différentes tribus et clans marque l'emplacement. Elles évoluent en fonctions de diverses raisons : Les terrains de chasses, les alliances entre groupes, les conquêtes amenant des annexions de territoire, l'unification religieuse de l'ensemble des communautés...

D'autres frontières...

Jusqu'à présent, nous avons vu les séparations existantes entre deux pays habités par des peuples plus ou moins civilisés (à vous d'estimer le degré de civilisation de ces derniers !) en dernier lieu, je parlerai des frontières aux confins des contrées habitées.

Je les adore tout particulièrement, ce sont des endroits souvent peu peuplés du fait de leur éloignement des pôles évolués de la société, des endroits où la loi du plus fort prime encore sur les lois et règlements instaurés par Druides, Seigneurs ou Rois. Des lieux où les parias aiment à rôder en quête de voyageurs égarés faciles (ou non !) à détrousser, des sites peu surveillés à la limites de territoires inexplorés que les légendes et on-dits décrivent comme endroits maléfiques où s'ouvrent les portes de mondes étranges... Ces frontières sont imposées par la nécessité.

Quelle raison aurait-on d'aller au-delà alors que l'on possède déjà suffisamment de territoires sur lesquels régner ? Et puis ces histoires de temples abandonnés, de richesses disséminées en de nombreux lieux mystérieux (certainement gardés par de terribles gardiens !) qui voudrait y croire ? A part des insensés et des inconscients je ne vois vraiment pas. Qui sait, peut-être sont-ce ce que Monsieur Renard a nommé les Frontières du réel ? Vous m'en reparlerez...